Entretien n° 15 avec Famille LEGEOT

Le 21 février 1998

M Nous c’est un peu particulier où Jean, ça fait un petit moment qu’il sait lire. Donc, à partir de là, je ne sais pas... les questions portaient sur...

E Sur l’apprentissage de la lecture. Mais c’est très intéressant s'il sait lire. Ah oui, ça ne gêne absolument pas au déroulement de l’entretien.

P Parce que l’apprentissage de la lecture, lui, il ne l’a pas fait au CP, il l’a fait...

M Il avait quatre ans.

P Il savait déjà bien lire à quatre ans et à trois ans, ils savaient déjà lire un petit peu.

E Qu’est-ce qui a fait d’après vous qu’il savait lire à trois ans ? à trois quatre ans ?

M La curiosité, je pense.

P Totalement spontané, il a appris tout seul, vraiment. Il posait des questions, on lui répondait, mais ça c’est passé que comme ça. Qu’est-ce que c’est que cette lettre là, bah c’est le A, deux fois, après le A on connaissait... il connaissait toutes les lettres à deux ans. Il savait reconnaître les lettres à deux ans et puis il a commencé à les enchaîner B A, BA, C A, CA... à deux ans et demi. A trois ans, il savait commencer à lire en déchiffrement et puis à trois ans et demi, quatre ans il savait lire. Et totalement spontané. On l’a pas poussé, on l’a pas du tout retenu bien entendu. On l’a pas poussé non plus et c’est vraiment spontané, il a appris à lire, il était en moyenne section et après il savait lire.

M Non, parce qu’il n’a pas fait sa moyenne section, il était en maternelle, en dernière année de maternelle.

P Il a pas fait toute sa maternelle, il était juste tangent, il était du premier février donc la maternelle, quand ils ont vu qu’il savait lire en deuxième année, en première année il savait déjà déchiffrer les lettres, ils l’ont passé en grande section. Il a fait que deux années de maternelle. Donc, en CP, il est arrivé en CP, il lit comme moi.

E Il lit couramment.

P Il lit tout à fait couramment.

E Qu’est-ce que vous avez mis en oeuvre implicitement ? Rien vous dites.

P Rien. Bah rien...

M On a répondu à sa demande.

P Bah si, il a appris à lire, c’était vraiment pour mettre en pratique, pour lire. Il lit énormément. On a mis en oeuvre le fait qu’on lui met des livres à disposition quoi. On lui achète des livres bien entendu... il a vraiment envie de lire tout le temps.

E Il a envie de lire.

M Oui.

E C’est ça, c’est important.

P Il a pas appris à lire pour dire j’apprends à lire, c’est vraiment pour lire.

M Moi, je me souviens d’une anecdote. Je ne sais pas si tu te souviens au mariage de Sylvie et Olivier, il y avait une petite fille qui entrait au CP et qui apprenait à lire et Jean avait trois ans et demi et quand il a vu cette petite fille qui apprenait à lire, je me souviens de sa réaction, il tapait, parce qu’il était vexé, lui, de ne pas savoir déchiffrer ce que la petite fille lisait. Il y avait déjà, dans son esprit, une démarche, il voulait absolument déchiffrer tout ce qui pouvait y avoir dans les bouquins.

P Ah oui, ....... l’envie de lire. Donc l’apprentissage de la lecture, c’était pas le CP. Par contre, ça c’est au niveau de la lecture, ça a pas suivi aussi spontanément au niveau de l’écriture. Au CP, il a appris à écrire. Il a appris plus facilement à écrire. Il a tellement lu que l’orthographe il n’a pas de problème en orthographe mais par contre il avait des problèmes de graphisme, d’habilité manuelle.

E Est-ce qu’il dessinait quand il était plus jeune, il dessinait, il écrivait ?

M Oui. Il dessinait beaucoup parce que c’était très petit. Il occupait tout l’espace mais c’était tout petit. Donc c’était particulier. Et puis quand il a commencé à lire, c’est vrai que le dessin il a un peu plus laissé tomber. A l’école cela ne l’intéressait pas, en maternelle, ça ne l’intéressait pas du tout avec les gros pinceaux, ça ne l’intéressait pas du tout, en revanche, y’a un an, un an et demi, il a recommencé à dessiner, mais c’est particulier, c’est monochrome et également c’est très détaillé, il occupe bien l’espace, mais c’est très détaillé, plein de petits dessins, toujours en monochrome. Il n’y a pas 36 couleurs.

E Mais avant, il dessinait moins, c’est ce que vous voulez dire ?

M Avant cette période ?

E Oui, il était investi dans la lecture ?

M Ah oui.

P Ça lui arrivait de dessiner... pas réfractaire mais...

E C’est pas son truc.

M Joséphine dessine beaucoup, lui n’a jamais beaucoup dessiné.

E Quand vous dites que vous avez acheté des livres. Ce sont des livres que vous avez achetés, vous alliez souvent à la bibliothèque, comment cela se passe là ?

M Tout petit, j’ai acheté souvent des bouquins. A partir de... même avant un an, on achetait beaucoup de bouquins et puis on s’est inscrit à la médiathèque... avant on habitait A. donc...

P Lui, quand il arrive à la médiathèque, c’est la caverne d’Ali Baba.

M Oui.

P Il est vraiment très attiré par les livres.

E Avant un an, vous alliez déjà à la médiathèque ou ...

M A un an, non on allait pas à la bibliothèque... on était dans la région parisienne. En revanche c’est vrai que moi j’ai toujours acheté beaucoup de livres pour le... tout petit, pour lui faire découvrir les sons, les couleurs, plein de choses comme ça. Donc beaucoup de bouquins très orientés certainement.

E C’est-à-dire que quand vous dites par exemple, on allait à la découverte des sons, c’est-à-dire que vous lisiez...

M avec lui.

E Vous lisiez avec lui, comment vous faisiez, vous lui faisiez découvrir la lecture ?

M Bien c’est très simple. Y’avait un petit train. Alors tu vois Jean, ça c’est le train, le train ça fait "Tchou Tchou", on passe, voilà le camion de pompier, le camion de pompier, il est rouge, ça fait "pin pon pin pon", et voilà les petites choses...

E Et après c’était les histoires sans doute ?

M Et après on est passé aux histoires.

E Quel âge ?

M Aux alentours d’un an.

E Ça a été rapide, en fin de compte. Vous êtes passés très vite aux histoires ?

M Oh oui, parce qu’il était attentif, il aimait beaucoup.

E Et quel genre d’histoire, tout ou alors réservé à un style d’histoire ? Vous vous en souvenez plus ?

P Moi, je suis moins concerné, là, parce que... J’ai beaucoup moins le temps de m’en occuper.

M Tout, bah c’est-à-dire, c’était des petites histoires pour les petits. Souvent c’était des petits bouquins avec des grosses pages cartonnées pour qu’il puisse lui-même tourner les pages et donc c’est des petits bouquins pour enfants, bébés, des histoires très courtes. Je lui faisais découvrir dans un premier temps mais après je pouvais lui laisser à sa disposition pour qu’il tourne lui-même...

E Et ça c’est très tôt en fin de compte. Et la médiathèque, vous y allez maintenant encore?

M Ah oui.

E Régulièrement.

M Régulièrement, à Nantes oui.

P Ça lui plaît.

M C’est vraiment la caverne d’Ali Baba.... C’est vraiment son truc. Mais bon, dans son comportement, Jean, quand il veut se reposer, il prend un bouquin et puis il s’installe au calme, il lit son bouquin, il en lit pas mal.

E C’est tout genre, ou c’est réservé à des romans ou .... des BD ?

M C’est tout genre, BD, bouquin scientifique...

P Fiche technique, scientifique.

M On lui a montré quelques petits romans, des petites choses très simples, mais ça il accroche moins.

P Oui, il accroche moins. Il accroche pas tellement sur les romans, c’est soit BD, soit scientifique, tout ce qui est scientifique.

E Et autrement, est-ce que cela vous est arrivé de raconter des histoires aux enfants. Vous l’avez dit, en montrant des petites images avec des mots en dessous, mais maintenant des grandes histoires, est-ce que vous racontez des histoires à Jean ?

M Oui, mais ça remonte à un certain temps, dans la mesure... Oui, je lui racontais des histoires un peu plus...

E Mais maintenant vous ne lui racontez plus ?

M Maintenant je ne lui raconte plus, dans la mesure, ou Jean préfère lire le bouquin tout seul, plutôt que ce soit moi qui raconte des histoires.

P Il raconte des histoires à sa soeur.

M Voilà, c’est lui.

E Jean tu racontes des histoires, tu lis des histoires plutôt ?

J Oui.

E Tu aimes bien lire des histoires.

J Oui.

E Il est intimidé.

E Est-ce que vous lui avez acheté des revues enfantines autrement, ou abonné ?

P Il est abonné à Perlin et puis terres sauvages.

Josép Et puis moi je suis abonnée à Youpi.

E Tu es abonnée à Youpi Joséphine.

M En revanche, on avait essayé Wakou et puis non...

E Ça fait longtemps qu’il est abonné ?

M A Perlin ?

E Oui.

M Depuis la rentrée.

E Et puis avant il était abonné à autre chose ?

P Non, on achète ponctuellement.

M Ou alors à la médiathèque. Nous parlons de la lecture Jean (s'adressant à son fils)

J Je sais.

E Tu es au courant.

J Oui.

E Même si c’est un petit peu loin, parce que l’apprentissage de la lecture, maintenant, il continue à apprendre à lire parce qu’il découvre autre chose, on apprend toujours à lire, quand je vous dis le terme apprentissage de la lecture, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

P Pour nous, c’est assez bizarre, on aura certainement l’expérience avec Joséphine, on voit, y’a tout une technique qui est mise en oeuvre pour l’apprentissage de la lecture et puis nous c’est vrai, que ça c’est fait spontanément. C’est vrai c’est intriguant, d’un côté y’a vraiment toute une technique, un tas d’études qui sont faites sur l’apprentissage de la lecture, c’est vrai que c’est pas facile, et puis nous on a eu la chance, ça c’est fait vraiment spontanément. Y’a eu aucune question à se poser. C’est vraiment tout seul.

M Y’a quand même eu une démarche. L’apprentissage, même si on répondait à sa demande, y’a quand même eu une démarche. Y’a d’abord eu les lettres. Il voulait absolument connaître toutes les lettres, ensuite il nous a demandé certains mots. Il nous demandait « écrit : papa », alors on écrivait « papa ». Après y’a eu certains mots et lui-même à décortiquer les voyelles en faisant P A, PA, par lui-même. Y’a eu les lettres, ensuite les mots et ensuite il a essayé de décortiquer les syllabes en faisant des associations.

E C’était aussi dans le but de faire quelque chose ?

P C’était pour lire, c’est clair. Il voulait lire. Il a mis en oeuvre ce qu’il fallait pour pouvoir lire.

E Vous conceviez l’apprentissage de la lecture comme ça ou vous conceviez d’une autre façon ?

M On avait pas d’idées préconçues du tout. On a simplement répondu à sa demande mais... moi ça me plaisait bien de répondre à sa demande, de voir un petit garçon curieux, moi ça me plaisait bien. A tel point que je pensais que c’était une histoire de but, il voulait, il voulait absolument lire. Bon, très bien on va t’accompagner pour que tu puisses lire. Il a lu assez rapidement.

P C’est pas un but que l’on s’était fixé.

M Non, mais bon.

E C’était l’accompagnement naturel.

M Oui l’accompagnement.

P De toute façon, c’est vraiment spontané. A ce niveau là, y’a pas d’ambiguïté, c’est spontané.

E Concernant la méthode de lecture qui est utilisée à l’école, qu’est-ce que vous en pensez ?

M C’est-à-dire que l’on a pas eu le loisir de voir.

P On n'a pas suivi ça. Il est arrivé au CP, il lit comme moi, il lit vraiment très couramment donc. Par contre, on s’est penché davantage sur l’écriture, parce qu’il n'est pas en phase au niveau de l’écriture. Au niveau de la lecture, on ne s’est pas intéressé à ce qui s’est passé... en plus, il est dans une classe CP-CE1, là il est plus en CE1 qu’en CP. Sa maîtresse a bien vu qu’il n’y avait pas de besoin au niveau lecture.

E Et puis au niveau du travail du soir ?

P Il n’en a pas beaucoup, elle lui en donne ?

M Oui, quelques mots à apprendre mais il ne le fait pas. Je vais devoir être plus vigilante dans la mesure où il arrive le matin « Ah zut, j’avais toute une série de mots à écrire », non il ne le fait pas spontanément.

E Il ne le fait pas spontanément.

P Pour l’instant, on ne suit pas ça tellement, parce qu’il n’a pas de problème.

M Tout à fait, mais bon, je devrais suivre cela un peu plus....

E C’est vous davantage qui suivez le travail de Jean ou tous les deux ?

P C’est ma femme.

M Moi, à la maison, je suis plus présente.

E Le soir, autrefois, au niveau de la lecture, des contes, c’est davantage votre femme également, vous le faisiez ?

P Oui, je le faisais. Mais c’est plus ma femme. Par contre, la grosse partie du temps avec Jean, c’est répondre aux questions. Question-réponse, question-réponse. Là on se partage...

E Et c’est quel genre de questions ? Tout ?

P Oui.

M Tous les bouquins qu’il lit. Y'a même des questions où je ne peux pas répondre.

E C’est sur les livres ou c’est aussi en dehors des livres ?

M En dehors également.

P En dehors aussi mais c’est souvent lié à des livres parce qu’il lit beaucoup de livres, donc fatalement y’a des choses qu’il ne comprend pas, y’a des questions sur tout et n’importe quoi dans ce qu’il y a dans les livres.

E Quand vous dites y’a beaucoup de livres, y’en a combien à peu près ?

M De bouquins ? Une centaine.

P Avec les bouquins de bébés, plus que ça. 150, je ne sais pas.

E C’est toujours difficile à chiffrer.

P Surtout qu’il en emprunte aussi.

M Et puis il en a chez les mamies, les papys.

E Chez les papys, il lit également ?

P Il emmène ses livres.

E Il emmène ses livres ou il y a des livres là-bas.

P Il en emmène, et il y en a aussi.

E Vous êtes une famille de lecteur ?

P Moi, j’aime bien la lecture mais je n’ai pas du tout le temps de lire. Oui, j’aime bien mais je ne pratique pas.

M Moi, je lis certainement un peu moins.

E Quand vous dites que vous aimez lire mais que vous n’avez pas le temps, vous aimez lire quel genre de magazines, tout ? C’est pas focalisé sur quelque chose de précis ?

P Non. Oui j’aime bien les romans. Les scientifiques aussi.

E Vous lisez peut-être pour votre profession aussi ?

P Moi, je travaille dans l’informatique donc je lis beaucoup de choses techniques.

E Davantage ancré sur l’informatique, c’est votre domaine.

P Oui.

E Et vous, vous lisez autrement ?

M Euh. Oui.

E Ou vous avez lu ?

M J’ai lu. Oui, c’est vrai que j’ai beaucoup moins de temps avec les enfants. Je lis beaucoup moins.

E Vous êtes quelqu’un qui aime lire !

M Ah oui.

E Y’a des parents qui disent : « moi, je n’aime pas ça, je n’aime pas lire ».

P M Ah si.

M Moi j’aimerai bien prendre un bouquin et puis m’installer, tranquille, bien. C’est un petit bonheur.

E Est-ce qu’on peut dire que les enfants vous voient lire ?

M Non, pas particulièrement.

P Non, parce qu’on a pas le temps de lire. On lit pas donc ils nous voient pas lire.

E Ils vous voient lire à la sauvette !

M Oui, certainement, lire à la sauvette.

P Oh bah oui, on lit le journal. On n’est pas...

E Vous avez le journal ?

M Ah oui.

E Donc régulièrement le journal arrive à la maison. C’est la lecture quotidienne ?

M Oui.

P Oui, pareil, on n’a pas trop le temps de le lire.

E Vous lisez les titres... Au niveau maintenant de vos habitudes d’écriture et de lecture, est-ce que vous utilisez un calendrier, un agenda, de façon régulière ?

P Moi ? Bah professionnellement oui, .............

E Est-ce que quand vous allez en voyages, vous préparez votre voyage en faisant une liste de vos bagages par exemple ?

M P .................

E Vos comptes, vous les suivez en dehors de la banque, du relevé de banque ?

M Pas trop non.

E Non plus. Est-ce que quand vous partez faire vos courses, vous faites une liste de courses ?

P Non pas tellement.

E Vos photos, vous les classez régulièrement ? Vos photos ou vos films ?

M Je ne les classe pas vraiment, je vois tous les paquets qui sont empilés. On n’a pas le temps.

P Si on l’a fait.

M Oui, on a des albums.

E Autrement, est-ce que vous utilisez le pense-bête ?

M Non, mais je devrais.

E Vous utilisez très peu l’écriture ?

M Très peu... ben... moi je vois.

P Pour la communication. On envoie pas mal de courrier.

M Moi je suis formatrice donc les petits me voient préparer les cours etc. donc il me voit lire, écrire en même temps. Ça c’est sûr. Je suis sur mon bureau, ils me voient lire. C’est marrant, parce qu’ils imitent leurs parents, quelquefois Joséphine dit : « oh, je vais préparer mes cours », quelque chose comme ça, c’est drôle. Elle me voit lire et écrire en même temps.

E Même si vous ne lisez pas de bouquins, vous lisez...

M Ah! Bah oui! Pour mon travail oui, je lis.

P Du côté professionnel, on lit et on écrit.

E Ça veut dire qu’indirectement vos enfants vous voient lire.

M Oui, certainement, certainement!.

E En dehors d’une pratique ludique ou de passe-temps, ils vous voient lire ou écrire.

M Oui, le soir ils nous verront pas devant la télé.

E Mais il y a quelque chose qui fonctionne...

M Lire et écrire, oui tout à fait.

E Car l’écriture et la lecture, c’est très vaste.

P Oui, on a tous les deux des métiers quand même... on fait pas des travaux manuels, on est plus dans la lecture et l’écriture, c'est sûr.

E Et au niveau de la télévision, est-ce que Jean regarde souvent la télévision ?

M Non.

P Ça c’est quelque chose sur laquelle on est attentif par contre, ça c’est un truc ou on a toujours porté attention. Il regarde la télé mais pas énormément.

M En fait, y’a des plages intéressantes, c’est quoi, le mercredi soir, « c’est pas sorcier » et puis maintenant il regarde beaucoup moins. Ou sinon le dimanche soir, sur Canal +, il y a, "Ca Cartoon". Et puis voilà c’est tout.

E C’est vous qui réglementer, un petit peu ?

P On n’a pas besoin, car ils ne sont pas tellement attirés par la télé, mais si y’avait besoin oui. Nous on a toujours été contre les enfants qui regardaient la télé le matin en se levant. Ca ne nous plaît pas. On ne souhaite pas qu’il regarde la télé tout le temps.

E On peut dire qu’ils ne regardent pratiquement pas la télévision ou alors ...

M Très peu.

E Au niveau des jeux. Il lit, il regarde un peu la télévision, est-ce qu’il joue autrement ?

M Oui, les jeux de société.

E Ils jouent aux jeux de société.

M Actuellement, les échecs, le UNO, les jeux de 7 familles. Ils ont des tas de jeux, c’est ce que le Père Noël a apporté des tas de jeux de société qu'on a découvert ensemble.

P Il a pas mal de jeux aussi, j’étais pareil ... il joue tout seul avec des soldats. Il peut jouer deux heures à faire des scénarios.

M Et puis ce qu’il a fait depuis deux jours, puisque j’étais en vacances, des expériences. Il a eu une sorte de boite d’expériences sur la physique et... il a fait que ça pendant deux jours, des expériences en physique.

E Ça l’intéressait.

P Oui, c’est pas nouveau ça.

E Et concernant ces jeux de société, il faut jouer à plusieurs, vous jouez avec lui ?

M Ah oui! ah oui oui! et avec Joséphine sa soeur.

E Qui joue aux échecs, c’est vous, n’importe ?

P C’est moi oui.

E C’est marrant c’est toujours l’homme qui joue aux échecs.. C’est quelque chose de régulier ?

M Ah si vraiment on veut leur faire plaisir, c’est vrai que nous... si on veut s’aménager un temps ensemble.. ce sera jeux de société, ça c’est sûr.

E C’est un moment privilégié. Et ça revient régulièrement dans la semaine ?

M Oui.

P Oui, le soir.

E A la place de la télévision, vous faites ça ?

M Ah! bah oui!

P Oui, ça dépend des soirs. Oui.

E C’est quelque chose de régulier ! Je crois qu’on a fait le tour. Maintenant sur les habitudes générales au niveau éducatif. Est-ce que vous avez des règles précises d’éducation ?

P Vous voulez dire...

E D’éducation au niveau de la famille, c’est-à-dire des préceptes sur lesquels vous n’avez pas envie de .......

P On en a certainement, comme tout le monde, mais on n’est pas très, on n’est pas très strict dans ce domaine là. On a des règles évidemment.

M Quelle règles ? Je ne sais pas.

E Vous en avez déjà une concernant la télévision.

M Voilà.

P Oui, mais bon. Ça je dirais, c’est une chose sur laquelle on a porté attention mais bon sinon on est pas...

M Sinon, au niveau éducatif, je veux qu’ils soient polis, c’est pas facile ....

P Evidemment, y’a toutes les règles sociales.

E Vous, vous les avez mais... y’a des parents qui ne les ont pas.

M Oui, également c’est pas toujours facile. Moi je veux qu’ils soient polis, c’est pas facile... quoi d’autres?...

P Ça, c’est du social, on veut qu’ils s’intègrent dans notre société...

M Oui, ça fait partie des règles...

P Oui, bien sûr. Oui.

M Chez nous, règles. Dans la maison, y’ a pas trop de règles.

E Ça fait partie d’une implicite familiale. Ça fonctionne comme ça...

M Ça fonctionne comme ça. On essaye de, je sais pas..., j’essaye de leur faire ranger des choses, c’est pas facile. Cette règle qui voudrait qu’ils se prennent un peu plus en main, je vois là, il est onze heures, Jean est en pyjama. Je vois il y a dans des familles ou à 8 heures on doit être habillé au garde à vous. Je sais pas...

P On n’est pas strict.

M On n’est pas trop strict. Par contre, moi ce que j’aime bien également... je pense à quelque chose... avant ils étaient dans une école publique et là on les a mis dans une école privée, c’est vrai que l’école privée, je ne savais pas si ils allaient faire un petit peu de catéchisme ou je ne sais quoi, et c’est vrai ... et on se rend compte que Jean fait un petit peu de catéchisme et moi je ne suis pas, moi je suis contente qu’il ait ses règles de conduite de base. Quelquefois il m’a restitué certaines choses, je ne sais plus, untel il est pas gentil donc... les autres ne pourront pas être gentils avec lui, c’est la maîtresse qui a dit « le Seigneur ... », je ne sais pas quoi. Enfin des choses un petit peu comme ça et moi, je suis contente qu’il ait ces règles fondamentales, ces règles de base. Après, il en fera ce qu’il voudra, sincèrement. Je suis assez satisfaite de ça.

E C’est l’école privée qui a apporté ça à l’enfant sans que vous pensiez ...

P Oui, moi j’ai toujours été à l’école publique, je ne suis pas très porté sur la religion. Il se retrouve à l’école privée plus par hasard...

M Plus par hasard, c’est vrai. Moi j’ai toujours été en privée. Ces règles de base, pour moi, c’est important et donc je suis très contente.

E Qui organise, décide l’organisation de la famille, est-ce qu’il y a des rôles bien définis ?

M Vous entendez quoi par « organisation » ?

E Tout, si vous voulez. Est-ce que l’un de vous deux décident davantage que l’autre ?

M Je crois qu’on décide tous les deux.

P C’est toi la chef.

E C’est toi la chef.

M Y’a un dominant et un dominé.

P Non, on essaye quand même...

E Moi, j’ai vu dans des familles, « ah non, c’est mon mari qui décide... »

M Non. Tous les deux.

P Y’a des choses qui intéressent plus l’un que l’autre mais...

E C’est normal. Dans les activités familiales.... l’homme s’intéresse généralement plus à la voiture que la femme.

P Par exemple.

E Est-ce que ça vous arrive de rencontrer l’enseignante autrement ?

M Ah oui. D’ailleurs là, pour moi c’est très important.

P On va la voir tous les trimestres. C’est pas pour le travail mais c’est surtout parce qu’on se pose la question, en ce moment il est un petit peu décalé, CP, on se doutait qu’il y avait un décalage, c’est pour ça qu’on était content qu’il soit dans un CP - CE1, donc là, la maîtresse nous l’a confirmé l’autre jour, apparemment, il suit beaucoup plus le cycle CE1. On se pose beaucoup la question, l’année prochaine, moi je pense qu’il faut qu’il soit en CE2 l’année prochaine sinon CE1, je ne pense pas que ce soit un intérêt qu’il en fasse deux, donc c’est pas très simple d’avoir un décalage, c’est pour ça...

M C’est vrai qu’il y a... c’est pas un problème ... mais ce côté. Rencontrer l’enseignant c’est très important. J’étais allée à une réunion que Madame M. avait organisée pour les CP. Jean était en CP - CE1 donc j’y suis allée. Pour moi; c’est très important, parce que la manière dont elle a parlé de son métier, de l’apprentissage de la lecture et tout, même si cela ne me concernait pas parce que Jean il savait lire, pour moi la manière dont elle en parlait c’était très important. Il fallait trouver quelqu’un qui était passionné par son métier, qui en parle tellement bien. J’ai trouvé ça rassurant, très rassurant et pour moi c’est très important de rencontrer les enseignants à n’importe quel niveau. J’ai rencontré la maîtresse de Joséphine, c’est pareil, c’est important de savoir à qui on a affaire, si c’est quelqu’un qui aime son métier, qui aime les enfants, y’a plein de choses comme ça.

E Y’a un rapport de confiance qui s’installe ?

M Voilà! c’est très important!. Quand je suis allée à cette réunion et que j’ai écouté Madame M., moi je buvais ses paroles, c’était vraiment très très intéressant. Pour moi c’est important de savoir à qui on a affaire pour avoir un rapport de confiance qui s'instaure.

E Et là vous disiez que ce n’était pas très simple au niveau de l’organisation pour l’année prochaine, en fin de compte !

M Non.

P Pas très simple, je ne sais pas mais on suit ça de près parce que c’est pas très simple d’avoir des enfants qui sont un petit peu décalés. Nous, ça fait deux trois ans qu’on est vigilant là-dessus. Faut pas ... il a pas la maturité pour être vraiment dans des classes supérieures par contre on est quand même vigilant à ce qu’il ne s’ennuie pas. C’est quand même assez connu que ça peut créer des problèmes à terme ces enfants qui sont un peu en avance donc on est vigilant là-dessus. On s’intéresse à ça. Donc, l’avance qu’il a au niveau de la lecture, il l’a quand même dans pas mal de domaines. Ça a suivi.

M C’est vrai qu’il y a un décalage dans pas mal de domaines.

E C’est-à-dire qu’il y a décalage également dans le domaine des mathématiques, des sciences, tous les domaines qui concourent à l’activité scolaire ou à l’activité de connaissances.

M Ah oui, il va très vite dans tous ces domaines. Il va très très vite, et... c’est quand même un petit bonhomme de 6 ans, on verra, on verra comment cela va se passer mais on reste très très vigilant là-dessus. Je ne veux pas qu’il s’ennuie, surtout pas. C’est pourquoi on est amené à rencontré Mme M. pour envisager l’année prochaine, pour savoir effectivement ce qu’il va faire parce qu’on ne sait pas.

E Des questions plus d’ordre social. Vos années de naissances respectivement ?

M 1964 et 1964.

E Vos professions respectivement ?

M Il est ingénieur informatique et moi je suis formatrice.

E Formatrice quoi.

M Compta gestion, mais j’essaye de me diversifier un petit peu.

E Vos niveaux d’études, votre mari ?

M Bac + 5, moi bac + 4.

E Vos salaires, je donne des fourchettes entre 5 et 10.000, entre 10 et 15, entre 15 et 20...

M Salaire global ?

E Salaire global.

M Entre 20 et 25.

E Est-ce que l’un ou l’autre vous avez redoublé des classes primaires ?

M Pas classes primaires, en revanche j’ai redoublé ma terminale.

E Est-ce que vous avez autre chose à dire sur l’apprentissage de la lecture ou sur l’école en général ?

M Moi, je dirais que l’apprentissage de la lecture est fait beaucoup trop tard à l’école.

E C’est votre conviction.

M C’est ma conviction. Dans la mesure où, Joséphine elle a presque 4 ans et demi, je ne sais pas si c’est parce qu’elle voit Jean, mais elle connaît ses lettres et elle commence déjà à me demander, bon j’aimerais bien que tu m’écrives tel mot, des choses comme ça pour qu’elle puisse déchiffrer. C’est vrai qu’à l’école en moyenne section, ils ont tous leur prénom d’afficher, elle les connaît tous et on sent déjà cet intérêt pour la lecture, pour l’apprentissage. Donc c’est dommage, à mon avis, c’est fait trop tard, trop tard non mais je pense qu’il y a beaucoup d’enfants qui pourraient aller vers la lecture bien avant le CP. Je me trompe peut-être complètement mais c’est de l’expérience des enfants parce que je trouve qu’ils ont des capacités tellement énormes, tellement rapide, sincèrement pour moi la lecture c’est important, c’est très très important. A tel point, je le disais, quand on s’est rendu compte que Jean était curieux et avide de lecture, je dirais qu’on l’a accompagné. Moi sincèrement, j’étais contente de l’accompagner mais je croyais que c’était un but en soi la lecture et qu’il allait pouvoir avoir accès à des tas de choses et puis voilà... mais c’est là qu’a commencé les problèmes c’est là, à l’école que les instits nous ont dit, « eh bien écoutez, il faut qu’il saute une classe, et puis là il est décalé ». Voilà.

E En fin de compte son appétit vorace de lecture pose problème à l’institution scolaire.

M Ah oui. Ça a certainement posé problème.

E Au même titre qu’un enfant en difficulté, la même difficulté poserait à l’institution scolaire.

M Oui, certainement, voilà, les deux extrêmes, un enfant qui va trop vite peut poser problème.

E Et cela, qu’est-ce que cela suscite comme réflexion chez vous ?

M Et bien c’est un manque d’adaptabilité. Donc c’est pas facile pour une institution scolaire de s’adapter à chaque enfant. En revanche, moi je ne me suis jamais intéressée la question, mais il y a des méthodes pédagogiques qui sont différentes, la méthode FREINET, ou je ne sais pas quoi, je ne sais pas en quoi cela consiste, mais on a l’impression que la personnalité de l’enfant est mieux prise en compte et donc c’est pourquoi je me dis que c’est dommage que les structures ne soient un petit peu plus souples parce que également en moyenne section, Joséphine est en moyenne section, y’a des enfants qui peuvent s’intéresser plus rapidement à la lecture et donc pas les freiner mais leur faire suivre le programme qui a été établi et ne pas prendre en compte leur intérêt, comme ça, pour moi c’est dommage. Parce qu’on se rend compte qu’ils peuvent apprendre à la vitesse grand V. Moi en ce moment, je n’ai pas trop le temps de répondre à Joséphine, mais je pense que c’est un peu dommage parce que je suis sûre qu’il y a des enfants qui peuvent apprendre, qui s’intéressent à la lecture et puis on les freine parce que c’est pas prévu au programme. Ce sera l’année prochaine, c’est ça que je veux dire...

E Ce sentiment d’injustice par rapport au fait qu’ils sont plus ou moins curieux par rapport aux choses. Comme vous travaillez tous les deux, est-ce que cela vous arrive de faire des petits mots quotidiens pour dire telle ou telle consigne ?

M Non, pas trop. Une fois j’avais essayé, en fait il n’y a que Jean qui peut le lire...

E Entre votre mari et vous ?

M Ah entre mon mari et moi, non jamais, si il y a des consignes, on se les dit oralement.

E Vous travaillez à temps plein.

M Moi, je travaille pas le mercredi, c’est important. Si je pouvais passer à mi-temps, ce serait bien.

E Pour quelle raison ?

M Pour mieux m’occuper de mes enfants, mieux répondre à leurs attentes, parce que je considère.. Je n'incrimine pas l'école, l’école ne répond pas à tous les besoins ce qui est normal et nous en tant que parents on doit les accompagner, pour répondre à leurs besoins. Et je trouve que je n’ai pas assez le temps quoi. Ça c’est dommage.

E Vous aimeriez avoir du temps pour consacrer... l’éveil à la connaissance.

M Voilà, l’éveil à la connaissance dans les multiples domaines.

E Avec Joséphine, actuellement vous lisez des histoires le soir ?

M Oui.

E Jean le fait et vous également. Vous le faites régulièrement ?

M Pas... non, pas régulièrement.

E C’est Jean qui prend le relais ?

M Oui, beaucoup.

E Quand vous dites pas régulièrement, ça veut dire quoi, une fois par semaine ?

M Je dirais en ce moment, oui, on tournerait plutôt à une, deux fois par semaine. En fait c’est quoi, c’est essentiellement le week-end.

E Et Jean prend le relais ?

M Oui tous les soirs, il lit une petite histoire à sa soeur. Ou il lit une bande dessinée.

E On a fait le tour de toutes les questions. Une dernière question. Vous êtes propriétaires.

M Oui.

E Je vous remercie.

En complément de l'entretien.

M Pendant cette réunion avec Mme M., j’étais surpris de la réflexion de certains parents qui... demandaient à Mme M. si ils étaient obligés de lire une page chaque soir avec leur enfant. Parce que, a priori, il n’avait pas le temps ou ça ne les intéressait pas. Moi j’étais.... je ne veux pas du tout les incriminer... j’étais très surprise parce qu’en tant que parents, c’est tellement important et tellement... ça fait partie de notre rôle de parents à part entière d’accompagner nos enfants vers la lecture ou vers autre chose, notamment vers la lecture, s’aménager un temps, je ne sais pas... un quart d’heure le soir pour lire ensemble une page, pour moi c’est très important et euh...

E Pour vous c’est naturel et vous étiez surpris d’entendre des parents...

M qui étaient gênés par ça. Donc eux, comme c’était une contrainte pour eux, ça se passait pas bien parce que l’enfant le ressentait certainement. Et donc entendre également la réponse de Mme M. qui disait « écoutez, c’est vrai que  je ne peux pas vous y obliger mais accompagner l’enfant et puis se réserver ne serait-ce que dix minutes chaque soir un moment de partage privilégié avec votre enfant », c’était assez rassurant de la manière dont elle en parlait sans imposer quoi que ce soit. Donc pas j’étais très surprise... et en plus pas des parents d’un milieu défavorisé mais bon... moins de disposition à... mais là pas du tout, c’est des parents .....qui ont l'air très bien. Donc j’étais très très surprise. Pour moi, tout ça c’est important.

E Bien sûr, on est surpris dans des réunions d’entendre ce genre de réflexions, tout à fait.

M Ce moment... quand on voit, enfin pour les parents, quand on voit l’enfant progresser, aaahh mais alors c’est une source de satisfaction énorme, je trouve que rien n’équivaut à ça. Quand on voit l’enfant progresser, c’est formidable, c'est magnifique. Donc, ils se privent de ça...

E C’est dommage.

M Oui, c’est terriblement dommage.

E C’est vrai qu’il y a des familles qui sont, qui ne comprennent pas l’importance du geste de lire et ça c’est vrai que, faut le dire, le redire et puis ça va fonctionner, y’a une prise de conscience qui se fera peut-être mais beaucoup plus tard mais peut-être.

M Ce qui est d’autant plus surprenant c'est que ce ne sont pas des familles défavorisées, ce sont des familles... ça m’a beaucoup surprise. De même les gens qui disaient, donnez-nous un planning et vous nous dites quand notre enfant saura lire. J’étais très surprise par ce genre de réflexion.

E Ce ne sont pas des étapes qui sont calculées dans le temps, on apprend à lire en 1 an ou en 4 mois. Il est davantage un processus comme vous avez dit, un processus d’accompagnement qui s’inscrit dans le temps.

M Voilà, qui s’inscrit dans le temps. Donc y’a des enfants qui vont aller plus ou moins vite mais peu importe, l’important c’est d’évoluer vers la lecture. Que l’enfant sache lire en février, en année de CP en février, y’en a qui vont aller un peu moins vite mais qui sauront bien lire en mai, mais l’important c’est qu’ils aient évolué vers la lecture et qu’au final ils sachent lire. Y’a pas un planning comme ça bien établi. Et justement je pense que c’est ne pas prendre en compte la personnalité de l’enfant. Je m’imagine mal poser cette question «  quand est-ce que Joséphine va lire ? moi, à Noël il faut qu’elle sache lire », bah non. Donc........ très surprise par les questions. Pour moi cette réunion, ça a été intéressant. En plus, entendre Mme M. répondre à ses gens de manière très rassurante également, elle n’avait pas de jugements très carrés. C’était rassurant d’avoir affaire à une personne comme elle.

E Vous étiez en confiance même si Jean savait déjà lire.

M Ah oui. C’est vrai qu’à cette réunion, j’aurais très bien pu m’éclipser très discrètement parce... très rapidement ils ont décrit tout ce qu’il faisait en CP mais très rapidement c’est passé à la lecture parce que c’est le gros morceau du CP donc j’aurai pu m’éclipser discrètement parce que c’est vrai que cela ne concernait pas du tout Jean mais alors, la manière dont elle parlait, très très bien. Moi je buvais ses paroles, c’était très intéressant.

E Est-ce que Jean utilise l’ordinateur à la maison ?

M Oui. Mais modérément. On est très vigilant sur la télé mais là également, modérément. Donc on emprunte à la médiathèque des CD-ROM mais c’est même pas éducatif, ça va sur tous les domaines.

E Ce ne sont pas des logiciels éducatifs ?

M Non, ce sont des CD-ROM...

E Culturels ?

M Oui, culturel ça peut être ma première encyclopédie comme ça peut être je ne sais quoi, des tas de choses. Donc y’a un renouvellement tous les mois, on emprunte un nouveau CD-ROM

E Je vous remercie.