Geste n°6

L'un et l'autre ne jouent pas forcément beaucoup avec eux, mais passent autrement du temps. La construction de l'avion avec son papa citée plus haut, en est un exemple. L'idée de leur ménager un espace privilégié pour qu'ils se retrouvent à des moments particuliers, participe à l'idée qu'ils peuvent avoir un jardin secret ou chacun se construit sa personnalité dans le jeu. C'est une chance dit la mère "d'avoir une salle où ils ont des petits bureaux, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ils peuvent bricoler comme ils veulent, plein, plein de trucs, des petits papiers des trucs qui gardent". Prise par sa formation à l'I.U.F.M., elle n'a pas forcément beaucoup de temps pour jouer avec eux et c'est la grande sœur de 9 ans qui anime parfois les jeux, en faisant participer ses deux frères. Connaissant bien la famille, l'enseignante confirme par ses propos, la grande écoute des parents : "ils sont très proches de tous les questionnements de leurs enfants. J'avais déjà eu leur fille aînée et je connaissais la famille. Bon, c'est vrai, ils accompagnent les questions et les réponses sont données avec ce que l'enfant peut recevoir où il en est rendu, mais avec le petit suspense qu'il faut pour continuer à interroger. Il y a quelque chose de dynamique."

Pour Corentin, la leçon du soir reste une formalité dont il faut s'acquitter régulièrement plus par obligation scolaire que par souci de formation. Lorsque madame Legarde voit que son fils s'intéresse à tout ce qui peut se lire journellement (boites de conserves, grands titres sur les magazines, etc..) et qu'il prend spontanément des livres, elle ne se formalise pas, devant cette lecture du soir qui n'est sans doute pas toujours faite. "J'ai pas l'impression que ce soit grave" dit-elle. Par ailleurs, comme l'enfant est suffisamment curieux, ce travail du soir, exécuté sans trop d'entrain, n'a pas beaucoup d'influence sur la perception que l'institutrice se fait de lui. "C'est un enfant très ouvert sur le monde de l'écrit parce qu'il y a un va et vient entre ce qu'il vit chez lui et ce qu'il vit à l'école. Il fait le lien entre les deux" dit-elle. Corentin ne rapporte pas seulement ce qu'il a vu, entendu, et fait dans le cadre de sa famille mais amène dans la classe, des écrits qu'il partage avec ses camarades.