Geste n°2

L'un et l'autre des deux époux utilisent de façon régulière l'écrit au quotidien. Madame écrit du courrier en plus et s'adonne de façon habituelle à la lecture au rythme d'un livre par mois à peu près. Elle ajoute même : "j'ai plusieurs livres en même temps". Monsieur avoue de son côté qu'il "n'est pas très lecture" et pense dans un premier temps qu'il porte une responsabilité quant aux difficultés scolaires rencontrées par sa fille. De quel ordre est-elle lorsqu'il dit : "Ca tient de moi à ce niveau là. Quand j'étais petit... j'étais dur à ce niveau là. [...] J'ai jamais été trop lecture. Je ne suis pas du genre de personnage à prendre un livre systématiquement" ? Annoncer cela, c'est quelque peu donner une perspective de transmission génétique de la difficulté de lecture. Il complétera en donnant une autre dimension culturelle à son propos : "je pense, je ne sais pas, mais ça ne m’étonne pas si elle n'a pas... Elle nous voit pas lire souvent, si elle nous voyait lire plus souvent, elle ferait peut-être plus, je pense que ça décalque pas mal un enfant. Un père ou une mère qui est très littéraire, l’enfant va automatiquement le voir, le sentir". Le meilleur moyen d'apprentissage de la lecture à proposer à un enfant, pour cet homme, est qu’il soit en contact avec des personnes intéressées par la lecture. Ce père semble se dévaloriser et se compare indirectement à d'autres familles qui peuvent donner plus à leur enfant : "à notre niveau. Y’a des parents qu’ont plus de facilité à pouvoir aider leurs enfants par rapport à leurs connaissances aussi. Si un enfant à des parents qui sont plus instruits, je ne dis pas intelligence, mais d'instruction, il aura plus de facilité. Claire a besoin de nous. Si Chantal avait un plein temps, on serait à jongler avec elle. Le mercredi après-midi elle est avec elle". Ils font le maximum pour leur fille et se sous-estiment par rapport à d'autres familles.