* Au niveau des enfants

L’enfant, à l’école, est cloisonné dans une tranche d’âge, un espace précis, et un programme à réaliser en une année. La prise de conscience de son univers scolaire se résume donc au groupe classe et, lorsqu’on l’informe de ce qui se passe dans une autre classe, il ignore tout. Il n’a pas une conscience globale de l’école parce que son vécu est réduit à son univers classe. L’enfant de 10 ans a perdu les traces de sa petite enfance et, grandissant, il oublie le long développement par lequel il est passé. Devenu parent, il peut oublier cette notion et avoir un comportement complètement inadapté face à son propre enfant. Tout en respectant des temps à son niveau pour le développement de ses connaissances, les enfants, dans le cadre scolaire, peuvent tout à fait porter intérêt aux plus petits lors d’activités multi-âges. Ces dernières ne viennent pas se greffer en plus du programme, elles lui font sens. Par exemple, lors du repas de midi pris au restaurant scolaire, au lieu de faire un service pour les petits et un pour les grands, on peut imaginer des services mixtes, où des grands, volontaires, s’occuperaient des plus jeunes ; le repas se ferait ainsi avec davantage de langage. La même idée peut s’envisager pendant les récréations. Des temps d’activités en commun, où chacun partage ses expériences cognitives, peuvent aussi être pensés. On peut instituer aussi des moments où les plus grands viennent raconter des histoires aux plus jeunes. Dans ce partage de compétences, les activités scolaires véhiculent constamment des échanges oraux ou écrits variés. Par ce genre de procédés, leurs richesses en sont démultipliées. Pendant ce temps, l’enfant plus âgé prend conscience progressivement de ce qu’est un jeune enfant. A son tour, ce dernier anticipe sur son avenir et, en voyant faire ses aînés, aspire à grandir et à faire de même. Il y a alors synergie éducative entre enfants.