Geste n°1

Ces parents sont trop occupés par leur profession ³⁵³ pour consacrer du temps à la rencontre de l'enseignante. Elle dit en substance, "on a toujours peur de déranger" et fait confiance à l'enseignante en cas de problèmes particulier. "Aucun rapport. Aucun. Des rapports très superficiels, le papa venant le conduire le matin, l'amenant en haut, en disant, je vous souhaite une bonne journée. On ne me posait jamais la question "comment va Kévin, comment ça se passe ? " non, des rapports très extérieurs" confirmera l'enseignante, déçue du manque de lien entre l'école et la famille. La méthode, quant à elle, séduit les deux parents. "Le support de lecture est intéressant. Des histoires assez sympas qui vont bien avec les gamins de cet âge là. Un fantôme, c'est sympa". Cependant, madame Laurent a eu un petit peu peur en tout début d'année parce qu'on donnait à son enfant des mots et des phrases entières qu'il lisait par cœur, sans savoir réellement associer les sons avec la graphie. Penser cela, c'est oublier que la méthode utilisée prend en compte dès la première leçon les deux aspects de la langue, à savoir l'analyse phonologique et la constitution rapide d'un capital-mot ³⁵⁴ . Le père pense qu'on n'a pas à juger telle ou telle méthode car, en tant que parents, ils ne sont pas les mieux placés. Ils ne sont pas des professionnels. "Ce que nous pouvons faire, c'est simplement aider en parallèle l'éducation nationale, qui a adopté une méthode pour que notre enfant assimile du mieux qu'il peut en lui faisant faire des travaux extrascolaires, donc le faire lire, lui expliquer la signification de tel mot s'il n'a pas compris, le conforter dans ce qu'il fait à l'école". En d'autres termes à chacun son travail et faisons confiance à la compétence des professionnels, sans nous ingérer dans la méthode. L'aide à la maison est importante, dit le père, mais que mettent-ils en place exactement ?