Geste 1

Dans un tel contexte, la confiance est donnée à l'école mais le lien de cohérence est faible. La maman délègue au pouvoir enseignant la "tâche d'instruction" à l'apprentissage de la lecture ³⁴⁵ . Elle est satisfaite de la méthode de lecture qui, pour elle, est basée uniquement sur les sons ³⁴⁶ , comme si la lecture se réduisait à cela. Elle la trouve gaie et attirante pour les enfants. Elle reprochera tout de même à l'enseignante le travail du soir qui, selon elle, est "idiot" ; "ils ont plein de mots à apprendre et il faut qu'ils dessinent par rapport à ces mots là. Je vous dis que dès fois, c'est pas évident. Ca, ça m'énerve ! [...] Je trouve ça bête". Elle n'ira pas rencontrer spontanément la maîtresse. Elle est allée en "tout début d'année la voir pour parler de son enfant parce qu'elle sentait qu'il aurait des difficultés quelque part" ³⁴⁷ . Cela a permis à l'enfant de travailler rapidement avec une orthophoniste. Mais, tout le long de l'année, les échanges étaient rares ³⁴⁸ ; elle est revenue seulement en fin d'année. Là, il y a une contradiction entre les dires de la mère et ceux de l'enseignante. Elle se perd devant notre demande de précision de ses réponses. Prenant en compte uniquement son avis, elle rencontre souvent l'enseignante, au moins une fois avant chaque période de congés scolaires. "C'est pour voir comment cela passe globalement" dit-elle, "cela ne lui vient pas de demander comment on fait" ;elle se repose totalement sur la démarche formelle pratiquée en classe, sans trop, semble-t-il, la comprendre. Elle dit être allée à deux réunions, alors que l'enseignante n'en a fait qu'une pendant toute l'année. A nos yeux d'enquêteur reflétant l'institution scolaire, son image de bonne mère est sauve ; elle s'occupe bien de son enfant.