Geste 7 et geste 8

Autant dire que le partage de l'enthousiasme de lire et le lien de vie au quotidien et la lecture ne sont pas "opérationalisés". La famille n'aime pas lire et la construction de la personnalité de l'enfant se passe de la lecture : pas de contes pour imaginer et pour avoir le sentiment de partager avec d'autres personnes de sa culture la joie ou le plaisir de lire ou d'écouter ; pas de découvertes d'un lieu comme la bibliothèque pour ouvrir à la diversité des écrits ; ne parlons pas des musées ou des expositions possibles.

Madame Romel est certainement soucieuse pour son enfant, mais elle n'a pas compris que son implication dans l'apprentissage de l'acte lexique était importante. On perçoit donc que toute la responsabilité de cet apprentissage est confiée à l'école et c'est à l'enfant d'exprimer sa volonté d'y arriver.

La tendance "conformiste" 350 de cette femme est bien confirmée et le projet de sens de l'acte lexique n'est pas tout à fait cohérent avec celui de l'école. Lire, pour elle, c'est déchiffrer des sons, c'est apprendre des mots. Elle n'a pas compris qu'il fallait du sens à tout cela, donner à son enfant le goût de lire, le plaisir de questionner l'écrit, l'envie d'écrire et de communiquer. Elle "essaie de le pousser", comme elle dit, mais elle le fait à coup d'injonctions "il faudrait que tu lises un peu.". Pour que Ludovic accède à une certaine autonomie et au nombre élevé d'automatismes qu'exige le maniement de la langue écrite, il est nécessaire qu'il soit aidé. Dès lors, voyant le faible niveau de mise en œuvre des conditions d'élaboration pour cet apprentissage, on comprend mieux la réflexion de la maman quand elle dit : "il n'est pas trop attiré".

Notes
350.

Cf le tableau regroupant la typologie des familles et ses différentes caractéristiques, chapitre 3 TOME I