La veille technologique est l’observation de l’environnement scientifique 12 , technique et technico-économique pour en déduire les menaces et les opportunités de développement en la matière. Cela doit conduire à préconiser comment organiser les processus de recherche, de collecte et de diffusion de l’information (au niveau de l’observation), puis comment utiliser rationnellement cet ensemble structuré et condensé de renseignements obtenus.
L’expression veille technologique désigne ainsi les efforts que l’entreprise consent à faire, les moyens dont elle se dote et les dispositions qu’elle prend dans le but d’être à l’affût et de déceler toutes les évolutions et toutes les nouveautés qui font jour, dans les domaines des techniques et des technologies qui la concernent actuellement ou sont susceptibles de la concerner dans le futur.
Différents arguments militent en faveur d’une veille technologique méthodique de la part de l’entreprise ; en effet, même si des théories remettent en cause, non sans raison, l’efficacité du modèle japonais, sa réussite économique éclatante a tout de même été due en grande partie à un ratissage organisé, minutieux et systématique des informations publiées dans l’ensemble du monde.
La veille technologique est le type de veille le plus développé dans les entreprises. Il semblerait qu’elle soit la plus évidente pour les entreprises industrielles soucieuses d’assurer leur développement. Elles sont conscientes qu’elles doivent protéger leurs découvertes et ne pas se laisser dépasser par leurs concurrents.
Nous présentons ici un exemple de mise en œuvre.
Marc Louichon, Directeur Général de Carbone Industrie, implantée à Villeurbanne, filiale de la SEP (170 salariés et 288 millions de francs de chiffre d’affaires) explique : “ La veille technologique est un état d’esprit permanent dans l’entreprise. 15 à 20% du chiffre d’affaires sont consacrés à la recherche et au développement. Et le recueil est systématisé à l’échelon mondial. Les informations sont synthétisées chaque mois. Et, un comité stratégique se penche régulièrement sur les informations des concurrents, des techniques et des marchés ”. Mais, précise-t-il, “ nos stagiaires n’ont pas le droit de sortir une disquette de l’entreprise ni de faire figurer leur expérience Carbone Industrie dans leur curriculum vitæ. Et aucun salarié ne détient toutes les clés d’une technologie ”.
Une technologie est un savoir-faire particulier et spécifique nécessitant des moyens humains et financiers importants pour sa mise en œuvre.
On peut classer les technologies en trois types 13 :
Nous trouvons dans le vocabulaire courant de nombreux qualificatifs accolés au terme “ technologie ” dont nous proposons ici une clarification :
Le développement de l’électronique et de l’informatique a fait évoluer et fait encore évoluer considérablement la plupart des technologies. De même, le multimédia et internet seront probablement des outils technologiques indispensables dans l’avenir. Ces évolutions constantes obligent les entreprises à s’intéresser de très près à leur environnement technologique et concurrentiel. Pour être compétitive, l’entreprise prévoit, anticipe et s’adapte afin d’augmenter ses chances de survie et de développement (diversification, innovation…).
Marie-Christine CHALUS, “ La contribution des outils de l’analyse socio-économique à la mise en place d’un dispositif de veille stratégique ”, sous la direction de Véronique ZARDET, Université Lumière Lyon 2, Mémoire de DEA, 1995, 114 p., page 35.
E. BESSON-DAMEGON, “ La gestion des ressources technologiques ”, Article parue dans la Lettre de l’ARIST Rhône-Alpes Cent pour Cent, n°8, décembre 96, pp.1-2.