Entretien n°11. Pré-enquête famille LEMAHA

le 17 juin 1997

E Quand on vous dit « apprentissage de la lecture », qu’est-ce que cela évoque pour vous?

M Ah... plein de choses. (rire)

E Plein de choses !

M Non. Bah je sais pas. Apprendre donc les bases de la lecture, l’écriture et... qui sont difficiles, très difficiles.

E Qui sont très difficiles !

M Oui. Surtout quand on a un enfant avec un caractère de bébé.

E Oui.

M Oui. Que vous dire ? (silence)

E Ça commence par quoi l’apprentissage de la lecture ? (silence) Pour vous ?

M Pour moi. Bah déjà, connaître l’alphabet parce bon... ça il ne l’apprenne plus et malheureusement je crois que... ils ne savent pas trop reconnaître certaines lettres euh... faudrait qu’ils fassent les sons qu’ils n’arrivent pas... les O et le U qui font OU. Elle va le dire dans un mot et dans l’autre elle va pas le retrouver.

E hm hm.

M Non, je sais pas. Les mots globaux. Non. Moi je suis pas convaincue pour ça. Leur méthode globale actuelle, non.

E Ça veut dire que sur la méthode de lecture actuelle vous avez à redire !

M Oui, parce bon, qu’ils apprennent des mots globaux comme les mots généraux DE, les petits mots clés, mais tout ce qui mot est général, autrement qu’ils s’emploient pas souvent, elle va pas réussir à le retrouver, elle va pas.... donc en décomposant les... par syllabe, elle y arrive un peu mieux. Mais bon elle va bien me détailler, elle personnellement, elle va bien me détailler par syllabes mais je vais lui dire de relire le mot entier après l’avoir détaillé, elle va pas le savoir, elle va pas pouvoir me le dire entièrement le mot.

E hm hm.

M Non, je sais pas.

E Pour vous l’apprentissage de la lecture passe donc par la décomposition des mots !

M Bah, peut-être. En général, comme ils font actuellement le mot en général mais il faudrait qu’ils apprennent aussi à détailler le mot syllabes par syllabes. Parce que des fois elle va me dire, je sais pas..., TOUTE par exemple, elle va me dire TE et OU ça fait TOU, mais des fois elle va me dire TE et O ça fait TO, après elle va rajouter le U, ça fait TO U, ça fait pas TOU.

E hm hm. Ça fait pas tout.

M Non

E D’accord. Et pour l’apprentissage de la lecture, ça commence quand exactement ?

M Je ne sais pas. (rire).

E Vous ne savez pas ?

M J’en sais rien. Ça commence en maternelle, c’est peut-être trop jeune. Pour eux,... enfin elle, elle sait pas lire, elle sait pas lire, on peut pas dire qu’elle sache lire un livre actuellement.

E Amélie ?

M Non. Alors est-ce qu’il lui faudra plusieurs années ? Eux, je crois qu’ils se donnent deux ans. Alors est-ce que elle va mûrir l’année prochaine, qu’elle va vraiment s’y mettre. Je sais pas.

E Qu’est-ce que vous appelez lire ?

M Bah...

E Quand vous dites « elle ne sait pas lire », qu’est-ce que vous appelez lire ?

M Ben, des phrases simples. Elle a des bouquins qu’ils ramènent. Ça va être beaucoup de mots à répétition et euh... elle va savoir lire le mot sur une page, la page suivante elle sait pas lire. Donc elle reprend la page suivante, elle relit sa phrase entièrement pour retrouver son mot. Elle va pas me dire tout de suite : « ça c’est tel mot ». Les mots qu’elle connaît par coeur, bon, maman, papa... ça elle peut le lire n’importe où, mais des mots qu’elle a pas souvent et bien d’une phrase à une autre elle va pas se savoir le retrouver, faut qu’elle relise la phrase précédente pour le retrouver.

E Et l’apprentissage de la lecture, pour vous, ça commence à l’école ?

M Non, je pense que ça commence à la maison aussi.

E Oui.

M Mais... elle s’intéresse... moi elle s’intéresse pas. Comme par exemple quand on voit la météo. Des fois, au début on a eu du mal à lui faire rentrer les jours de la semaine, ça on a eu énormément de mal. Les jours de la semaine, elle ne les savait pas. Donc quand on voyait la météo, on voyait un jour. Je lui disais : « c’est quoi comme jour ? » Bon au départ, ça a été dur, bon maintenant les jours elle les sait par coeur, mais bon... hier... je sais pas... des petits trucs simples même dans le programme télévision, des petits dessins animés, des choses comme ça, qu’elle connaît tous les jours, non, elle va pas s’intéresser, elle va pas prendre le magazine pour lire le mot qu’il l’intéresse. Faut qu’on lui dise.

E hm hm. Vous avez commencé à faire ça cette année ?

M Ça cette année, oui.

E Oui oui, d’accord.

M Parce bon avant non, avant non.

E C’était trop jeune ?

M Trop jeune oui. Et puis elle a un caractère bébé elle. Elle est pas encore mûre comme sa soeur. Sa soeur, à la fin du CP elle savait pas. Elle, elle sait pas. Mi CP, elle savait lire comme elle actuellement.

E D’accord. Hm hm.

M Bon l’autre était peut-être plus mûre malgré qu’elle était plus jeune, mais non... elle non.

E Et l’apprentissage de la lecture, il commence quand pour vous ?

M Oh, je sais pas.

E Vous ne savez pas.

M Non vraiment en CP, de toute façon. A l’âge de 6 ans, on fait la transition entre l’enfant et le bébé. Mais euh...

E Est-ce qu’elle lit des histoires à la maison ?

M Non pas vraiment. (silence). Elle a envie, elle me dit : « je veux prendre un livre » ; mais bon elle va lire n’importe quoi. Comme quand elle va écrire, ça va être pareil, elle me dit : « j’écris » ; mais elle va faire n’importe quoi. Elle va faire des gribouillages au lieu d’écrire quelque chose d’intelligent.

E Elle aime qu’on lui raconte des histoires ?

M Oh oui, ça oui. (rire). Même les écouter sur les cassettes, elle aime bien écouter des histoires, mais elle en écoute pas souvent. Elle préfère aller jouer.

E Elle écoute pas souvent !

M Non, elle va commencer... bon c’est pareil, les dessins animés, tout ça à la télévision, les Walt Disney tout ça, elle va les regarder, les écouter, les.............. par coeur. Mais elle préfère jouer. C’est plus intéressant pour elle.

E Ça vous arrive de leur raconter des histoires de temps en temps ?

M Oh de temps en temps, oui, mais avec mes horaires, c’est pas toujours facile.

E C’est pas toujours évident quand on travaille.

M Non. Je travaille en grande surface donc c’est pas toujours évident, ou alors ils vont me demander ça quand je suis en train de faire quelque chose...

E Et vous avez commencé à raconter des histoires cette année ?

M Oh non. On en lisait un petit peu de temps en temps avant, mais... pas régulièrement.

E Pas régulièrement, oui...

M Non.

E Parce que vous n’aviez pas le temps, c’est ce que...

M Pas le temps... et puis moi je sais que... je suis pas très lecture.

E Vous n’êtes pas très lecture, ah oui.

M Pas trop lecture (rire). C’est pas pour ça que je n’ai pas appris, mais non je ne suis pas trop trop lecture.

E hm hm.

M Non. Y’a des périodes où je lirais plus mais non, en général... même me coucher une heure plus tôt pour lire non. Non.

E hm hm. Alors comme ça au niveau de l’apprentissage de la lecture, vous dites, vous êtes pas trop d’accord, en fin de compte qui est utilisée actuellement !

M Non.

E Oui.

M Non, parce que... je sais pas. Où faut qu’il ait une bonne mémoire visuelle pour retrouver le mot. Apparemment elle l’a pas elle.

E Oui.

M Je crois qu’ils devraient faire les deux méthodes. La méthode... le mot global et quand même la décomposition de... par syllabes.

E Et elle a du travail à faire le soir, Amélie ?

M Elle a une page de lecture, en général, une page de lecture en général et puis un mot tous les soirs à apprendre et au bout de la quinzaine elle a... au bout de la quinzaine une dictée de mots.

E Bon d’accord.

M Mais bon, c’est pareil. Quand elle va décomposer son mot pour l’apprendre à l’écrire, bon bah mettons CAR elle va mettre C A R mais elle sait pas ce que ça veut dire, elle sait pas dire CAR C A R. Elle va dire mon mot ce soir c’est C A R c’est pas CAR.

E Hm hm.

M Elle sait pas, non... puis elle fait pas d’effort, elle...

E Et qu’est-ce qu’il faudrait d’après vous pour que tout d’un coup il y ait... ?

M Un déclic ? ... Ben je sais pas. Parce bon. Ce qu’il y a c’est que aussi, bon c’est normal, il délaisse les enfants qui ont beaucoup de mal à apprendre.

E Oui. C’est ce que vous sentez ?

M Oui. Parce que... en fin d’année elle s’est améliorée, mais au début, bon... c’est normal aussi, ils privilégient ceux qui ont de l’avance et qui... mais bon, y’a ceux derrière qui apprennent pas, bah faut pas trop les délaisser aussi parce que bon ils ont plus envie d’apprendre non plus. Comme les mathématiques, elle aime les mathématiques, elle sait, vu qu’elle sait pas lire, elle comprend pas son problème. Elle le lit pas d’elle même donc elle va avoir faux automatiquement.

E Hm hm. Elle passe combien de temps à peu près de travail sur la lecture... tous les soirs ? Peut-être pas tous...

M Ben c’est tous les soirs, quoique des fois... en fin d’année, y’a un peu plus de relâchement...

E Oui.

M ... euh, c’est tous les soirs, on passe, ça dépend, y’a des fois on y passe une heure, franchement, on arrivait pas lui décoller un mot, fallait qu’on lui dise tous les mots, tous les mots, puis à la fin ben on en a marre, on lui lit le mot.

E Oui, d’accord. Ça...

M Alors dans sa petite tête, je suppose qu’elle se disait : « Ils vont bien finir par me le dire, pourquoi je me, je vais me creuser les méninges pour ce mot ».

E hm hm.

M Parce que quand je lui dis : « ben, tu commences à regarder, à lire... et puis j’arrive ». Et ben non, elle en est toujours au premier mot, elle n’en est pas rendue à la fin de la phrase. Elle est toujours à son premier mot et elle attend... que ça se passe. Alors là elle va à un goûter lecture, les personnes disent que ça se passe bien...

E Je n’ai pas compris ?

M Un goûter lecture.

E Qu’est-ce que c’est ?

M C’est, c’est un peu des cours de soutien organisés par la lecture et ils font de la lecture, de l’écriture, ils sont en relation avec la médiathèque donc y’a des personnes à la médiathèque qui viennent leur lire des histoires, elles font ça pendant une heure et demie.

E Toutes les semaines ?

M Toutes les semaines. Enfin c’est deux fois par semaine mais elle n’y va elle que le jeudi parce que je peux pas l’emmener. Alors tant que mon mari ne travaille pas, elle y allait le lundi, mais maintenant qu’il travaille, elle y va que le jeudi. Alors donc ils ont une phase de lecture, leur lecture à eux, ils appellent ça. Ensuite ils ont le goûter. Et après ils ont soit leurs leçons à faire, ce qu’ils ont à faire normalement, et après ils font un peu ce qu’ils veulent. Soit ils font des jeux éducatifs, soit ils regardent... y’a une personne qui vient leur faire lire une histoire.

E Vous parliez de votre mari. Votre mari participe au travail de la lecture le soir ?

M Ah oui, il est plus patient que moi.

E Ah oui, il est plus patient que vous.

M (rire) ah oui, il est plus patient parce que... mais c’est dur, pareil. Elle a pas envie. On lui dit : « on fait les leçons ! » bah non « attends », parce qu’elle a pas envie.

E hm hm.

M Non, elle a encore... elle a son caractère de bébé, encore.

E Et vous pensez qu’en grandissant, elle va réussir ?

M J’espère.

E Oui.

M J’espère. Ils m’ont donné l’espoir que toute façon tout le monde apprenait à lire et que tout le monde savait lire un jour donc ils m’ont dit de pas perdre espoir, mais c’est long.

E Donc, c’est Ophélie ?

M Ophélie oui.

E Ophélie va à la médiathèque de temps en temps ?

M Non, elle n’y va pas.

E Elle va peut-être... elle bénéficie de livres... ?

M Bah elle en a... ils y vont avec l’école donc déjà elle ramène des livres. Elle ramène souvent mais elle a pas envie de les lire parce que des fois elle ramène des livres, elle va pas me dire : « Tiens maman, j’ai ramené un livre... ». Alors des fois c’est des trucs qui sont hyper longs. Alors au début de l’année on les lisait mais bon... quand elle me ramène des plus courts maintenant qu’elle sait les lire, je lui lis une grande partie et les mots qu’elle... les mots qu’elle connaît, que je sais qu’elle connaît, elle va les lire. Je lui dis : « celui là tu l’as appris, tu le connais et...

E Donc tu le lis.

M .... donc tu le lis ».

E Et quand vous lui racontez des histoires, vous lui demandez de temps en temps de lire un mot qu’elle peut connaître ?

M Oui.

E D’accord.

M Ça je l’ai tout le temps fait, depuis le début de l’année. Bon en lisant un livre, y’avait le mot « maman », bon je lui faisais lire le mot maman, tous les mots qu’elle connaît. Ou que le mot « de » par exemple, que le « de », « ça tu le connais », le « de » elle le lisait. Autrement elle cherche pas à faire des phrases, alors c’est dur.

E C’est dur.

M Oh oui. (rire).

E Et donc vous n’allez pas à la médiathèque, mais est-ce qu’il y a des livres à la maison ?

M Oh oui, elle en a, oui. Elle en a. Sa soeur elle en a. Sa soeur lui lit des livres aussi. Ah oui, elles ont ce qu’il faut.

E (s’adressant à la soeur) Tu lui racontes des histoires de temps en temps ?

la petite fille répond : ....................

M Oui, ça c’est un peu plus grand quand même. Bon elles ont les walt Disney, elles ont le « Roi Lion », elles ont « Les Aristochats ». Non si elle veut elle peut.

E Si elle veut elle peut.

M (rire) Si elle voulait, oui elle pourrait.

E Donc ça vient d’elle si elle...

M Je pense que ça vient d’elle. Bon elle a peut-être du mal à assimiler, aussi, mais bon... si elle voulait... si elle voulait se donner un peu de peine, elle pourrait. Parce qu’en fin d’année elle y arrivait mieux donc... il y a sûrement quelque chose. Pareil en maths, y’a un truc elle a été un trimestre pour le comprendre. Elle a été un jour malade, sa soeur lui a expliqué avec ses mots à elle, et bien pendant deux jours on a pas pu l’arrêter. Donc la lecture, je pense qu’elle peut faire pareil.

E D’accord. C’est votre conclusion un petit peu.

M Oui je pense... oui parce elle, elle est passée par là. Elle a que 12 ans, elle a pas 12 ans encore, donc avec ses mots à elle, elle a réussi à lui faire comprendre donc...

La fillette : c’est les maths ?

M Oui. le machin plus petit, plus grand.

E Plus petit, plus grand.

La fillette : oui, je lui faisais avec les bonshommes

M Le petit bonhomme, le grand bonhomme.

La fillette : parce que le grand nombre, c’est le grand bonhomme, c’est le grand côté, et le petit nombre, c’est le plus petit bonhomme, donc c’est le plus petit côté.

E Donc elle a réussi comme ça...

M Elle a réussi comme ça...

E ...à comprendre ce que ça voulait dire plus petit...

M ... et plus grand.

E Et plus grand.

M Et pendant un trimestre, ils ont pas réussi à l’école, à lui faire comprendre, elle avait tout faux (rire).

E Et à l’école, ils avaient pas fait ça sans doute ?

M Non, je ne sais pas comme ils lui ont expliqué à l’école.

La fillette : ils lui ont dit : « bah, quand c’est comme ça ben tu fais ça et quand c’est comme ça tu fais ça ».

E hm hm d’accord. Donc cela pose un problème la lecture pour vous !

M Ah oui.

E Oui l’apprentissage de la lecture. Et donc au niveau des livres qu’elle a, elle en a beaucoup, elle n’a...?

M Oh elles en ont pas mal oui. Pas mal.

E Pour toutes les deux je suppose !

M Pour toutes les deux. On a une amie qui garde des enfants, elle nous a donné les Popi, vraiment les choses de tout petits, avec des mots simples, si elle veut elle peut lire, sa soeur l’aider. Parce qu’elles sont souvent là-haut en train de jouer à la maîtresse, elles aiment ça, mais y’a le petit déclic quand même qui lui manque pour pouvoir vraiment apprendre.

E C’est ça oui. Et on peut dire qu’elle a commencé à apprendre à lire... commencé à apprendre à lire... vers cette période-ci, maintenant !

M Oui, depuis le début du troisième trimestre,... vraiment qu’elle commence plus à s’y intéresser. Je pense que depuis le goûter lecture, parce qu’elle avait envie d’y aller et bien...

E Elle y va depuis combien de temps au goûter lecture ?

M Et bien euh... après les vacances de Pâques. Oui, parce que...

E Oui d’accord.

M Parce que je ne savais pas que ça existait avant donc je ne l’ai pas mis. Et puis là elle y va avec d’autres enfants, de son école je crois et...

E Autrement est-ce qu’elle est abonnée à une revue enfantine ?

M Non.

E Non, ça vous arrive peut-être d’en acheter de temps en temps ?

M Non, pas (rire). Là je vais lui prendre « les messieurs... », parce que ça passe à la télévision, les petits dessins animés « les messieurs bonshommes...

E Oui.

M Bon, je vais lui prendre les trucs comme ça, elle a envie de les lire donc... on va voir ... si ... si ça va l’intéresser. Parce que ça l’intéresse à la télévision en tant que dessin animé mais en tant que lecture est-ce que ça va l’intéresser, ca ?

E D’accord.

M C’est le... (rire). C’est le problème.

E Revenons plus à la famille, sur l’organisation de la famille, est-ce que vous utilisez un calendrier pour mettre des rendez-vous... ?

M Oui, mon calendrier .......... ordinaire.

E Et autrement est-ce que vous utilisez un agenda, un petit peu plus perfectionné que le calendrier, pas forcément ? Non.

M Non, en plus j’ai une bonne mémoire, donc je note mais je ne regarde pas ce que... je ne regarde pas quand est-ce que j’ai un rendez-vous, je le sais...

E Vous le savez.

M ...je le sais, même un mois à l’avance, quel jour et à quelle heure... quand je vais avoir un rendez-vous.

E D’accord, pour vous c’est précis. Vous le notez pas forcément.

M Pas obligatoirement non. Je note au cas où... mais c’est rare que je regarde quand est-ce que j’ai le rendez-vous.

E Est-ce que vous avez des pense-bêtes ?

M Non aucun.

E Parce que vous pensez... tout.

M Oui, parce que une fois que c’est dit, c’est ancré dans ma tête.

E Donc...

M Si il en faudrait, mais pour mon mari. (rire).

E Et votre mari les utilise, non ?

M Non, il ne les utilise pas mais bon... il a une petite tête parce que... mes horaires ils sont affichés, tout le temps, au même... Mes horaires sont tout le temps changeants, donc ils sont affichés dans un endroit bien précis, ça ne bouge pas mais il va pas aller les regarder. Je lui dis : «  je finis à telle heure », si il s’en rappelle plus il va pas aller le regarder.

E D’accord.

M Il se rappelle pas. Il se rappelle jamais.

E Il se rappelle jamais. Mais tous les hommes sont comme ça j’ai l’impression.

M Bon bah ça va alors.

E Et quand vous faites vos courses, est-ce que vous faites une liste de vos courses.

M Non rarement. J’en fais une mais elle reste à la maison. Une fois que ça été inscrit, je me rappelle ce que j’ai marqué, donc je l’emmène jamais.

E Vous ne l’emmenez jamais. Donc vous arrivez toujours à ...

M à avoir ce qu’il faut.

E Oui. Est-ce qu’il vous arrive aussi lorsque vous partez en voyage, un voyage assez long, en voyage ou en week-end...

M Ou en vacances.

E ... est-ce que vous notez les choses que vous avez à apporter ?

M Non.

E Non ?

M Non.

E Non plus.

M Je n’oublie pas. J’oublie rarement quelque chose (rire).

E Bon maintenant au niveau du téléphone, est-ce que vous avez un répertoire téléphonique ou un carnet ?

M J’en ai un oui.

E Que vous utilisez continuellement ?

M Que j’utilise vraiment pour des personnes à qui je ne téléphone pas souvent.

E D’accord.

M Autrement non. Tout est là.

E Tout est là. Tous vos numéros sont... Et puis pour vos papiers administratifs...

M C’est là, c’est dans ma tête aussi.

E Vous les avez peut-être classés, vous ne les classez pas ? Vous les mettez comme ça sans classement ?

M Euh... sans classement et puis quand il y a besoin je range. (rire).

E Et maintenant au niveau, excusez-moi, c’est un peu questionnaire, mais c’est intéressant de voir comment vous gérez l’écrit familial... et au niveau maintenant de vos comptes est-ce que vous notez...

M Au jour le jour. Dès que j’ai fait une opération c’est noté. Tout de suite.

E Vous l’écrivez là.

M Toute de suite.

E Vous l’écrivez tout de suite. Sur un carnet ou sur un cahier...

M Oui, sur un carnet de relevés, un petit carnet de relevés de compte quoi...

E Là vous l’écrivez...

M Tout de suite. Je ne mets jamais ça huit jours plus tard, ou faire une pile de tickets de caisse, jamais. Tout, tout de suite.

E Vous marquez même l’argent liquide.

M Si je retire du liquide, tout de suite je vais marquer ça sur mon carnet, tout de suite.

E Au niveau des photos, est-ce que vous faites des photos ou des films, est-ce que vous les classez ?

M Ah non. Ça, ça reste en bazar (rire)

E Est-ce que entre vous, vous vous faites des petits mots quotidiens ? C’est-à-dire quand vous partez...

M Moi je le fais, oui. Mon mari jamais. Si je veux savoir où il est je regarde le calepin téléphonique parce qu’en général il ne change pas la page.

E D’accord.

M Donc je sais à peu près où il est.

E D’accord.

M Mais autrement, non jamais il me fera un petit mot jamais. Moi oui. Parce que je sais qu’il ne pensera pas...

E Il y pensera pas.

M Il n’y pensera pas. Donc je lui marque, tu fais-ci, tu fais ça, faut que tu ailles là.. mais autrement non.

E D’accord. On va vite. A propos de la lecture, à propos de la leçon de lecture, vous m’avez dit tout à l’heure que elle met du temps à lire, que votre mari était patient parcequ’il s’en occupait, est-ce qu’elle fait son travail seule, ou j’ai cru comprendre toujours avec vous ?

M Ah toujours avec nous. Ah non, elle a pas l’initiative de le faire toute seule.

E Vous aimeriez bien qu’elle le fasse toute seule ?

M Et j’aimerais bien... ne serait-ce que commencer, bon bah, qu’elle lise dans sa tête elle-même ses mots et puis même si elle se trompe tant pis. Après elle relit avec nous et qu’elle... même si elle a des fautes, qu’on corrige ensemble. Mais jamais elle va commencer toute seule, jamais jamais.

E Vous dites tout à l’heure, vous étiez pas tout à fait d’accord avec la méthode de lecture utilisée, est-ce que vous, vous utilisez des exercices complémentaires à ce qui est fait à l’école, ou au travail du soir qui est donné ?

M Non, parce qu’on sait pas trop ce qu’on peut leur faire faire.

E hm hm.

M Parce que elle a un petit cahier, c’est que des mots. Un petit livre, un peu style dictionnaire où c’est que des mots, mais ce petit livre là quand on l’a eu, on a pas eu d’explication, quand on a eu une réunion d’école, on a demandé ce que c’était que ce livre et puis ils nous ont dit : « et bien si ils ont envie de le lire, ils le lisent sinon ils ont pas envie, bah ils ne lisent pas ». Ils ne l’ont pas régulièrement, ils l’ont pas obligatoirement à chaque fois dans leur cahier...

E Ça vous laisse sceptique ça.

M Oui. Oui et puis elle a vraiment pas envie, toute seule de s’y mettre. C’est pareil, quand je vais lui dire : « apprend ton mot », elle va le regarder deux fois puis top ça y’est je le sais. Alors c’est sûr je lui fais recopier toute de suite son mot, elle le sait, mais le lendemain y’a plus personne. Quand il y a une dictée de mots, elle va aller dire... surtout la première je me suis fait attraper... la dictée de mot, c’est un soir je suis rentrée à 9 heures, parce que je terminais à 9 heures ce jour là, je regarde... j’ai l’habitude de regarder tous les soirs son cahier de correspondance... et j’ai dit : « t’as fait des leçons ? », « Oh, oui oui ». Bon bah, je regarde « et la dictée de mots, tu la fais ? » « Oh bah non ». Donc le lendemain, résultat on a passé une demie heure à apprendre les mots le soir, c’était pas évident avant d’aller se coucher...

E bien sûr.

M Et puis bon c’est pareil, elles ont besoin de sommeil. Et puis le lendemain le résultat si on avait bon on avait trois bonbons.

E hm hm.

M Parce qu’elle veut faire un mot. Le lendemain on fait l’autre mot. Alors c’est tout. Alors maintenant moi j’ai pris l’habitude, elle en plus maintenant, j’ai pris l’habitude quand... le lundi le premier mot pour le mardi, on faisait le premier mot. Le lendemain on faisait le premier mot mais le mot de la veille. Et ça ainsi de suite pendant les quinze jours. Tous les jours, on prenait les mots suivants. Donc au bout de deux semaines on faisait les huit mots comme ça on avait moins de travail.

E D’accord. Et vous disiez tout à l’heure que vous passiez énormément de temps quand même avec elle?

M quand même oui.

E Mais, ce temps varie en fonction de votre disponibilité sans doute ?

M Oui.

E Vous êtes dans la distribution, j’ai cru comprendre cela.

M Oui, la grande distribution.

E Oui d’accord. Au niveau de ce qu’on appelle, en terme scientifique, le talon sociologique, je vais vous expliquer ce que c’est. C’est un petit peu, disons... les diplômes et tout l’ensemble de vos caractéristiques en tant que parents. Quel est votre dernier diplôme ?

M BEP et CAP.

E BEP Vente.

M Non comptabilité.

E Comptabilité.

M Oui.

E Et votre mari ?

M Lui, il a un CAP paysagiste.

E D’accord.

M Il est pas du tout là dedans.

E Et maintenant j’allais vous demander, quelle est votre activité professionnelle ?

M Moi, je suis hôtesse de caisse.

E Hôtesse de caisse, oui.

M Hôtesse de caisse, oui, j’ai fait du bureau l’année dernière et puis là je vais en relevé de prix chez les concurrents, enfin je suis un peu polyvalente. Je fais beaucoup de choses...

E D’accord.

M ... dans mon métier.

E Donc c’est un travail dans la grande distribution, qui a des horaires un petit peu découpés.

M Ah bah complètement.

E Complètement.

M Complètement. On ne tourne jamais jamais avec les mêmes horaires. Bon maintenant avec mes relevés de prix que je fais. Je fais 12 heures de relevés de prix chez les concurrents. Donc le lundi, je finis à 17h30, le mardi après-midi je ne travaille pas, le mercredi je ne travaille pas. Donc là je suis un petit peu plus disponible au niveau des enfants le soir, mais bon la fin de la semaine ça va varier, je vais finir soit à 17 h, soit à 18 h, soit 20 h, 21 h enfin bon ca varie. Je finis jamais à la même heure. Souvent je vais avoir des matinées, bon le matin ils sont pas là...

E Et votre mari ? Quelle est son activité professionnelle ?

M Alors là il est actuellement, cariste et manutentionnaire dans les produits dangereux. Bon bah il finit à 17h30. Il est là le soir.

E Hm hm.

M Mais bon à une époque il faisait de l’intérim, il faisait les 3x8, c’était pas facile non plus avec une enfant. Faut s’organiser.

E Vous travaillez tous les deux à temps complet ?

M Non, trente heures moi.

E Et votre mari, à temps complet.

M Temps complet, 42 heures.

E D’accord. Quelle est la dernière école, c’est pas forcément la même que le dernier diplôme, quelle est la dernière école que vous avez fréquentée ?

M Moi l’école de la Croix Jeannette. Le LEP.

E Le LEP. Et votre mari ?

M Oh, alors c’était... c’était à Vertou.

E Vous-même vous n’avez pas fait d’autre formation après le LEP ?

M Ah non.

E D’accord.

M Non je me suis arrêtée là.

E Vous vous êtes arrêtée là.

M Oui et après j’ai travaillé dans une carrosserie en tant que comptable...

E Oui.

M comptable et secrétaire. Avant j’ai travaillé dans une petite surface un Unico qui ouvrait. Donc j’ai travaillé là dedans, dans les rayons. Ensuite j’ai fait 7 mois dans la carrosserie puis après je suis rentrée chez Leclerc et puis j’y suis toujours.

E Question indiscrète qu’on ne pose jamais aux femmes (rires), quelle est votre année de naissance ?

M 64

E Et puis votre mari ?

M 61

E D’accord. Je dis toujours ça, ça fait rigoler les gens. Et toi c’est quoi ton année de naissance (s’adressant à la fillette) ?

La fillette : 85

E Ah 85.

M C’et un peu plus récent. Heureusement.

E Vous m’avez parlé tout à l’heure de la télévision, Ophélie aime bien la télévision ?

M Ah oui, elle aime bien ça.

E Oui.

M Elle s’en passe un peu plus maintenant qu’il fait beau.

E Oui.

M Mais bon, elle se réveille de bonne heure. Dès qu’elle entend du bruit, elle est debout. Un petit peu moins maintenant, elle doit être fatiguée avec la fin de l’année mais bon sa soeur commence à 8 heures, bon ben elle se lève à 7 heures et bon bah la petite, automatiquement, elle va se lever. Bon bah pendant une heure le matin, souvent y’a un petit peu de ménage à faire, des choses comme ça avant de partir, la toilette et tout. Bon bah elle, qu’est-ce qu’elle fait, elle prend son petit déjeuner et puis elle s’installe devant les dessins animés.

E D’accord.

M Moins maintenant.

E Moins maintenant. Disons qu’elle passe à peu près 1 heure, 1 heure et demie par jour devant la télévision ?

M Ah oui. Mais bon là, comme il fait beau, le soir elle va sortir avec les copains, les copines. Devant il y a tout le temps du monde.

E Et à quoi joue-t-elle autrement ? Vous m’avez dit tout à l’heure qu’elle jouait à la maîtresse ?

M Ah oui, avec sa soeur, beaucoup oui.

E (s’adressant à la fillette). Tu joues beaucoup à la maîtresse ?

La fillette : Oui, et en plus je lui fais des mots et puis il manque une lettre. Des mots qu’elle connaît et puis elle doit remettre la lettre. Et puis ça l’aide un petit peu je crois. Ben je crois, et je la fais lire aussi.

M Elle aime bien lire avec sa soeur. Parce bon des fois elle doit se dire, bon maman va s’énerver, ou je sens que ça va pas ce soir, elle est énervée donc, c’est Morgane qui m’apprend à lire ce soir. Elle aime bien apprendre avec sa soeur.

E Hm hm.

M Et peut-être aussi qu’elle a, bon, des mots, des façons d’enfants que nous... on n’a pas non plus la même méthode de lecture, à notre époque. Alors vu que eux ont à peu près la même façon d’apprendre, peut-être qu’elle arrive mieux avec sa soeur !

E Et vous jouez à quoi autrement ? Ça vous arrive de jouer à des jeux de société de temps en temps ?

M Oui, souvent elle joue toutes les deux.

La fillette : Mais un jour on a joué avec toi (s’adressant à sa mère).

M Ah oui. Ça nous arrive de jouer ensemble aussi mais... avec sa soeur

E Ça arrive une fois ou deux par semaine, ou plus ?

M Oh elles sont souvent dans leur chambre !

La fillette : moi je...

M Non pas automatiquement aux jeux de société, mais elles sont souvent à jouer dans leur chambre...

E Et vous, vous jouez avec elle souvent ?

M Non pas souvent. (rire). Non. Puis ça finit souvent en rouspétant parce que elle en a marre, parce soit c’est trop long, alors elle va s’énerver, et puis si elle perd, elle va s’énerver aussi parce bon... alors donc, non. On joue pas trop souvent, parce qu’elle en a souvent vite marre.

E Elle en a souvent vite marre. Est-ce que autrement, la famille, les uns ou les autres, faites partie d’association ?

M Non.

E Non, bon d’accord. Bon une dernière question concernant davantage la famille, sans rentrer dans le détail de votre revenu familial, vous touchez moins de 6.000 francs, entre 6 et 15, entre 15 et 25 ou au-delà de 25 ?

M Bah... ce serait plus près des 6 que des 15 (rire).

E Oui. Entre 6 et 15 grosso-modo. C’est pour avoir une fourchette.

M Oui. Est-ce que vous connaissez autrement le système scolaire après le CP, quelles sont les classes qui s’enchaînent, qu’est-ce qu’on y fait !

M Oui, qu’est-ce qu’on y fait. Oui, je sais ce qu’on y fait. Mais est-ce que c’est des fois pas trop tôt pour l’enfant, est-ce que CE1 je crois après qui va être assez compliqué, parce que on commence à y apprendre la grammaire je crois.

E Oui.

M Alors si elle sait pas trop lire, ça va être dure de faire la conjugaison, tout ça, apprendre le présent, l’imparfait, je ne sais pas si c’est ça qu’ils font en CE1.

La fillette : non, le présent.

M Il doit y avoir l’imparfait aussi.

La fillette : non, l’imparfait, c’est en CM1.

M Non CE2, avant.

La fillette : en CM2, c’est plus dur déjà.

M Donc si elle sait pas lire et en plus qu’il faut apprendre la conjugaison, je vous promets que ce sera pas triste.

E Vous pensez que ça va être dur.

M Oui, je pense. Oui parce que je sais plus si c’est le CE1 ou le CE2 mais il y a une des deux années où il y a un très gros programme.

E Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

M Les maths, les additions, les soustractions... Si y’a une année où il y a plusieurs choses qui sont assez importantes et que plus... en français beaucoup de conjugaison.... si... je sais plus quelle année exactement, mais il y a une année qui est très chargée. Donc si elle a pas...elle sait pas lire vraiment... pratiquement couramment, si il faut apprendre en plus les conjugaisons, les mots et tout ça. Je crois que ça va être dur.

E Hm hm.

M Et apparemment maintenant ils font pas redoubler non plus. C’est des programmes sur deux ou trois ans... si ils ont pas bien assimilé les deux... la première année... rattraper tout son retard en deuxième année, ça va être dur.

E hm hm. Donc vous la situez où, à peu près en classe, Ophélie ?

M Oh, elle est dans les dernières.

E Oui.

M Oh oui, enfin apparemment elle ne redouble pas parce que ses notes se sont bien améliorées. Mais... non de toute façon elle est plus près des derniers que des premiers, ça c’est sûr. Est-ce que maintenant elle est dans les moyens, je ne sais pas comment travaillent les autres non je vous dirais pas...

E D’accord.

M Donc c’est sûr qu’elle est sûrement très moyenne. Elle est très lente.

E Elle est très lente. Et toi Ophélie, qu’est-ce que tu en penses de tout ça.

M Oh elle vous dira pas.

La fillette : Elle est très timide.

E Tu ne le diras pas, tu es timide.

M Non, elle ne le dira pas.

E Tu aimes bien apprendre à lire ? Ça te plaît ?

M C’est pas... c’est pas qu’elle aime pas. Elle veut pas.

E Tu es timide un peu ?

M Y’a quelque chose qui bloque. Quand on lui demande quelque chose, quand j’avais été voir son professeur, et bien il lui a posé des questions pourtant, elle le voit tous les jours, elle le connaît, et bien non, elle lui a pas répondu. Elle lui a pas répondu sur la question qu’on lui posait. Hein ? Ah je vous jure (rire).

.......

E Une question plus générale, qu’est-ce qu’il faut faire pour améliorer justement l’expression de l’enfant, l’apprentissage de la lecture, tout ce qui tourne autour de la connaissance de l’enfant ?

M Je sais pas (rire). Je sais pas moi-même. J’en sais rien du tout.

E Vous n’avez pas d’idée. Qu’est-ce qu’on peut améliorer pour ... qu’est-ce qu’on peut proposer à l’enfant pour qu’il améliore sa communication avec les autres ?

M Bah, elle, elle a la communication très facile. Là elle va être avec vous, au bout d’une demie heure, vous n’allez pas pouvoir l’arrêter.

E C’est ça, oui oui.

M Mais ce qu’il y a c’est qu’elle est timide, elle a pas envie de... alors quel remède miracle, je sais pas, je crois que c’est typique à chaque enfant aussi. Ça dépend de la personnalité de l’enfant. Sa meilleure copine, elles font de la danse ensemble, c’est moi qui la ramène de la danse, je la ramène chez sa maman, tous les panneaux publicitaires, tous les panneaux indicateurs, elle lit tout, elle lit couramment cette gamine. Bon bah les parents, je crois qu’ils ont aussi l’orgueil de... de... avant le CP elle savait lire, elle savait lire couramment avant le CP. Mais Ophélie ça ne la gêne pas, sa meilleure copine elle sait lire couramment, ça ne la dérange pas du tout du tout, elle s’en fiche. Elle est pas complexée. Mais moi ça me complexe.

E Vous, ça vous...

M Moi ça me gêne.

E Ça vous gêne.

M Oui, ça me gêne, parce que bon arrivez en fin de CP et pas savoir lire à peu près couramment, même qu’elle lise une phrase d’un trait sans la comprendre. Mais bon elle sait ni la lire d’un trait sans la comprendre, mais vu qu’elle hache après chaque mot, elle ne l’a comprend pas du tout non et elle va mettre une heure, une heure en général, à lire une phrase, donc... d’une façon ou d’une autre, qu’elle lise sa phrase couramment en vitesse ou hacher les mots, elle la comprend pas. Non le remède, je ne le connais pas. Je ne vous le donnerais pas.

E Je crois qu’on va arrêter là, je pense qu’on s’est dit pas mal de chose. Est-ce que vous, vous avez envie de rajouter quelque chose d’autre, par rapport à tout ce qu’on a dit ?

M Non pas spécialement.

E Une question, vous m’avez dit que vous étiez propriétaire ?

M Oui.

E C’était juste un complément d’information. Cela fait douze ans que vous êtes là c’est ça.

M 7 ans.

E 7 ans. Bon je pense qu’on a fini. Je vous remercie beaucoup.

M Je vous en prie.

E Une dernière question. Tu es en quelle classe, toi ? (s’adressant à la fillette)

La fillette : 6ème.

E 6ème. Tu passes en 5ème là ?

La fillette : oui.

E Oui. C’est bien. Bravo.

La fillette : Mais par contre, Madame ..., ma professeur principale, elle m’a dit qu’il fallait que je me rattrape en 5ème.

E Oui, faut que tu te rattrapes en 5ème.

La fillette : Oui, j’ai eu un peu de problème en français.

E Et ce sont des problèmes qui sont dus à quoi pour toi ?

La fillette : les dictées, la grammaire et l’orthographe. Parce que la première note de dictée a été très basse. J’ai jamais eu 0 mais c’est...

E ... pas loin.

La fillette : c’est 1, donc 1/20 en dictée...

M Y’a beaucoup de fautes d’inattention.

La fillette : mais je me suis un peu rattrapée.

E Bon, bah ça va marcher.

M Bah, ce qu’il y a, c’est qu’il y a beaucoup de fautes d’inattention.

La fillette : oui.

M Des pluriels où tu mets pas S

La fillette : y’a quatre élèves sur 21 qui redoublent. Mais y’en a une qui va dans une autre école et elle a dit à Monsieur ..... « mais moi je m’en fiche parce que je vais dans une autre école ». Et Monsieur..... a dit : « de toute façon le dossier il va te poursuivre ».

E Bien sûr.

M De toute façon l’éducation sont les mêmes dans les autres écoles.

La fillette : elle s’en fiche quand même.

E Et toi tu t’en fiches pas de l’école !

La fillette : non... bah... elle est bien.

M Ça dépend des jours.

La fillette : ouais ! Parce que y’a des jours où j’ai pas trop envie, j’ai pas trop envie d’y aller, mais fallait bien...