Geste n° 5

Alors qu'il a peu de sollicitation de son environnement, l'enfant est tout de même en situation de réussite. Qu'en est-il alors du dialogue qu'il tisse avec ses parents ? La maman nous est apparue, pendant ce temps d'entretien très énervée, excédée même par la présence de ses enfants, leur répondant par des injonctions, voulant que son mari sévisse un peu plus. Lui, calmement, a pris le plus jeune sur ses genoux et le reste du temps s'est bien passé. Il s'occupe très peu d'eux. "Je m'en occupe rarement des enfants. C'est toujours ma femme qui... c'est rare" dit-il à plusieurs reprises. Il s'occupe de son exploitation et n'est guère à la maison.

Dans les propos de l'enseignante, on sent que cette maman ne pense pas que son enfant soit capable d'assurer des menues tâches. Par exemple, pour le déguisement de la kermesse de fin d'année, il a fallu qu'elle revienne demander à la maîtresse alors qu’il lui avait communiqué les informations par écrit. La maîtresse, rapporte également que, lorsque Aurélien avait des choses à dire, à apporter, c'était toujours la maman qui venait en parler ou apporter, alors qu'il en était tout à fait capable. Ces instants de communication de messages sont des occasions pour l'enfant de formuler son vécu. La maman, par souci de bien faire ou de non-confiance aux propos de son fils, saborde ce dialogue original ; cela pourrait être l'occasion pour elle d'échanger avec son fils sur l'école.

Dans le court moment de l'entretien, nous avons perçu une personne qui ordonnait plutôt qu'elle écoutait. A l'école, l'enseignante la perçoit très attentive aux détails de la vie scolaire et qui agit à la place de l'enfant alors qu'il se montre capable de plus d'autonomie.