Geste 1

Les liens des parents avec l'école sont ténus, dans la mesure où ils n'y vont jamais. L'enseignante n'a vu la maman qu'une fois, lors d'une fête, pour habiller son enfant d'un costume. Le père, quant à lui, n'y est jamais allé. Connaissant mieux maintenant les parents, on peut dire, comme l'institutrice, qu'ils ont une certaine peur de pénétrer dans cet univers, qui réveille peut-être en eux des souvenirs négatifs. Aussi, "Ils ont peut-être peur de ne pas s'exprimer correctement". N'ayant aucune emprise sur lui, ils s'en remettent à lui pour l'éducation scolaire de leurs enfants. Mélanie, l'aînée, souhaiterait vivement que sa maman prenne contact avec la maîtresse mais, comme il n'y a pas de problème particulier, "la mère (je) ne voit pas l'intérêt d'aller la voir". Cela sera également vrai pour Ludovic :" C'est pareil, [pour Ludovic], je suis allée à la réunion. Mais, c'est tout. Mais tant que ça va, y'a pas...Peut-être à la fin de l'année. Mais... il faut voir". La maman a une connaissance partielle de la méthode d'apprentissage de la lecture. Cela ne l'empêche pas de suivre assidûment son fils, même si elle en ignore le titre. Sans trop se poser de question, elle est satisfaite de la façon dont il apprend à lire. Elle a le souvenir que le départ de l'apprentissage est une affaire de mémoire et qu'ensuite des décompositions successives s'opèrent. Même si cela ne correspond pas tout à fait à son vécu personnel, la progression la satisfait et elle fait entière confiance 339 à l'enseignante. Le père est content : "Ils apprennent bien quand même dans cette école, on ne va pas critiquer. Moi j'étais pas plus intelligent à cette époque là [...]. Moi, je dis que c'est bien. Très très bien, on ne connaît pas. Moi, je dis, vu les notes qu'elle a Mélanie PPPPP, moi, je me satisfais de ça. Si ! C'est vrai !" Ce discours peut s'attribuer également à Ludovic.

Notes
339.

M Quand on voit comment ils débutent, c'est bien....[...] Mélanie, elle sait lire couramment.