Madame Boucher avait oublié le rendez-vous et semblait ce soir-là un peu dépassée par les événements ; les enfants à faire dîner, le mari discutant probablement avec un client potentiel dans la salle à manger de leur maison. Pour autant, elle n'a pas voulu le remettre. Le supposé client parti, l'entretien a pu commencer. Elle était exaspérée par la turbulence de ses enfants, notamment le cadet qui, visiblement, avait besoin que l'on s'occupe attentivement de lui. Des menaces de fessées, des regards fustigeant à l'encontre du plus petit n'ont pas permis à la mère de calmer son petit monde. Le père, quant à lui, n'est intervenu que sur l'invite de sa femme. Tout le début de l'entretien s'est passé dans une ambiance où l'essentiel pour la mère était de faire respecter, autant que possible le silence. Une fois Guillaume sur les genoux de son père, la tension s'est un peu atténuée. Les invectives répétées de la mère se sont, elles aussi, espacées rendant l'entretien possible.
Leur petite maison basse dont ils sont propriétaires est attenante à l'exploitation artisanale de monsieur Boucher. Elle n'est pas meublée dans un style particulier et la disposition du mobilier n'offre pas une grande rigueur esthétique. Malgré l'embarras de la maman, l'accueil est plutôt chaleureux et le papa n'hésitera pas à nous offrir un verre en signe de bienvenue. Petit à petit et sans crainte, les parents dévoileront leurs réponses.
Entretien N° 14