Geste 4

Tous deux aménagent du temps avec leur enfant pour lui raconter des histoires quasiment tous les soirs. "Dès qu'il s'est tenu assis, on va dire 7-8 mois, il avait des livres en plastique, des images... Dès qu'il s'est tenu assis, y'a toujours eu des livres à la maison" dira la mère. On note également dans son discours les raisons qui les ont amenés à lui raconter des histoires. A la question, pourquoi vous lisiez des histoires ? Voila ce qu'elle répond : "Pour qu'il ait envie quand il est entré en C.P., qu'il ait envie de lire tout seul de lui-même pour qu'il ait envie de ... apprendre à lire. Je disais : "quand tu seras en CP, tu vas apprendre à lire, tu te rends compte, c'est toi qui va lire des histoires après, c'est super". Moi, je lis beaucoup. Mon fils aîné lit beaucoup, donc j'aimerais que Dimitri fasse pareil". Elle a le profond désir que son fils se passionne pour la lecture. Mais, cette volonté de faire partager cette passion n'a-t-elle pas l'effet inverse ? Cette question posée ne peut rester qu'en suspens, dans la mesure où il n'y a pas ici assez d'éléments pour apporter une réponse nette. Toujours est-il qu'une volonté d'autonomie apparaît chez l'enfant. Arrivé en cette fin d'année de C.P., Dimitri dit "c'est moi qui lis" et il prend un livre, il lit une page [...] et quand il n'arrive pas à lire un mot", sa mère est là pour l'aider. Et ce n'est pas parce qu’il commence à savoir lire qu'elle le laisse se débrouiller avec son livre. Les deux parents médiatisent bien l'acte lexique. Et dans son discours, la mère fait le lien entre le conte lu par l'adulte et le développement du goût pour la lecture. Spontanément, elle déclare : " je lui lis des histoires tous les soirs, tous les soirs… C'est important, autrement, il ne va pas avoir envie de lire, un enfant".