Geste n° 5

Seule, cette mère fait face à la responsabilité éducative de ses enfants. Le père est absent. La grand-mère, par sa présence active, comble l'indisponibilité professionnelle de sa fille. Le dialogue entre mère et enfants semble construit sur un mode éducatif strict, où les repères sont érigés en limites à ne pas dépasser. Elle évoque, que naguère, l'école était "plus stricte, bien plus cadrée"et son regret en est à peine voilé. Elle aurait souhaité la même rigidité pour ses enfants et on sent bien que leur participation aux décisions quotidiennes reste limitée. Elle le dit avec ses mots : " Ils en ont une mais c’est limité. Mais c’est pas "tu feras ça comme ça" sans que l’enfant comprenne le pourquoi. Mais si elle cherche à savoir, je lui explique et je lui demande son avis et si elle me dit qu’elle n’est pas d’accord, je lui demande le pourquoi. En fin de compte, on finit souvent de la façon que moi j'ai demandé". Il semblerait que la parole de l'enfant soit peu prise en compte pour le préserver de l'avenir 508 . Il doit prendre les mêmes habitudes de vie que sa mère pour n'avoir aucune surprise. Le cadre relativement strict défini ainsi par la mère, "c'est la solidité pour la suite".

Notes
508.

E Tout est bien cadré dans la mesure, où vous pensez que votre mère faisait ce qu'elle pouvait pour vous élever. — M C’est bien pour moi, car à la limite on peut apprécier les petites choses. Je vois, quand on était jeune Nous, on appréciait des petites choses et nous nos amies, il leur fallait des grosses choses à côté en comparaison, du coup, on appréciait pas ce qu'elle pouvait apprécier...... — E Cette rigidité permet de savoir où l’on va. — M Voilà, oui, d'assumer un peu plus les choses de la vie, et être un peu plus responsable et se dire que la vie, elle est loin d’être rose. Elle est loin d'y être.