Avis de l'enseignante sur l'enfant et la famille. Entretien n° 44 enfant MOSTEUR Alexandre

E Le petit Alexandre?

N Je suis perplexe et c’est l’énigme de ma classe. Vraiment perplexe, c’est un enfant, la maman nous l’a mis cette année et il a eu un moment de cafard à la rentrée. Ça me permet de connaître la maman à travers les faits, sa maman deux jours après la rentrée, le voyant pleurer dit « ne te tracasses pas, si ce soir ça ne va pas, je te remets à l’école d’avant ». Alors j’ai dit à la directrice, je crois qu’on a un petit travail à faire pour rassurer l’enfant dans l’école et tout ça car voilà une maman qui au moindre pleur du petit met en jeu le changement d’école. Vraisemblablement j’ai pensé y’avait eu des passages d’école, où le changement d’école avait eu lieu tout bêtement après une contrariété avec l’institutrice. J’ai découvert des parents débordés, un peu style forains, après un rythme difficile professionnellement, fallait qu’ils se battent pour y arriver. Un papa très pris par une maison qu’il voulait retaper du côté de Châteaubriant. Moi je respecte les parents débordés professionnellement, y’a quelques années on leur demandait de penser à leurs enfants maintenant quand y’a de l’emploi, faut plutôt dire aux enfants... le contexte a complètement changé, et l’enfant accepte très bien... car vis-à-vis des parents qui n’ont pas d’emploi. Maintenant j’ai eu beaucoup d’absence de cet enfant là justifiée ou non. Des samedis matins et autres, j’ai été très tolérante, mais il a un bagage hyper léger et je pense que cette vie mouvementée, alors un dernier commentaire tout frais d’hier soir de la grand-mère, j’ai dit je ne vois plus les parents, la maman est venue me voir.... est-ce qu’elle voulait échapper à l’échange de fin d’année, elle me dit au mois de juin, il va être chez la grand-mère parce que moi je vais à tel endroit pour métier et mon mari je ne sais quoi, réalisant qu’il y avait des saisons pour ces gens-là, et ils me demandent rien de particulier pour le petit. Par contre le petit, dans cette vie tourmentée, n’a pas réagi par la violence mais par une immaturité. Un enfant cherchant à rire, vive la vie, tu vois par rapport aux violences que l’on voit, après tout... mais là ça doit être un sacré refuge qu’il s’est fait le petit. Nous on a toujours pensé avec Marc... quand même des possibilités à passer en CE1 parce qu’on les fait passer nous, même... on travaille en cycle. On leur donne leur chance. Là c’est le premier pour lequel je me pose la question pour son équilibre personnel. Je dis, on va le faire passer, la grand-mère s’angoisse, elle essaye de le faire relire le soir, il n’en peut plus et puis il a aussi besoin de jouer. C’est peut-être parce qu’il veut oublier... les parents doivent peut-être... elle m’a dit que c’était des parents égoïstes les parents, ça c’est des dires de grand-mère, qu’ils ne pensaient pas particulièrement à leur fils, je lui ai dit, l’emploi a de l’importance, pour amener un salaire et ceci et cela. Elle me dit « oh, je ne peux pas vous dire... ». Très discrète me disant « j’aimerai bien que vous voyez ma fille ». Je lui ai dit que je souhaiterai bien la rencontrer mais apparemment il me semble que je ne vois plus personne. Alors j’ai dit : « écoutez, on va se positionner comme ça, je vais mettre passage en CE1 avec soutien mais en discutant avec Marc. Parce que voilà le premier enfant que je souhaiterai peut-être reprendre l’année prochaine en CP parce que plutôt de tirer un enfant vers le CE1 vu que les parents sont débordés, débordés par leur vie, peut-être que cet enfant là qui « vive la vie » garderait son équilibre avec un redoublement, parce qu’il aurait beaucoup moins de travail à faire à la maison. Y’aurait moins de tensions autour de lui, et puis j’ai dit il est immature quelque part, donc ça lui permettrait d’avoir une année de maturité. A la limite il se repositionnerait peut-être en tête de classe et il resterait peut-être en tête de classe après et il n’aurait peut-être plus besoin d’être, il souffrirait peut-être moins de cette vie mouvementée de ses parents. Ma position c’est celle là, mais j’en discuterai avec Marc. Nous par contre, on peut très bien, vu la façon dont on va voir cette année, enclencher pour lui donner sa chance un passage en CE1 et voir si en CE1, au bout de 8 jours, ça va pas, ce n’est pas le drame de revenir chez moi. On vit très décloisonner, y’a pas du tout de séparation, les cycles s’enclenchent chez nous. Il doit nous quitter, la maman avait dit qu’il partirait peut-être à l’école à Châteaubriant, alors j’ai dit à la grand-mère, par devoir, par conscience professionnelle, je vais quand même mettre les difficultés qu’il a eues au mois de juin, le manque d’encadrement qu’il a eu parce que si dans une autre école on demande tout de suite un redoublement, faudra pas être étonné. Il faudra le lui laisser ce redoublement.

E Tu as eu davantage de contacts avec la grand-mère qu’avec les parents.

N Qui a toujours été par rapport à d’autres grand-mères qui prennent la place à des parents, elle a très peu..., elle a conversé qu’à la fin de l’année, voyant que sa fille ne venait pas. Parce que, par devoir. Même quand je disais des choses, elle disait, oui mais c’est à ma fille que vous devriez... la grand-mère qui ne voulait pas entendre des choses qui ne l’a concernait pas. C’est elle que je voyais le plus et qui essayait de sauver son petit-fils parce que, elle me dit, dès peut-être se disputent-ils l’enjeu du petit.