14-1 La famille SILLON ³⁶⁹ . Apprentissage de la lecture du fils et réminiscences de l'échec scolaire du père.

‘"Je reflète mon apprentissage de lecture qui a été fait par Monsieur A. à l'époque et puis j'en ai souffert, j'ai fait deux C.P.. je sais ce que cela veut dire deux C.P. et puis après on m'a encore refusé un CM1......."’

• Résultats au E 20 : Note Générale : 3 - Nlg : 3 - Nlf : 0- D.A. : 7 - Tps : 12 minutes
• Les enfants : Jean Baptiste (09-1991), François ( 20 mois).
• Le père : né en 1964, titulaire d'un C.A.P. d'horticulture, horticulteur travaillant à plein temps dans une commune avoisinante.
• La mère : née en 1966, titulaire d'un bac et d'un niveau Bac + 2, travaille comme fonctionnaire dans l'administration à la ville.
• Divers: Ils sont propriétaires de leur maison depuis 7 ans et leurs revenus mensuels se trouvent entre 10 000 et 15 000 francs.

Une toute petite maison basse abrite la famille Sillon. Depuis quelques mois, les deux époux pensent à sa rénovation, les devis et les plans leur prennent du temps, au détriment de celui qu'ils pourraient consacrer à leurs enfants, comme ils le disent. La petite pièce dans laquelle nous sommes reçu n'a pas de style particulier ; elle est aménagée de bric et de broc. Le foyer de la cheminée est audacieusement bricolé pour recevoir la télévision, la petite chaîne HI-FI et les disques vinyle 33 tours. Au devant de celle-ci, une moquette faisant environ le tiers de la pièce permet au plus jeune de jouer en compagnie des adultes ; des jeux sont à sa portée. La chambre de Jean-Baptiste jouxte de la petite salle. Une vingtaine de livres sur une étagère, un tableau magnétique, un lit, un bureau et quelques jouets épars en constituent l'ensemble visible.

Pendant l'entretien, Jean Baptiste joue dehors avec sa pelle et son camion à imiter les ouvriers qui réparent une fuite d'eau sur la route. François, le cadet, participe à sa façon à la discussion. Pendant une heure, dans une grande confiance, les deux époux se livrent facilement aux jeux des questions et des réponses. L'un et l'autre parent parlent avec franchise et l'un des faits marquant de cet entretien réside probablement dans la souffrance affichée du père vis à vis de sa propre scolarité ; son propre redoublement de CP a laissé des traces indélébiles. Il porte cela comme un véritable fardeau et ne veut pas que son fils revive les mêmes choses.

Or Jean-Baptiste est en difficulté lors de la passation du E 20, comme il l'est dans la classe. La maîtresse a passé beaucoup de temps avec lui mais, devant le manque flagrant d'intérêt, rien n'y fait. Il s'est même permis de "l'envoyer sur les roses" en déclarant : "moi je n'ai pas envie ! ³⁷⁰ ".