Gestes n° 3 et 4

On sait que les parents ne fréquentent pas la bibliothèque communale et que l'enfant n'a pas d'abonnement. Le nombre de livres qu'il détient ne dépasse pas la quinzaine. Devant le peu de variété, il a moins de chance pour affiner ses goûts de lecture, pour susciter dans sa conscience des interrogations, ou trouver des réponses aux questions qu'il serait amené à se poser. La mère a, de temps en temps, aménagé des moments avec lui pour lui lire des histoires depuis qu'il a quatre ans. Mais, comme le montre l'extrait 496 de l'entretien, ce n'est pas systématique et le peu de livres qu’il possède ne doit pas activer sa curiosité. L'un et l'autre sont pourtant bien conscients que cela peut lui apporter pour sa lecture ultérieure, mais on est obligé de se rendre à l'évidence que le discours qu'ils tiennent n'est pas suivi de faits.

Ces deux gestes de médiation, par les critères qu'ils représentent, ont des niveaux de résolutions très faibles. Il serait tout à fait logique, comme nous l'ont montré les entretiens précédents, que l'enfant soit en échec ou plus modérément en difficulté. Il n'en est rien, et les résultats 497 à l'épreuve de compréhension lexicale du E 20 sont sans appel. Il est en situation de réussite. Les propos de l'enseignante confirment les scores. Dès le début du C.P. elle n'avait pourtant pas décelé chez lui une aptitude particulière à la lecture. C'était plutôt, le genre timide, discret n'ayant qu'un seul copain dans la classe. Dans les faits l'éclosion de la lecture a été rapide. "Il était capable de passer dans la compréhension rapidement par rapport aux fiches" 498 que la maîtresse lui donnait.

Notes
496.

E Lui avez-vous raconté des histoires lorsqu'il était plus jeune ? — M Oui, de temps en temps — E C'est à dire ? — M Pas tous les soirs. Je ne sais pas..... 2 fois par semaine à peu près. — E Et depuis quand ? — M Depuis qu'il est en moyenne section ou peut-être un petit peu avant.... — E Et c'étaient quels style de livre ? — M Oh bah ! Ce qu'il avait à la maison. Il aime bien les chansons, les poésies. — E Est-ce que le fait de lire des histoires pour vous, ça peut faciliter l’apprentissage de la lecture ? Ou cela n’a aucun rapport ? — P Ah, je pense si. — M Ah ça pas aucun rapport, moi je dirais que ça aide à découvrir les livres et à aimer la lecture sûrement. — P Je pense qu’il faut absolument, le problème qu’il a, le motiver et puis il faut lui faire comprendre le sens des phrases qu’on lui lit. C’est surtout ça, parce que c’est ça qui est moins évident.

497.

Voir les résultats en tête de l'analyse du propos de cette famille et chapitre 2 de la quatrième partie au paragraphe 3.

498.

propos recueillis auprès de l'enseignante