Geste n°5

La mère et son fils sont très proches. Le dialogue et le respect permanent entre eux deux semblent naturels. Elle est fière de lui et désire, plus que tout, qu'il fasse des études ; en somme, qu'il aille plus loin qu’elle . Ces propos le confirment nettement : " Moi, je voulais avoir un enfant qui suit bien, sans problème, à l'école et tout... Ca marche bien avec mon fils. Seigneur, merci ! Y'a eu un tas d'empêchement, je voulais faire des études, comme ça et je voulais un enfant qui... ". Elle ne peut qu'être satisfaite, en voyant les résultats scolaires de son fils 482 . Le père, quant à lui, est présent, mais sous une autre forme 483 . En effet, comme il le dit, ce n'est pas lui qui s'occupe au quotidien de la leçon du soir ou qui va visiter la maîtresse, bien qu'il corrige parfois des petites choses qui échappent à la maman. Mais il est là, pour aller acheter un livre de temps en temps, pour l'emmener au cours d'arabe à la mosquée tous les dimanches matins. Il y a également entre eux deux, un rapport de connivence 484 quand il s'agit d'acheter des petits jeux au supermarché. Là, le père, tout en cédant à son fils sur tel ou tel achat, lui apprend la valeur 485 des objets achetés. Avec ces exemples, on perçoit bien que le dialogue est un attribut incontournable pour cette famille. A des niveaux divers, en fonction de leur disponibilité et de la répartition des tâches et rôles institués, l'un et l'autre parent maintiennent un dialogue constant avec l'enfant.

Notes
482.

Fière de ses résultats, elle nous a montré sa fiche d'évaluation du second trimestre ou l'enfant n'a qu'un seul point orange (en cours d'acquisition) en face d'une notion. Le reste des items retenus par l'enseignante est couvert de points verts ( notion acquise)

483.

P J'ai le travail toute la journée, j'ai les devis le soir. Je ne peux pas m'occuper de mon travail et de mon fils. Je m'occupe quand même un peu de Hakim mais sans plus.

484.

M Quand on va au magasin, il prend un livre, il dit : "maman, c’est celui-là que je veux". — P Il sait ce qu’il veut. — E Vous ne rechignez pas. — P Non, je ne rechigne pas. Quand il veut, il veut ! il a ! Quand on est avec sa mère, devant sa mère je dis c’est trop cher, je l’envoie faire un truc, une course, ailleurs du rayon, et je lui achète et je lui mets dans le chariot. Et quand on passe à la caisse, c'est trop tard (rires).

485.

P Le livre, il vaut (par exemple) cent francs, je vais lui acheter, mais je lui explique quand même que ça vaut très cher. Il faut l'utiliser et pas le prendre et le jeter...Mais, c'est ce qu'il fait. Il l'utilise pour lui.