Geste n° 1

Depuis le début de l'année, aucune rencontre n'a été aménagée entre l'enseignante et la maman, aussi bien d'un point de vue formel qu’informel. Elle ne reçoit jamais d'informations et en tient rigueur à l'école : "On nous demande jamais notre avis, on nous impose". Elle souhaiterait en savoir beaucoup plus. Le jour de la rentrée en C.P., au moment de l'appel des enfants sur la cour, a été, pour elle, le seul moment où elle a pénétré dans l'enceinte scolaire. Pendant toute cette année, elle a eu trop peu de renseignements et trouve déplorable que l'école ne l'avertisse pas des différentes choses qui s’y vivent. Pour elle, il n'y a même pas eu de réunion de présentation des contenus scolaire.

Dans les faits, l'enseignant confirme qu'elle ne connaît pas la mère mais a rencontré plusieurs fois la grand-mère qui s'occupe des enfants pendant les temps professionnels de la maman. La seule fois où elle s'y est rendue, a été, lorsque sa fille a rencontré un problème particulier à l'étude avec l'une des personnes responsables de ce service. Preuve en est qu'elle est en mesure de prendre contact avec l'école pour régler des problèmes. Elle le confirme implicitement lorsqu'elle évoque les bonnes appréciations de Fiona. Pour cela, elle ne juge pas nécessaire de se déplacer. Malgré son manque de communication avec l'école, générant un déficit d'informations sur les événements scolaires, elle a tout de même une certaine confiance vis à vis de ce qui s'y fait. De plus, sans que nous ayons de grandes précisions sur les rôles que tient la grand-mère, l'enseignante nous dira, par exemple, qu'elle l'a vue à la réunion de parents en début d'année. C'est elle qui construit le lien entre l'école et la famille, "venant quelquefois en remplaçante de la maman, venant poser des questions relatives sur le travail de Fiona ou de l'étude parce qu'elle y reste jusqu'à 6 heures" 506 .Cela dit, cette même enseignante ajoute: "je n'ai jamais eu de contact avec la maman [...] mais les cahiers sont signés régulièrement par la maman exclusivement. On la sent présente mais jamais dans l'école".

Madame Legendre dit n'avoir aucune connaissance du travail de lecture de Fiona. Elle connaît tout de même le livre (Gafi le fantôme) puisqu'elle est capable de le citer et l'a vu entre les mains de sa fille. Elle en formule même un jugement critique : "il est bien fait, assez complet et rapide [...], assez détaillé pour que l'enfant puisse poursuivre sur la page suivante, y'a un enchaînement, c'est vraiment bien fait ". Somme toute, malgré son ignorance du vécu scolaire de son enfant, elle est très satisfaite de la méthode de lecture.

Hormis la critique formulée globalement à l'encontre de l'école, cette maman construit avec sa mère ( la grand-mère de l'enfant ) un lien de cohérence entre l'école et la famille.

Notes
506.

propos recueillis auprès de l'enseignante.