16-3 La famille SOUHRA 465 . Entourer l'enfant d'une confiance vigilante.

‘"Le plus important, c'est les premières années de l'école [...]. Après, soit, il se dirige... tout en restant vigilant (les parents) bien sûr mais en lâchant du lest un peu…"’

Respectant la tradition arabe, c'est monsieur Souhra, tout en regardant un film tunisien en langue arabe (via le satellite) dont le volume sonore n'empêche en rien le dialogue, qui assiste pleinement à l'entretien. Madame Souhra, occupée par le quotidien domestique de la maison, participe à sa façon, en s'éclipsant à plusieurs reprises. De toute manière, quand elle est invitée à répondre sur les apprentissages de son fils, elle décline la question en disant que c'est davantage son mari qui s'occupe de tous les éléments concernant la scolarité de Marwène. L'entretien se déroule autour de la table de la petite cuisine. Bien qu'ayant les yeux sur le téléviseur, monsieur Souhra est attentif aux questions posées, comme si les images défilaient sans qu'il s'attache à en construire du sens. Sa femme éteindra même la télévision sans que ce dernier s'offusque. Cette télévision est là, comme faisant partie du décor, au même titre qu'un tableau. Des plantes séchées et accrochées au plafond ornent cette petite pièce. Les meubles, sans unité de style apparent, donnent une impression de convivialité et de chaleur. Une banquette de bois recouvert d'un coussin est installée autour de la table. Dans l'un des fours, un plat cuit tandis que sur un meuble de cuisine quelques gâteaux attendent de se faire déguster. C'est dans cette ambiance que l'entretien débute, uniquement avec le papa qui a, lors de l'installation du magnétophone, un air circonspect, s'atténuant très rapidement. A travers la fenêtre, on aperçoit Marwène jouant dans le jardin clos de la petite propriété familiale.

L'institutrice est surprise qu'on l'ait choisi comme enfant ayant des résultats en dessous de l'écart-type de la classe, alors qu'en cette fin d'année, il se situe dans la moyenne de la classe (moyenne de l'enfant 8,05 ; moyenne de la classe 8,13). Marwène se trouve dans l'écart-type des enfants du second groupe. Cependant, il est à noter que, lors de la passation collective de l'épreuve, alors qu'il ne nous connaissait pas, nous avons été contraint de lui faire une remarque désobligeante à son égard, pour qu'il ne gêne pas le reste du groupe classe. Suite à cela, il est tout à fait probable que l'enfant, en situation de stress, ne fut pas dans les meilleures conditions psychologiques pour réaliser l'épreuve. Cela étant posé, regardons maintenant comment les gestes de médiation parentaux peuvent réduire ou favoriser l'apprentissage de l'acte lexique.

Notes
465.

Entretien N°21