Geste 2

Les habitudes scripturales de la famille sont limitées. Aucun écrit n’apparaît dans la cuisine. Madame Romel, dans son propos, n'a pas souvent recours à l'écrit. Elle écrit lorsqu'elle est vraiment contrainte de le faire et elle cite la bonne année comme exemple : "Même la bonne année, je n'écris pas. Le téléphone, ça va beaucoup plus vite". D'ailleurs, ses numéros de téléphone, "elle (je) les a dans la tête". Au niveau de sa lecture, elle ne lit que le programme de télévision. "C'est pas son truc" ni à elle ni à son mari. Et pourtant, "c'est pas que ça ne l' (m') intéresse pas, mais elle (je) n'a pas le temps". Pourtant, ne travaillant pas à plein temps, elle pourrait avoir du temps. Ce prétexte est là pour masquer la qualité du rapport de sens qu'elle tisse elle-même avec l'écrit. Autrement dit, dans son attitude, elle n'est pas en projet de sens vis à vis de l'écrit, réduit seulement à la lecture des programmes de la télévision. Prise par son travail à temps partiel et par ses tâches domestiques, elle avouera même un certain dégoût pour tout ce qui est lecture : " Je n'ai pas le temps de lire. Je vais au supermarché, et j'ai autre chose et puis, je n'aime pas trop. J'aime pas du tout, carrément". Nous voilà fixé quant au projet de sens qu'elle a elle-même de la lecture.