16-4 La famille MOHAMMED ⁴⁷⁶ . Apprendre à lire le français et vouloir appartenir à deux cultures.

‘" Lui on lui apprend sa culture et quand il sera grand, ce sera à lui de choisir."’

• Résultats au E 20 : Note Générale : 14 - Nlg : 11 - Nlf : 3 - D.A. : 1 - Tps : 16 min
• Les enfants : Hakim 6 ans ( 6/91)
• Le père : né en 1948 en Algérie, titulaire d'un C.A.P., il est contremaître dans une société de déménagement.
• La mère : née en Algérie, d'un niveau terminale, elle est femme au foyer.
• Divers : ils sont locataires de leur appartement et les revenus mensuels se situent entre 10 et 15 000 francs.

L'entretien avait été convenu un samedi après-midi avec monsieur Mohammed mais, son épouse se réveillant de sa sieste nous fit comprendre que son mari n'était pas présent. Il a donc fallu décider d'un autre moment avec le père. Ce qui fut fait, et au jour dit, monsieur Mohammed se trouva une nouvelle fois absent, du moins au début de l'entretien. Voyant son retard, nous étions prêt à remettre le rendez-vous ultérieurement, mais sa femme prit l'initiative de nous faire rentrer et se prit au jeux des questions, s'excusant dans un premier temps de l'absence de son époux.. Cette famille, d'origine algérienne, respecte les traditions. L'homme est le chef de famille et, à ce titre, se doit en premier lieu de recevoir l'étranger et converser avec lui ; il est aussi garant de l'éducation des enfants. Cette mère, fait une légère entorse à cette règle d'autant qu'on apprendra, dans les faits, que la charge éducative lui revient. Elle s'occupe attentivement de toute l'éducation cognitive de son enfant, tout en ayant des contacts fréquents avec l'école. Son mari est venu sur l'entrefaite et a complété les propos de sa femme

Cette petite famille loue un appartement au 7éme étage d'un immeuble situé en pleine cité. Il n'est pas spécialement ordonné, les choses sont posées ça et là sans, semble-t-il, un ordre précis. Le ménage n'est apparemment pas fait, des bibelots restent à traîner sur le sol. Madame Mohammed souffre vraisemblablement de son dos et n'a peut-être pas la santé pour ranger de façon adéquate son appartement. La salle, dans laquelle nous sommes, est partagée en deux parties par un voilage. Derrière, on y distingue un bureau, probablement celui de son mari ; des papiers, des carnets et des revues y sont entassés. Assis dans la partie s'apparentant à un salon, on peut y voir d'autres signes d'écrits ; deux ou trois livres d'enfants empilés sur une étagère, le programme T.V. sur la petite table de verre du salon ; sur un mur une pendule stylée, incrustée d'un verset du Coran. La maman fera allusion au drame algérien qui l'émeut terriblement. Très croyante, elle prie beaucoup et invite matin et soir, son fils à la prière, en récitant des versets coraniques.

Lors de l'entretien, Hakim est présent, demandant parfois un câlin de sa maman, s'allongeant sur le canapé et jouant avec une figurine et des voitures miniatures. Pendant tout ce temps, il est étonnamment calme et poli. Eu égard aux notes qu'il a obtenu lors de l'épreuve, l'enfant est brillant par rapport à sa classe de référence.