Geste n°3

Monsieur Jylo est clair quand il dit "on n'apprend pas forcément à lire à l'école, mais faut aussi qu'il y ait un suivi à l'intérieur d'un cadre, comme par exemple, les emmener à la bibliothèque, des choses comme ça, pour qu'ils voient autre chose que les livres de l'école". Or, on constate au fil de son discours, que la diversité apportée à l'enfant n'est pas aussi explicite qu'on aurait pu le penser. En effet, en adoptant un tel point de vue, on peut s'imaginer une fréquentation de la bibliothèque quasi hebdomadaire, et des abonnements réguliers. Il n'en est point. Ce père boude la bibliothèque 521 de quartier parce que, soit disant, il y a très peu de livres. Il fait bien référence à la médiathèque de la ville mais, malheureusement, il ne prend pas le temps d'y aller. L'abonnement d'un magazine n'est pas inscrit au registre des habitudes familiales : "on n'a pas encore fait cela parce qu'on a estimé que cela n'était pas encore assez ça pour avoir quelque chose comme ça, car c'est toujours dans le sens de la récompense". Ce dernier mot donne, à lui seul, un des aspects de la relation que ce père tisse avec le livre en tant que tel. Bien entendu, savoir lire, cela ouvre l'esprit comme il le dit, mais lorsqu'il achète un livre, "c'est plus une histoire de récompense, une récompense accompagnée de d'autres choses, mais c'est avant tout, une récompense". L'objet-livre devient donc symbole de gratification et c'est dans ce registre que progressivement l'enfant se constitue avec sa sœur un fonds d'une soixantaine de livres.

Ces parents offrent à leur enfant une diversité limitée de livres, et le niveau de résolution des différents critères de ce geste de médiation reste malgré tout peu élevé. Ce papa a donc, à ce sujet, des propos d'intention dépourvus en partie de faits.

Notes
521.

Il est noté que la bibliothèque dont il parle est une annexe de la médiathèque centrale de la ville de Nantes et qu'à ce titre, un roulement de livres s'opère en fonction des demandes.