Avis de l'enseignante sur l'enfant et la famille. Entretien n° 45 enfant AULME

E Adriana maintenant, Adriana?

N Elle est suivie par un éducateur. Là, avec Adriana, on a eu droit aux deux gendarmes, l’année dernière dans l’école. Vraisemblablement, tu sais, nous on est très discret les unes par rapport aux autres, parce moins les problèmes des enfants sont sus, mieux c’est. On ne s’informe que quand... je savais qu’il y avait les gendarmes pour une enfant de l’école d’à-côté parce que la police est venue et qu’on a été un peu débordé, moi arrivant nouvellement dans l’école, on était deux ou trois, ne s’attendant pas à ce genre de démarche, et la directrice partie en classe de mer , parce qu’on aurait pu demander aux parents, à la limite de comprendre leur démarche, de demander aux gendarmes de rester à la porte de l’école, au portail et plutôt leur facilitant la démarche, ils auraient très bien pu trouver Mme Aulme au portail de l’école plutôt que de faire ça à la porte... tu sais ils ont fait ça comme quand ils vont dans un magasin, y’avait une maman de la classe d’à-côté qu’ils souhaitaient récupérer pour l’interroger donc ils se sont mis un à la porte du vestiaire et un à la sortie à la porte de l’autre classe sachant que la maman était dans le vestiaire... Vraisemblablement, d’après l’éducateur, y’a 5 enfants, ils sont tous de père différent et que la maman pour les pères, elle ne se soucie guère de l’après, celui, comment a-t-elle été embobinée, est-ce que c’est le dernier père, j’en sais rien du tout. Adriana a été placée dans une famille, elle aurait été placée jusqu’à sa grande section et elle aurait été remise à sa maman l’année dernière et que justement l’éducateur est intervenu, l’éducateur ne surveille que deux enfants dans la famille sur quatre. Ils n’ont pas obligatoirement la surveillance de tous les enfants, et c’est vrai que concernant Mme Aulme avec qui je n’ai pas eu de trop mauvais rapports, le petit bébé est tombé deux fois de la baignoire. On savait que l’éducateur était très ... la surveillance, et y’avait des brûlures de fer à repasser. En surveillance de Mme Aulme. Tu vois cette hypothèse de violence qu’on a... alors est-ce que c’était des chutes liées à une maman fragile qui avait perdu le bébé ou est-ce que c’était des violences parce que de temps en temps elle a une agressivité et que c’est ses enfants qui trinquent. Y’a eu un bilan avec l’éducateur y’a quinze jours, il a resoulevé le problème qu’il surveille de façon très attentive les brûlures, il trouve que ça fait beaucoup et les institutrices aussi, et ce serait centré sur une enfant en particulier. Par contre la petite Adriana a des possibilités, il paraît que ses frères sont loin d’être sots et que ça fonctionnerait bien au niveau scolaire, elle est sortie de sa discrétion, c’était une petite fille avec ses lunettes qui était tout à fait renfermée, et j’ai vu qu’elle avait d’énormes possibilités et elle a fait exactement comme Floriane Millet, elle a fait un apprentissage très studieux, très classique, apprenant ses leçons le soir, d’ailleurs besoin de sa combinatoire même si je donnais des petites pistes pour qu’on continue ces apprentissages extérieurement parce que ce n’était pas expliqué à la maison, personne ne s’en occupait. Je sentais bien que j’étais uniquement la seule à donner les bases de la lecture et que c’était important pour moi de donner de réussir. Et elle est écrit très bien Adriana, et qu’Adriana aura du caractère, d’après l’éducateur, est très pertinente et qui sera sûrement à surveiller...

E Est-ce qu’il y a une évolution entre la première partie du début d’année et la fin ?

N Complètement, parce qu’on a pris conscience avec l’ordinateur... avec l’ordinateur ! avec l’éducateur que en fait...

E La prise en charge de l’éducateur, AEMO, a été faite quand ?

N Oui, AEMO... je ne sais plus.

E Est-ce qu’il y a une coïncidence avec l’évolution de l’enfant ?

N Si, l’éducateur a pris une suite, l’enfant a eu des choses très très bien placées, on en a eu conscience, quand elle est allée dans la famille d’accueil. Que ce passage, et je ne pense pas qu’à ce moment là l’éducateur intervenait. Que quand elle a été dans la famille d’accueil, elle a été très très très bien, elle en parle beaucoup mais elle m’a bien dit, ce que disait l’éducateur, elle commence à parler que maintenant. Il leur faut huit mois pour faire confiance à une institutrice alors elle m’a dit « tu sais je ne vois plus beaucoup ma tatie » et bon c’est une famille très très importante. Par contre je pense que c’est flagrant pour l’éducateur, elle perçoit toutes les faiblesses de sa mère et puis la mère c’est quand même une magouillarde, sûrement que ce papa qui faisait des coups, je ne suis pas étonnée que la police l’ai interrogée et on dit, l’éducateur a dit, il est très méfiant, elle le baratine, elle est hyper intelligente cette femme mais très baratineuse et en fait, on s’attend à quelques problèmes relationnels entre la mère et la fille parce que elle, elle est toute droite donc on s’est dit ça compte d’avoir été mise en famille d’accueil jeune puisqu’elle n’a pas attrapé le côté.........on lui demandait d’être vigilante avec ces hommes, y’avait de papa, je ne connaissais pas la famille, alors à l’éducateur, c’était soi-disant un tonton. Un tonton, point d’interrogation, puisqu’il y a eu cinq papas. C’est bizarre ce tonton qui s’occupe de la petite comme ça, je trouvais drôle, y’avait de la surveillance à assurer pour le tonton... l’éducateur s’en souciait. Un jour il a demandé à la maman, où est-ce qu’il est. « Oh, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, il est parti à Rennes ». Adriana n’est pas folle « Comment, tonton il était là la semaine dernière ». Là, elle a du caractère, c’est la droiture, la droiture a été placée, et ça ne peut être placé que par cette famille d’accueil. Il a dit qu’elle avait fait un boulot extraordinaire avec cette enfant, d’amour et d’entourage. Si bien que la maman nous alerte, tu vois, finaude, elle commence à avoir des problèmes avec sa fille parce qu’elle a de la personnalité. Elle est fine, y’a quelques vilains mots qui arrivent à la maison ou des choses comme ça avec ses copines, elle a des copines très très mûres, peut-être pas très intelligentes mais très mûres parce qu’elles sont dans des situations très dures.

E Est-ce que la maman coopère à la vie de l’école ou est-ce qu’elle est fuyante ?

N Elle est fuyante quelque part pour les activités, par contre elle est toujours très courtoise et elle vient au devant, maintenant, j’ai ...... vu l’an dernier, elle n’avait rien à cacher, mais je suis bien convaincue que quand elle vient au devant et qu’elle demande à nous voir, c’est qu’elle a quelque chose à cacher et je pense qu’il va falloir avoir énormément l’oeil parce que moi elle cherchait beaucoup à me parler, à être gentille avec moi, au moment où il y aurait eu des accidents. Depuis un moment, sans doute contrôle de l’éducateur ou autre, sentant qu’on n’a pas les yeux derrière la tête, Yvette signalait quand elle voyait des choses avec les enfants et Maryse, si bien que, l’an dernier elle n’avait peut-être rien à se reprocher, c’est là que j’ai vu, parce qu’il y avait un changement complet. Une maman qui me disait bonjour gentiment, qui ne cherchait plus à me rencontrer, comme si elle voulait me mettre en confiance au moment où elle souhaitait n’avoir personne sur le dos, pour pas qu’on soit interpellé au cas où l’éducateur... par contre, toujours très maligne, sachant quand l’éducateur allait nous voir, « vous avez vu Monsieur Untel... » et tout ça, très magouillarde. Elle sentait que j’ai toujours été très discrète, elle a donc compris que je n’allais pas... toujours en étant aimable avec elle, et en reconnaissant le travail qu’elle faisait avec la petite fille et tout ça...

E Tu penses qu’il y avait du travail de fait avec la maman ?

N Je pense, mais comment, je ne sais pas. En début d’année, me raconte-t-elle des histoires, je ne sais pas. En début d’année, elle avait l’air très soucieuse des leçons le soir, mais à tel point, qu’un jour elle m’a parlé qu’elle ne voulait pas faire et que j’avais peur qu’elle tape la petite. Vraiment un jour j’ai eu peur. Si bien que j’ai ralenti, j’ai dit : « écoutez... » « vous savez elle ne veut pas faire ses leçons et ses frères marchent bien... », j’ai dit : « écoutez, elle est peut-être fatiguée », je ralentissais, car j’avais peur avec cette maman à la violence.

E Quand elle disait que ses frères marchaient bien, est-ce que c’est un discours qu’on peut croire ou...

N Oui, d’abord l’éducateur, les frères du point de vue intellectuel, suivent tranquillement leur année, pour lui, il ne les voit pas en difficulté scolaire donc au fond elle va ... valoriser quelque part...

E Ils sont suivis ailleurs ces enfants, ils sont en famille d’accueil...

N Oui voilà. Mais elle par contre c’est assez valorisant. Ils ne sont pas sur le chemin de la délinquance, je ne pense pas, l’éducateur nous dit pas tout, mais apparemment, intellectuellement, et puis il les suit pour le travail scolaire, le peut qu’il nous a dit, il n’avait pas trop de soucis pour ces enfants là qui sont donc placés ailleurs. A la limite c’est quand même ses enfants à elles, une démarche qu’elle a personnelle, elle voulait un enfant de chaque homme, si elle a l’air d’avoir des idées assez ...