Geste n°2

En analysant les réponses croisées de l'entretien et du questionnaire, on remarque que l'écrit domestique est souvent utilisé. Monsieur Jylo ajoute qu'il n'écrit pratiquement pas de courrier. Par contre, la lecture est son domaine. Il lit tout ce qui lui tombe sous la main 518 , et son abonnement à la société de vente de livres par correspondance complète au fur et à mesure la bibliothèque familiale. Sa femme, quant à elle, semble moins gourmande de lecture et "s'initie petit à petit" 519 à la B.D.. Lire n'est donc pas un acte isolé, il fait sens pour cette famille. C'est tout naturellement que l'enfant est bercée dans un milieu lui offrant un habitus lectoral. Ce père définira cet apprentissage "pouvant amener plein de choses, c'est en définitive 520 une ouverture de l'esprit". Par conséquent, lui et dans une moindre mesure sa femme, tissent un rapport de cohérence entre l'apprentissage formel de la lecture et les habitudes scripturales et lectorales ayant cours dans le foyer.

Notes
518.

E Vous lisez énormément. — P Pas énormément mais beaucoup. — E De tout. — P De tout. Ça va de la BD à Agatha Christie en passant par plein de trucs quoi. Dès que j’ai un truc à lire, je le lis, que ce soit le journal, que ce soit la revue Nantes-Passion, n’importe quoi, je lis. Faut que je lise. Le soir, je ne peux pas m’endormir si je n’ai pas lu deux ou trois pages. Y’a même des bouquins, je suis obligé de lire trois chapitres. — E Ah oui, vous êtes tellement accroché... — P Ah oui, je suis tellement dedans... le style Agatha Christie, c’est infernal de s’en défaire. C’est tellement bien fait, on veut savoir, on veut savoir, qu’au bout d’un moment on ferme un peu les yeux parce qu’on fatigue, on met un petit marque page et on s’endort.

519.

propos du père

520.

C'est nous qui rajoutons l'expression.