Entretien n° 49 avec Famille GOURMELE

Le 15 avril 1998

E Quand je vous dis le terme apprentissage de la lecture, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

M Nous, je ne sais pas... l’apprentissage de la lecture, ça s’est fait tellement naturellement qu’on a pas eu tout l’impression d’avoir un apprentissage de la lecture à vrai dire. Ça s’est fait très vite pour les deux qui savent lire, donc c’est venu tout naturellement et on n’a pas eu le sentiment d’apprentissage, c’est... de progression. Y’a une progression qui s’opère.

P On n’apprend pas... on vit. T’as rien appris, tu as vécu ta lecture. ( s'adressant à son fils qui va et vient dans la maison)

E Vous pouvez expliquer quand vous dites cela, qu'il a vécu sa lecture ?

P On est tous les deux, ma femme et moi, intimement persuadé que l’apprentissage de la lecture est issue de nombre d’heures passées avec l’enfant, à lui lire des livres pour que les sonorités éveillent en lui l’envie de reproduire le même schéma. On lui donne du plaisir à lui lire des livres. Il a fondamentalement envie de reproduire les mêmes schémas de séduction et de joie et de plaisir personnel, donc il fait des efforts pour apprendre à lire puisqu’il va aimer entendre la lecture de sa maman et son papa. Je pense que pour notre fils qui est en CP ou notre fille qui est 2 ans au-dessus, y’a pas eu de sentiment de travail, d’éducation mais de filiation naturelle. « J’apprends à lire parce que j’ai tellement pris du plaisir à écouter la lecture de mon père et de ma mère que ça me vient naturellement d’avoir envie de lire ».

M Ils sont contents d’arriver au stade de lire eux-mêmes.

P Faire eux-mêmes ce qu’ils ont appris par les autres.

M Y’a des mamans qui disent qu’elles sont obligées de courir après les enfants pour les faire lire, nous on n’a jamais eu ça. C’est eux qui viennent « je voudrais bien te lire même si je n’ai pas ça à te lire ». Il me lit même si il n’a pas à le lire. On n’a pas eu le sentiment d’apprentissage au niveau, effort si vous voulez.

E Le terme d’apprentissage était. dans votre cas incongru ?

P Exact. Hors sujet.

M Oui, c’est vrai. Ils apprennent à faire autre chose mais la lecture c’est venu de façon naturelle.

P Thibaud apprend le tennis... il est en CP. Y’a de l’apprentissage parce qu’on a pas passé des heures à le mener en état d’éveil face à l’apprentissage du tennis. Donc il apprend le tennis. Mais l’éveil à la lecture est venu extrêmement naturellement.

E Quand vous dites « éveil de la lecture », ça veut dire que vous avez raconté des histoires, lu des histoires.

M On a lu des tonnes d’histoires. C’est vrai que...

P En mettant l’intonation quand il y a plusieurs personnages, le père, la mère, l’enfant, le nounours, machin etc. En faisant vivre la lecture pour chacun d’entre eux.

M On a toujours été très livres. Anaïs, l’aînée a été très très livres très tôt. Je pense que Thibaud a suivi l’exemple.

E C’était installé dans un rituel ou spontané ?

M C’était la lecture, pas obligatoirement, mais tous les soirs pour les deux premiers, pour celle-ci un peu moins. Les deux premiers c’était tous les soirs une histoire et puis dans la journée, quand il y avait des moments de libre. C’est vrai qu’ils étaient demandeurs. On ne forçait pas, ils venaient demander des histoires.

E Vous avez commencé, à faire cela les enfants avaient quel âge ?

M Ils étaient tout petits. Je me souviens quand on habitait Clermont-Ferrand, la petite avait 7 mois, elle a passé tout son voyage de Clermont-Ferrand Nantes avec un livre, des livres à la main et on ne l’a pas entendue. Elle avait déjà ses livres, elle était très très jeune. Elle avait 7-8 ans

P Je pense qu’on a commencé à lire des livres à notre premier enfant avant qu’elle soit capable, sur le papier, de comprendre quoi que ce soit. On lui a fait entendre des sonorités à 7 - 8 mois.

M Même avant, après on a un petit peu moins de temps pour Thibaud et puis un peu moins pour Clarisse mais on a toujours le rythme, et puis ils sont demandeurs, c’est vrai qu’une fois qu’ils ont pris le pli, Clarisse maintenant des histoires régulièrement aussi et c'est dans leur esprit c’est quelque chose de naturel.

E On pourrait dire qu’ils ont découvert la lecture à la maison ?

P Bien sûr !

M Oui.

E En prenant le terme « apprendre » sans tirer sur le mot « apprentissage » formel. Ou on peut dire que l’apprentissage c’est fait à la maison ?

M Oui. C’est moi ou toi qui lui lisions des histoires...

P Il est absolument certain que ce n’est pas l’école qui a fait ce qu’ils sont dans l’appréhension de la lecture, c’est avant l’école et c'est en parallèle de l’école, c’est la vie de famille, c’est entre nous que ça s’est passé.

E Qu’est-ce qu’a apporté de plus l’école, ou de moins ?

P Je pense que l’école les a confortés... Thibaud est fier d’être le premier de sa classe aujourd’hui comme Anaïs peut l’être aussi, comme les parents peuvent l’être, comme tout le monde est fier, peu importe, peu importe la signification de la chose, ils ont eu des correspondances, tous les deux, nos deux enfants de 7 ans et de 9 ans, ont eu des correspondances à l’école de ce qu’ils avaient entendu et ce à quoi ils avaient été soumis par nous interposés, les parents. Donc il y a eu une convergence, voilà, convergence. Ça marche à l’école parce que ça marche à la maison c'est peu ça.

E Une correspondance de deux cultures, culture scolaire et culture familiale...

P Oui, ils ont été confortés. « Ah tiens j’ai vu ça avec papa, avec maman », « Ah tiens, c’est marrant, la semaine dernière on en a parlé », « ce mot là je le connais, je l’ai entendu à la plage avec papa et maman ». C’est de la concordance entre l’école et la maison sauf que la maison est antérieure à l'école.

E Volume de livres ?

M Là on était inscrit à la médiathèque. Donc on se prend un bon paquet à chaque fois et selon les périodes... ils ne lisent pas toujours... je ne les force pas à lire du tout, ils lisent ce qu’ils veulent et quand ils veulent donc, selon les périodes, là ils sont allés mercredi et apparemment ils ont fini leurs livres, on va retourner et y’a des périodes, 3 semaines, les livres ne seront pas lus. C’est vraiment des périodes... plus les livres qu’on achète, oui ça fait pas mal de livres plus les livres que vous lisez à l’école dans vos moments à l’école parce que tu me dis que tu lis pas mal de livres à l'école aussi dans vos moments de loisirs...

E Y’a pas une régularité...

P C’est par crise, Anaïs est capable de lire 5-6 livres de suite en 3 jours.

M Oui, mais elle ne lira pas peut-être pendant une semaine. On ne force pas, on les laisse...

E C’est naturel...

M Voilà, ils ont des moments, comme nous, y’a des moments où on a envie de lire, d’autres pas, on ne fait pas de forcing du tout à ce niveau là. Comme on sait qu’ils lisent bien et qu’on voudrait leur faire passer le plaisir de lire plutôt que l’obligation de lire. Ils lisent à leur à leur rythme...

E Davantage en terme de plaisir...

M C’est ça, que d’obligation parce qu’on n’a pas de problème avec eux. Je pense que les parents qui ont des problèmes forcent un peu plus, peut-être mais comme eux y’a pas de problème, on veut que ça soit du plaisir, y'a pas autre chose...

E Volume de livres qui leur appartient ?

[ ... le père est demandé au téléphone ...]

M Ça approcherait plus de la centaine, parce qu’on en a acheté beaucoup au départ et c’est vrai que vu les volumes, à trois enfants, on ne peut pas acheter des livres trop trop souvent maintenant avec la médiathèque on a réduit les achats mais autrement ils en ont une centaine chacun qui vont se passer, bien que toi ( s'adressant à l'enfant), tu n'as pas envie de lire ceux d'Anaïs, on limite les achats parce qu'avec la médiathèque, ça nous permet de limiter.

E Thibaud est abonné à une revue ?

M Non. Il a été abonné aux « dinosaures » (édition Atlas) pendant un moment. J’ai arrêté parce que c’est un peu le fil à la patte, on n’arrête pas d’acheter pour avoir le prochain. On a arrêté ça et puis on n’a pas abonné les enfants.

E C’est davantage la médiathèque ?

M La médiathèque et comme ça, ça leur permet de choisir des livres dont ils ont envie, c’est eux qui vont les choisir, ils font ce qu’ils veulent. On a pensé un moment les abonner à la collection « j’ai lu », mais avec la médiathèque ça nous suffit plus avec les livres qu’on a nous.

E Vous êtes lecteurs ?

M On était très lecteur quand on était plus jeune. Maintenant on a moins le temps. On a toujours un livre... toi tu lis beaucoup de magazine, figaro... ils nous voient souvent avec des livres mais ce n’est plus avec des livres « intellectuels » qu’on lisait avant. Moi maintenant c’est plus des polars... Ils nous voient tout le temps quand même avec des livres. Moi je lisais beaucoup étant plus jeune... Mon mari a toujours ses magazines et puis on a souvent un livre.

P On lit moins.

M Avec trois enfants, le travail et tout, c’est restreint quand même.

P On lit moins parce qu’on travaille plus. On a été fortement lecteur. Maintenant on se rend au courant de ce qui se passe par la presse.

M Moi, c’est pas livre pour se cultiver.

P On a été très « culture générale » tous les deux. On a tous les deux un bac littéraire, on a extrêmement lu et aimé ça... On a été Baudelérisé comme beaucoup.

M Y’en a qui continue, nous on a arrêté un peu quand même.

P Y’a un peu une rupture mais si un jour j’ai un point de rupture........... professionnel je vais le faire et ma femme aussi. On a l’amour de la lecture qui est transmis confusément à nos enfants, confusément. Pas d’une manière directive car on ne leur donne pas la visualisation de notre amour de la lecture en direct, on la donne sur le passé, sur le vécu mais pas sur le présent.

M Il nous voit quand même souvent avec des livres

E Quand je parle lecture, vous, vous polarisez sur le concept roman, littérature, quand je dis lecture c’est plus large..., On peut lire "femme actuelle " comme "la critique de la raison pure " de Kant.

P Dans ces cas là, on lit encore régulièrement. On a tiré un trait sur l’intellectuel...

M On a acheté 6 ou 7 magazines ce week-end... Ils nous voient donc souvent acheter des livres.

E Vous êtes donc lecteurs ?

P Oui.

E Au niveau des loisirs, qu’est-ce qu’il aime faire ?

P Toucher, manuel

M Oui ! En ce moment, c’est la période légo-system, bricolage, expériences. Il nous fait des expériences à tout va dans sa chambre. Il nous fait du Mac Giver, il nous fait des pièges partout, il est garçon.

P Quand on pousse sa porte, on s’expose.

M Il est très bricolage, très manuel, faire des expériences. Il aime beaucoup le tennis. Il aime pas mal de choses

E Les jeux éducatifs, de société ?

M Oui ! beaucoup !.

P On le fait sans arrêt quand on fait des promenades.

M Oui, mais Monopoly.

P Quand on cherche le nom des.... Quand on marche, on marche pendant 1, 2, 3 kilomètres et chacun à notre tour on dit le nom d’un animal. Il est féru de ça.

M Ou des mots qui commencent par un son... Oui, ça les amuse. Quand ils en ont marre de marcher, on trouve des jeux donc ils ne pensent plus à marcher.

P On marche beaucoup, tous les week-ends on fait beaucoup de marche à pied.

M Avec Anaïs, ils font beaucoup de jeux de société aussi. Elle aime beaucoup ça aussi et elle a entraîné son frère là dedans.

E Qu’est-ce que c’est pour vous, « jeux de société » ?

M Ils ont le "Monopoly", "le cluedo", "à la recherche des cités perdues", ils ont plein de jeux...

P "Le jeu du dictionnaire". Trouver la définition du mot, c’est des jeux très intello qu’ils aiment...

M Chez ta maman, elle fait des phrases, elle coupe des petits papiers, elles va les cacher et ils vont les chercher pour refaire les phrases. Y’a des centaines de jeux à faire...

E Ce sont eux qui font ça...

M Oui, ils sont toujours partant, on a de la chance...

P Ce n’est pas eux qui ont inventé ces jeux là. C’est nous. Ils s’y prêtent avec beaucoup de joie ... et avec la mamie ils aiment ça aussi. Ils font beaucoup de choses, de peintures, de textes...

M Ils sont partant pour faire plein de choses, pourvu que ça dure; Avec la mamie, aussi, ils font des choses....

E La mamie est présente...

P La belle-mère, prof de philo, machin, truc et ça va dans le sens de l’éducation des enfants. A chaque fois qu’ils vont voir la belle-mère, c’est les jeux éducatifs dans le sens pur. C’est faire des créations de vêtements, en même temps, ils participent à l’idée physique de faire des jeux, c’est pas uniquement intellectuel, c’est le mariage de l’intellectuel avec le geste.

M On ne les force jamais à faire des jeux...

P Ils font des dessins. Le beau-père est artiste peintre, ils font des dessins, ils font des formes, ils organisent des jeux et ils entraînent avec eux d’autres enfants lors d’anniversaires...

M Comme beaucoup d’enfants, je suppose... Les enfants quand on les sollicite un petit peu, je pense qu’ils ne demandent que ça, jouer, apprendre des choses, par le jeu.

E Ça ne se passe pas dans toutes les familles.

M Y’a peut-être des personnes qui ont moins le temps.

P Sûrement pas, ça se passe extrêmement bien chez nous.

E Vous consacrez du temps.

M Beaucoup. Moi, je ne travaille pas donc à la limite, mes journées, un peu moins maintenant parce que au contraire on essaye de faire qu’ils soient un peu plus indépendants, mais les premières années de leur vie, 90 % de mon temps, c’était pour eux.

E Et vous monsieur?

P On a tous les deux été marqués, ma femme et moi, par un livre psychiatrique, qui est « tout ce joue avant 6 ans ». On l’a là. J’ai estimé qu’il était essentiel d’accorder beaucoup de mon temps en tant que père, et Françoise, en tant que mère, à nos enfants. On l’a fait. Il se trouve que depuis un an je travaille de plus en plus, je consacre moins de temps à mes enfants. Malgré tout, ils ont 9, 7 et 5 ans. Pour les deux aînés, 9 et 7 on a passé un temps tous les deux, infini avec eux, et ils ont une espèce de développement intellectuel dont je suis absolument sûr d'avoir une vraie quintessence ....... qu’ils ont les armes pour réussir dans la vie. Les deux aînés de 9 et 7 ans, je suis sûr ils ont des armes, pour la troisième, la petite de cinq ans, moins, parce qu’on a passé moins de temps individuellement avec elle. Malgré tout, par capillarité, elle puise l’expérience des deux aînés donc elle va s’en sortir mais ça ne vient pas de nous directement, moins. Donc on est au stage de trois enfants dont deux où on est quasiment sûr de leur autonomie et un peu moins pour la troisième. C’est un peu ça oui ou non ? ( s'adressant à sa femme)

M Oui, c’est une partie, ils ont plein de choses à apprendre en dehors de l’intellectuel. Maintenant on les force un petit peu à faire des choses par eux-mêmes, être plus indépendants, parce que dans la vie y’a pas que la tête...... il faut savoir se débrouiller pour des choses simples de la vie, donc maintenant on axe plus là-dessus.

P Oui, d’accord mais on parlait plus d’armes dans la vie de compréhension.......

M C’est une harmonie.

P Nos enfants ne sont pas acteurs, ils sont en l’état de comprendre les choses, pas en état d’agir sur elles..... aucun des trois.

M On essaye de faire en sorte pour qu'ils puissent agir...

E Que pensez-vous de la méthode de lecture utilisée ?

M On n’a pas grand chose à dire, comme on n’a pas eu de problème, moi je trouvais ça parfait. C’est vrai que c’est une méthode plus intelligente que d’apprendre comme avant (genre méthode Bocher), on apprenait des mots sans signification, des sons ?

E Vous connaissez la méthode Bocher ?

M Oui, parce qu’on avait acheté le livre pour Anaïs pour commencer à lui faire voir peu, tout ça... C’était un peu idiot parce que apprendre les sons. Là ils apprennent le sens en même temps, c’est très bien.

P Pour vous dire la vérité, ma femme et moi, tous les deux, on a appris à lire avant l’école. Je ne prétends pas que cela nous ait servi à quoi que ce soit, tous les deux on avait le sens du mot, à quel âge y’a 25-30 ans on apprenait à lire ?

M Je ne sais pas, Au même âge que maintenant ?

P Non, y’a une différence.

M On apprenait à quelle âge ?

E Dites le vous même comme vous le sentez !

P Je suis persuadé que je savais lire avant tout le monde, Je ne prétends pas être plus fort que tout le monde parce que mes parents m’avaient appris à lire avec leur propre méthode et ce n’était pas la méthode Bocher. C’était leur méthode à eux. Ca passait par le prisme de nos parents J’ai appris à lire avant tout le monde, ça ne donne pas une force particulière, ça donne simplement l’idée que c’est possible.

E Vous voulez dire aussi que vous étiez baigné dans un univers de livres quand vous étiez plus jeune ? Sans vouloir entrer dans le détails, on pourrait analyser ce côté là. Je lisais énormément et je me rappelle que

P Oui.

E Vous également ?

M Moins que toi. Le matin à 7 heures, je me faisais rouspéter parce que j’allumais pour lire...

P Je pense que pour nos parents, le symbole de la réussite éducative passait par le livre et la lecture des enfants. Mes parents étaient tout contents que je sache lire je ne sais pas... à 4 ans alors qu’à l’école ça venait à 5 ou 6.

E La méthode actuelle vous convient, Thibaud est en situation de réussite, il sait lire et la méthode de lecture utilisée importe peu puisque ça fonctionne.

M Oui, il a plaisir de lire la page machin... et il lit une histoire plutôt que de lire des mots. Là ce sont des histoires drôles pour les enfants, il plaisir à lire sa petite page.

P On n’a aucune critique face à la méthode utilisée puisque pour Anaïs c’était impeccable. Notre fille marche du tonnerre de Dieu, elle aime lire, Thibaud aime lire, donc la méthode est bonne.

M Les parents pour qui les enfants ont plus de mal trouvent peut-être la méthode moins bien, chacun voit selon...

P Pour nous ça marche bien, parce qu'il y a eu les sonorités de lecture qui ont été utilisées par toi et par moi avant qu’ils apprennent à lire...

E Ça a été engrangé.

P Oui.

M Y’a la continuité du plaisir aussi à l’école de la lecture parce que leur façon de lire maintenant ce sont des histoires amusantes, c’est pas un travail...rébarbatif. C'est le plaisir de lire des histoires, c'est moins

E Vous passez peu de temps au travail ?

M 5 minutes. Il me lit sa page, il écrit sa ligne et c’est bon on n’en rajoute pas du tout.

E Pas de travail supplémentaire ?

P Non, on est minimaliste sur l’organisation de la journée de travail tel qu'elle est écrite à l’école. Je pense qu’on a été maximaliste avant, on a fait un maximum avant, et maintenant ça coule.

M Tant que ça roule. Si un jour y’a un problème, on sera là pour essayer de pallier un petit peu mais on ne va pas en rajouter, il n’a que 7 ans, on ne va quand même pas lui mettre du travail... si ça marche, ça marche, il fait son travail et il va jouer à faire ses petits trucs.

E Vous rencontrez l’institutrice ?

M Oui, je lui parle régulièrement. Dans la cour. Y’a quelque temps, le cahier était un peu moins bien. Je me dis qu'est ce qui se passe. c’était parce qu’il avait changé de maîtresse. On se parle comme ça, des petits mots. Je ne prends jamais de rendez-vous, je n’ai pas besoin. de prendre rendez-vous.

P Moi, je n’y vais jamais, je ne suis pas là.

M Non, on a un très bon contact. Comme on a eu l’aînée, les maîtresses nous connaissent.

E Place de la télévision ?

M Pas énorme. Thibaud regarde les dessins, ça c’est un peu un rituel, bon on laisse, le matin quand il se réveille, ils prennent leur petit déjeuner en regardant les dessins animés. C’est vrai ça fait une demi-heure de dessins, sinon rarement. Le soir, si on regarde un petit truc, ils regardent mais la télé n’est jamais allumée dans la journée.

E C’est quelque chose qui est contrôlé ou vécu spontanément ?

P Spontanément. On ne dit pas « la télé on ne veut pas ».

M On limite quand même volontairement.

P Ils n’ont pas une envie.

M Ils n’ont pas envie mais on l’a limitée volontairement, parce que si on les avait laissés au départ, ils seraient bien restés à regarder le petit dessin, la petite cassette. C’est vrai qu’on a préféré faire autre chose, maintenant ils ne sont pas demandeurs de télé.

P Ils sont très en dessous et en deçà de la demande pour les enfants de leur âge pour la télévision. On n’est pas dirigiste mais on ne veut pas faire en sorte que la télé... j’ai un ami professeur de français latin grec et qui a jeté la télé, et ses enfants n’y ont pas eu le droit et ses enfants ont été déconnectés de la réalité parce que dans la cour de l’école on parle de ce qui s’est passé la veille à la télé. Je ne reconnais pas le droit d’interdire à mes enfants de vivre tous les jours comme la vive tous les autres enfants de leur classe aux uns et aux autres donc l’interdiction de la télé ce n’est pas au goût du jour et ils ne sont pas dépendants de la télé, on en est ravi, mais on n’a mis aucune interdiction à cela.

M Ils regardent quelquefois des émissions mais il n’y a pas un système d’habitude. Ils n’arrivent pas en disant « tiens il faut que je regarde ci, ce soir y’a ça ». De temps en temps ils regardent, si il ne fait pas beau, si on ne sort pas. On n’a jamais interdit quoi que ce soit. Ça se fait très naturellement et ils ne sont pas scotchés devant donc on n’a pas à leur interdire quoi que ce soit, mais ils veulent la regarder, ils la regardent. On a regardé souvent des films pour enfants, on ne leur interdit jamais...

E Film au magnétoscope ou...

M On a beaucoup de cassettes, et ça marche pas beaucoup. Y’avait une période où ça marchait quand ils étaient plus petits avec tous les dessins animés...

P On a un paquet de cassettes, dessins animés...

M Clarisse est demandeuse, la plus petite, qui a 5 ans, elle me demande souvent des cassettes, je lui mets...

E Des cassettes de la médiathèque...

M Non, là on avait un stock. Les grands ne sont pas tellement demandeurs. Quelquefois on va leur en prendre... on est abonné à un vidéo club, donc quelquefois on leur prend une cassette. Y’a pas de système d’habitude. C’est ça qu’on veut essayer d’éliminer. Ne pas avoir la cassette le mercredi, le film tel jour, le dessin un autre jour. On essaye de faire selon l’humeur...

E Sans être polarisé sur la télévision.

M Non, par contre, c'est l’habitude du matin.

E Ça vous embête.

M Non ça ne m’embête pas mais c’est le problème habitude qui m’embête. Ceci dit on est allé en vacances aux sports d’hiver, y’avait pas de télé, je n’en ai pas demandé non plus, ils n’ont jamais réclamé la télé, le matin ils n’étaient pas à chercher la télé donc ce n’est pas grave...

P Si y’a une chose dont on peut être sûr, c’est qu’à 8 heures le matin, les jours d’école, ils sont là devant la télé, c’est le seul moment.

E En attendant que tout le monde soit prêt...

M Ils se réveillent tranquillement avec leurs dessins. Pendant ce temps, on prend notre petit déjeuner, c’est un peu le rythme du matin.

P De toute façon, je n’ai pas envie, et toi non plus, de les couper de ça parce que dès fois on parle à l’école, si on est pas en symbiose avec les autres.

M Il faut qu’ils soient au courant de tout ce qui se passe bien sûr mais pas du bourrage de crâne.

E Répertoire ?

P ...Je ne supporte pas l’idée de faire appel à un répertoire. Donc moi je connais, je pense que j’ai une trentaine de numéro de téléphone en tête.

E Vous avez quand même un répertoire sur lequel vous notez ?

P Bien sûr. J’essaye de faire en sorte de ne pas les utiliser. Je trouve ça complètement con, j’ai un portable ici sur lequel je peux mettre en mémoire un certain nombre de numéro de téléphone. Je n’aime pas ça. Ça choque tout le monde mais je n’aime pas ça. Je préfère composer le numéro parce que je suis un vieux con parce que ça m’excite de savoir que je sais et que je suis sûr de moi dans la composition de numéro de téléphone de untel et untel.

E C’est un défi.

P Oui, c’est un défi.

E Y’en a d’autre c’est les numéros de voiture. Petits mots quotidiens ?

M Oui, souvent, dès qu’on se croise, je lui laisse un petit mot. Je suis très petits mots.

P J’adore écrire des mots d’amour. C’est ma spécialité.

M On est très petits mots.

E Vous aimez écrire ?

P Oui, c’est mon truc, c’est mon plaisir, j’aime ça. Si je devais recommencer ma vie, je chercherai à être écrivain.

E Il n’est jamais trop tard.

P Oui, mais il faut nourrir sa famille.

E Ou parallèlement.

P Si je divorce, ma chérie, je te laisse avec les trois enfants et j’écris.

E Il n’y pas d’âge pour s’y prendre.

P Il faut s’y prendre très jeune. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir d’avoir d'amour tardif, pour quoi que ce soit d’ailleurs.

M Oh si. Y’a des tas de gens qui ont des obligations et qui un jour peuvent se révéler.

P De la même façon que les enfants au CP.... quant au CP on écrit bien, on sait lire bien, c’est 90 % des perspectives de réussite ultérieure, oui ou non. (s'adressant à sa femme)

M C’est toi qui le dis, c’est un bon départ, simplement. Après y’a tout le reste.

E Vous êtes influencés par ce qu’on a dit. Vous ressortez les statistiques.

P Absolument pas. Je ne ressors rien du tout. Avant même que vous ne veniez, qu’on prenne contact ensemble, j’étais définitivement intégré à l’idée que tout se jouait avant 6 ans. Je vous l’ai dit tout à l’heure, je vous l’ai glissé dans la conversation sur le plan psychologique comme sur le plan éducatif, à tout point de vue. Pour moi, si les parents font un effort véritable et profond d’éducation pour leurs enfants, jusqu’à 6 ans tout est possible, dans le mélioratif comme dans le péjoratif, dans la réussite comme dans l’échec, tout est possible jusqu’à 6 ans. Après 6 ans, l’enfant lui-même qui va réussir, qui va gagner ou perdre. Mais avant 6 ans, ce sont les parents qui sont responsables. Notre responsabilité on l’a gérée avec nos enfants, nos deux aînées et à mon avis on n’a pas si mal géré que ça parce qu’ils réussissent tous les deux, ils sont sur une trajectoire de réussite.

M On a fait des erreurs comme tous les parents.

P Mais bien sûr, ils sont sur une trajectoire de réussite. Après, tout est possible...

E Vous avez utilisé la méthode Bocher. Pourquoi ?...

M Pour ma fille aînée, c’était une enfant relativement en avance, qui faisait des choses, moi je trouvais ça normal, mais quand je voyais mes amies avec des enfants de son âge, je me disais « tiens, Anaïs ça fait longtemps qu’elle fait ça et tout » et c’est vrai qu’à la limite, je crois que c’est elle qui nous a demandé à commencer à apprendre à lire. C’est pas du tout nous, elle était très portée vers la lecture. Elle faisait des puzzles... elle a toujours été en avance sur les autres, maintenant l’écart est moindre. On n’allait pas la freiner. On n’a pas forcé, on a fait un petit peu de Bocher et après elle n’a pas eu envie donc on a laissé tomber. Elle a lu comme d’autres, à l’âge des autres.

E Règles d’éducation ?

M Le respect des autres, dans la famille et hors famille. On accorde beaucoup d’importance à ça. Qu’ils respectent des enfants ou des gens différents. Tout le monde n’est pas pareil et il faut respecter tout le monde.

P Respect du territoire, de la propreté des uns et des autres... classique. On invente rien.

M Surtout chacun respecte l’autre. Ils ont chacun leur territoire. Nous on a le nôtre. Chacun a sa façon d’être. Il faut que chacun navigue et arrive à trouver des..

P Moi, je mets une dimension psychologique à cela parce que sur le plan personnel, j’ai souffert de ne pas être adulte à l’âge où l’on est adulte. J’ai souffert de timidité maladive transmise par les gênes. Je ne veux pas que mes enfants soient....

M Ils ont tendance à être timides.

P On essaye de contrebalancer la tendance de timidité et on espère, on souhaite terriblement l’ouverture à l’autre. On a des règles d’ouverture d’esprit, on veut s’ouvrir à l’autre dans le respect de l’autre. Chacun a son propre territoire, chacun a sa bulle, on pénètre dans la bulle, qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qui ne se passe pas, ce n’est pas essentiel. Mais respect de l’autre mais en même temps j’existe. Donc, on apprend une chose et son contraire. J’existe, mais l’autre existe aussi. J’emmerde l’autre, mais est-ce que l’autre ne m’emmerde pas. L’existence de l’autre s’arrête là où la mienne commence.

M On essaye de leur transmettre le goût du... moi je n’ai pas envie de leur apprendre des choses, je pense qu’il y a des tas de gens qui sont mieux placés que moi, mais j’espère leur donner l’envie d’apprendre. L’envie de faire des choses, de bouger, l’envie de vivre. Nous on bouge beaucoup, on ne va jamais au même endroit. On essaie de leur montrer un tas de choses. je ne veux pas leur apprendre des choses que d'autres sauront mieux faire que moi, mais c'est donner l'envie.

P Oui, pas d’habitude.

M Les week-ends, on était allé du côté de Bordeaux, y'a 15 jours dans le Morbihan, aux sports d’hiver. On essaye de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’habitude. Peut-être qu’il en faut mais je crois qu’on a une stabilité familiale assez importante pour pouvoir aller à la découverte. Quand on a ça, on peut faire tout par soi-même, si on a envie de faire on peut faire.

E Age ?

P J’ai 40 ans et 6 mois. 1957.

M Moi en 55. (42 ans).

E Revenu mensuel familial ?

P A priori, on est au-delà de 25.000 F (depuis 1 an).

E Avez-vous redoublé une classe dans le primaire ?

M Jamais.

P Moi 5 ème.

E Propriétaire ?

P Oui depuis 4 ans.

E Autre chose à rajouter ?

P J’attache, comme ma femme, une importance considérable, con si dé ra ble à l’éducation des enfants. J’ai souffert sur le plan personnel de certains défauts d’adaptation de vie que j’ai mis sur le compte de l’éducation de moi-même que j’avais reçu. Mon père était chirurgien dentiste, donc à priori, une personne bien installée dans la vie sociale, bonne responsabilité, mais ses principes éducatifs nuls.... donc je ne veux pas, vous savez dans la vie, on agit soit dans la trajectoire qu’on nous a indiquée, sur le plan éducatif, soit on agit en opposition. Je pense avoir pris, sur le plan personnel, le meilleur de ce qu’on m’avait donné dans ma position éducative mais je récuse et je refuse ce qui n’était pas bon. En clair, je veux donner à mes enfants une chose et son contraire, je veux donner à mes enfants la capacité d’imaginer le meilleur et je veux qu’ils aient confiance en eux. Qu’ils soient capables de s’imaginer fort tout en se sachant moyen et je veux qu’ils soient... aussi très très forts. Comment dire ça ?... Je ne veux pas brider mes enfants, je veux qu’ils soient capables du meilleur et je veux qu’ils aient l’idée qu’ils sont capables du meilleur, mais en même temps, je ne veux pas qu’ils soient prétentieux.

E Qu’ils soient dans une dynamique de réussite et de bonheur personnel.

P Oui.

E Et vous ?

M Non, moi mon grand but pour les enfants de leur donner envie de faire des choses, qu’on essaye de leur donner les possibilités de faire le maximum de choses mais toujours, ce côté... j’ai du mal à faire le côté obligation. Leur faire faire des choses parce qu’on a envie qu’ils fassent ça. On a un piano et ils se débrouillent pas mal. « On va vous donner des cours de piano », « ah non, on n’en veut pas ». Je ne les force pas.

P Thibaud. J’étais prof de tennis quand j’étais jeune. Mon fils Thibaud, au tennis, je sais qu’il est moyen. Je ne fais pas une projection de mes échecs personnels sur mes enfants. Je sais que mon fils au tennis est moyen et qu’il n’arrivera jamais à des sommets.

M Oui, mais il aime ça.

P Par contre, sur l’expérience du piano qui est la mienne, je suis infiniment persuadé que Thibaud a une oreille extraordinaire.

M Oui, mais on ne force pas. On dit que ça viendra peut-être à un moment

P Faut-il le forcer à jouer du piano parce qu’il est capable ? (invitation à la réponse de l'enquêteur)

M Toi on t’a forcé pendant des années, c’est pas une réussite après.

P Si tu savais comment Thibaud met ses mains naturellement sur le piano, c’est extraordinaire. Il est capable de jouer des harmonies à l’oreille. On attend qu’il nous dise « j’ai envie de jouer au piano », parce qu’on lui a dit « on paye les leçons de piano, si tu le veux, avec un prof, tu le choisis, qui, quand, comment, où, tu choisis ».

M Mais moi j'aimerais que cela vienne de lui

M Il crie," non jamais ! ".

P A mon avis on a tort, parce qu’il a du talent.

M On a été forcé tous les deux à faire de la musique.

E Vos diplômes ?

M DEUG de droit et un diplôme de touriste.

E Votre profession ?

M Avant j’étais hôtesse navigante et j’ai fait de l’immobilier après. J’étais responsable de bureau de vente de loisirs. 6 mois à la mer, 6 mois en montagne. J’ai arrêté de travailler à la naissance d’Anaïs, ça fait 9 ans.

P Moi, j’ai fait un DEUG de droit et après un IUT commercial tout simple à Saint-Nazaire. Donc j’ai une coloration commerciale depuis 15 ans.

E Votre profession.

P Directeur commercial d’une entreprise nationale, dans les produits de mode.

E Je vous remercie beaucoup de votre participation.

* * *

Avis de l'enseignante sur l'enfant et sa famille

Entretien N° 49 enfant GOURMEL Thibaud

I Il est d'abord parti... Il est plutôt très très riche, parce que au départ il savait parfaitement lire alors moi, si vus voulez, j'ai eu l'impression de ne rien lui avoir appris. c'est un petit peu comme ça. Il connaissait déjà toutes les bases, il savait comment il fallait lire. Il s'était approprié disons les phonèmes tout seul. Il donnait l'impression d'avoir fait le travail tout seul d'avance. Et alors, c'est un enfant très autonome déjà pour son âge, il est très très en avance. qui sait capter les informations qui lui sont nécessaires sans qu'on ait besoin de les lui dire. Si bien qu'il a profité d'une façon très pertinente de la continuité d'être dans une classe de C.P. CE1. Alors il devait entendre toutes les explications en lecture du CE1. Il bénéficiait des leçons qui étaient plus en avance sur son âge. Et, ça lui a permis d'appliquer tout ce qu'il avait appris dans les problèmes de lecture qui pouvaient se poser à lui. Alors donc, il a gagné en intelligence, en informations . Toujours, d'une façon hyper autonome. C'est une enfant qui ne manifeste pas le besoin de dialoguer avec l'enseignante. Il est très.. un peu fermé pourrait-on dire. C'est moi qui lui proposait parce que je pense qu'il aura besoin de communiquer. Puis il va falloir qu'il développe une capacité de communication. Il sera malheureux autrement. Au niveau de l'apprentissage de la lecture, tut était prêt. Tout était acquis.

E D'où est ce que cela peut venir?

I Il a certainement été stimulé à l'école et en G.S.. Je pense que... Ca vient de quoi? Lui, ça vient de sa richesse personnelle sûrement. Est ce que ça vient du milieu culturel où il évolue. C'est un milieu que je connais peu. je sais qu'ils sont assez... Ils sont d'un milieu bourgeois sans terme péjoratif. On est né dans un milieu, on y reste. c'est comme ça. C'est un milieu où il y a énormément de règles. c'est un milieu presque un peu trop rigide pour l'enfant. Très structuré, il doit y avoir des conventions. On s'adresse à telle personne comme ça et il me semble tellement .... Ces règles empêchent peut-être l'enfant de parler que c'est un peur nuisible. mais ça a développé chez lui une très forte aptitude intellectuelle.

E la famille, vous ne l'avez pas rencontré ?

I Si, plusieurs fois. ce n'est pas la première fois, puisque j'ai fait la classe à sa soeur aînée. J'ai rencontré la famille plusieurs fois pour Thibaud. la maman , je la rencontre très régulièrement. Elle vient amener les enfants à l'école. Le papa aussi. Ce sont des gens très peu communicatif.

E Ils discutent avec vous de temps en temps.

I Oui Mais non, ils 'ont pas de problèmes. Ils veulent que ça se passe très bien. Il semble qu'ils soient très perfectionniste.

E ce sont des parents qui viennent vous voir dans un cadre informel.

I Oui. Ils viennent comme ça. Ils ne sont jamais venus d'une façon formelle. Je n'en pas eu besoin non plus parce que je la voyais souvent par petits bouts. la maman de Thibaud.

E Plus la maman que le papa ?

I le papa, cela se résumait à un salut. mais je peux dire qu'au départ, le papa de Thibaud, c'est quelqu'un de très dur au niveau de l'enseignante. je sui en deuxième année avec cette famille là, et bon pas rapport au travail de la fille aînée, il était très dur. Et je me souviens que j'avais rédigé un bilan, il y avait à leur avis l une erreur parce que la réponse...... Pour eux la réponse était bonne et moi, j'avais noté faux. Alors ça venait de la question de la formulation. Eux, il l'avait comprise autrement. Il y a eu un heur. Ils avaient fait ça d'une façon un peu dur. Moi je ne suis pas susceptible. Ils ont le droit. Ca montre que ce sont des gens très rigoureux. très très exigeants.

E Il y avait une confiance entre vous et eux?

I Ah oui, la deuxième année certainement. Plus que la première année parce qu'on avait appris à ce connaître. Je le prends comme tel. La deuxième année à ce niveau a été très positive. la première , non, ils apprenaient à me connaître ; c'est logique.