Geste n°3

La famille s'entoure de livres, et la maman plus particulièrement "fouille en ville" pour trouver ceux qui conviennent le mieux à ses enfants. "On adore les livres" dit-elle, ce qui peut paraître paradoxal, dans la mesure où elle ne lit jamais. Elle ne lit pas, mais elle est sans doute attirée par l'objet livre, sa forme, ses couleurs, "son côté pictural". Les achats sont réguliers et la fréquentation de la bibliothèque l’ est également. A ce sujet, elle préfère faire vingt kilomètres pour se fournir à la médiathèque du centre ville, plutôt que d'aller à la bibliothèque de la commune qui, à son avis, n'offre pas une grande diversité. Les enfants n'ont pas d'abonnement mais se prêtent leurs livres.

Madame Potiron est très vigilante sur leur qualité, et des messages dont ils sont porteurs. Elle ne laissera pas libre son enfant prendre n'importe quel ouvrage car certains, à l'entendre, sont "nocifs" et peuvent entraîner chez lui des attitudes verbales déplacées 577 .

Notes
577.

M Ils sont même nocifs à la limite. Alors, ce qui me gêne beaucoup, c’est certains discours que des personnes ont, pour dire qu’il faut laisser l’enfant lire absolument tout ce qui lui passe sous le nez, il triera plus tard, ça je suis absolument contre ce genre de choses. Sans avoir une directive stricte, il faut quand même faire un tri avant. — E C’est-à-dire ? — M Je sais pas, même dans le langage qui est employé dans certains livres. C’est vrai que si après on leur demande d’avoir un langage correct en classe ou d’apprendre des choses qui correspondent à un français normal, ils vont avoir du souci quand même. Y’a des façons de faire, de parler, automatiques. Comme le langage comme tu disais abrégé, qui envahit nos bouches. Anglais, franglais, tout ce qu’on veut.