0.2. OBJET DE LA RECHERCHE 

Afin de clarifier l’objet de notre recherche, nous présenterons son champ d’étude, nous définirons les concepts qui viendront jalonner notre travail, puis nous présenterons succinctement notre problématique de recherche et notre hypothèse centrale.

0.2.1. Le champ d’étude : les entreprises industrielles

Nos travaux mettent en scène les entreprises industrielles moyennes et grandes. Elles entrent, en ce qui concerne le domaine de la recherche, dans le développement de dispositifs de veille stratégique et pour quelques-unes d’entre elles dans la conduite de stratégies proactives.

L’étude porte sur des moyennes et grandes organisations du secteur privé et semi-public dans des secteurs industriels variés tels que l’agro-alimentaire, le traitement de métal et l’électromécanique. Nous n’avons pas fait état des petites structures (inférieures à 200 personnes) ni des groupes ou des organisations à but non lucratif. Dans un souci d’homogénéité, nous avons souhaité ne pas trop nous disperser, même si nous avions à notre disposition des cas dans d’autres types de structures. Aussi, serait-il risqué d’étendre nospropositions aux entreprises de petite taille ou aux entreprises du secteur tertiaire sans effectuer au préalable des expérimentations complémentaires.

Nos travaux avec les entreprises se sont déroulés en plusieurs étapes :

  • Une première phase a été conduite en 1995 sur 11 entreprises. Il s’agissait ici d’une première phase exploratoire dans laquelle nous ne sommes pas intervenues directement, mais qui nous a permis de construire les bases de notre recherche. Sur ces 11 entreprises, des recherches socio-économiques globales ont été conduites par l’équipe de recherche de l’ISEOR 3 . Nous nous sommes personnellement intéressées aux travaux réalisés dans ce cadre sur le thème de la “ mise en œuvre stratégique ”, afin d’en extraire des résultats utiles à nos travaux. Pour ces 11 entreprises, nous avons bénéficié d’une base de données importante (entretiens, documents, produits d’interventions, témoignages). Cela nous a permis de les considérer comme une base expérimentale.
  • Une deuxième phase a été conduite entre 1996 et 1998 sur 11 autres entreprises dans lesquelles nous sommes directement intervenues avec des membres de l’équipe de recherche de l’ISEOR : cinq unités de production agro-alimentaire, une entreprise de traitement de métal pour cuisine, une entreprise sidérurgique, un centre technique et d’essai, une entreprise de plasturgie, une entreprise d’électromécanique et une entreprise aérospatiale.

Toutes ces entreprises sont françaises, sauf l’entreprise d’électromécanique qui se situe en Belgique.

Nous avons aussi bénéficié de l’expérience d’autres entreprises sans relation préalable avec l’équipe de recherche :

  • Les entreprises qui ont répondu à notre premier questionnaire, réalisé dans le cadre de notre mémoire de DEA en 1995.
  • Les témoignages collectés dans la presse d’entreprises qui semblent détenir un savoir-faire de veille stratégique et/ou conduire des stratégies pro-actives.
  • L'entreprise industrielle au sein de laquelle nous travaillons aujourd'hui.

En tout, notre approche des dispositifs de veille dans les entreprises s’appuie sur l’observation d’une trentaine d’entreprises 4 . Notre recherche se fonde sur des déclarations, des observations et la mise en œuvre pratique.

Notes
3.

Cf. en annexe, les noms de toutes les personnes ayant participé à ces différents diagnostics.

4.

Nous emploierons indifféremment les termes “ entreprises ” et “ organisations ” au cours de notre développement. Le terme d’entreprise doit être compris au sens large du mot.