Geste n° 1

Les relations qu’elle tisse avec l'école sont qualifiées de positives aussi bien par elle-même que par l'enseignante. Ce sont des parents qui se tiennent régulièrement au courant de l'évolution de leur enfant. Ils participent à la vie de l'école en s'occupant de la kermesse ou en assistant aux réunions, confiera la maîtresse. Lorsque la famille était domiciliée ailleurs et les enfants scolarisés dans une autre école, la mère raconte qu'elle donnait un complément de travail de lecture à ses aînés. Elle l'a toujours fait dans la discrétion, sans que l'enseignante le sache afin d'éviter qu'elle se vexe. La confiance règne, sans pour autant, qu’elle délègue au "pouvoir enseignant" la responsabilité des apprentissages. Il y aurait plutôt une complémentarité des deux lieux de vie de l'enfant. Elle est satisfaite de la méthode qui introduit très rapidement dans sa progression pédagogique, l'analyse phonie-graphie tout en conservant l'habitude de globaliser les mots. Elle le dit en ces termes : "ce que je veux dire, c'est que j'aime bien ce genre de méthode où à la fois on leur montre des textes qu'ils sont obligés de globaliser forcément et à la fois, on leur apprend quand même qu'on peut décomposer pour aussi lire des mots qu'on a jamais vus". Effectivement, le livre de lecture employé dans cette classe a une logique prenant en compte ces deux aspects de la langue écrite 623 .

Les trois critères de ce geste de médiation, à savoir la confiance s'établissant entre l'enseignant et la famille, sa connaissance de la méthode et son degré de satisfaction constituent un lien cohérent entre les deux lieux d'apprentissage de l'enfant. Les projets de sens et les attentes ne sont pas en contradiction.

Notes
623.

DEBLAYLE (J.) TOUYAROT (M.) GIRIBONE (C.) VITALI (D.) Le nouveau fil des mots, Lire au C.P., méthode d'apprentissage de la lecture .- Nathan, octobre 1992, pages 4 -5