La veille sociale

Passer de l’observation sociale à la compréhension du social dans l’entreprise.

La veille sociale est apparue dans les entreprises vers 1985. Il s’agit d’abord d’un effet de mode, mais aussi d’une inquiétude. En effet, à cette époque, les premières grandes vagues de licenciements débutaient, que ce soit pour des raisons de productivité ou dans le but d’augmenter les taux de profit.

Dans ces conditions là, le but de la veille sociale était de suivre le climat social, la satisfaction des salariés dans l’entreprise et la réactivité, mais aussi de prévenir les conflits.

La veille sociale est un processus de connaissance qui permet à l’ensemble des acteurs d’une organisation de se projeter dans un avenir défini à partir de leurs projets individuels et collectifs 21 .

La veille sociale se définit ainsi  22  :

La première orientation se traduit dans les dispositifs d’observation sociale et la deuxième s’intégre dans la démarche d’élaboration stratégique de l’entreprise.

L’augmentation de la performance par rapport à la concurrence européenne et internationale rend nécessaire la mobilisation du personnel et le suivi de son évolution. Ainsi, les audits sociaux sont nés du besoin de mesurer l’efficience des politiques et des stratégies managériales de changement. Il s’agit, en quelque sorte, d’une recherche d’efficacité.

Pour anticiper les dispositifs du futur, il est bon de connaître et de comprendre : les acteurs, leurs enjeux, c’est-à-dire leurs intérêts et leurs valeurs, mais aussi les domaines et les enjeux de débat, notamment en fonction du présent et du passé.

La conception taylorienne 23 de mesure de l’efficacité fondée sur la nécessité d’objectiver le travail dans le temps et de mesurer la productivité par la vitesse de réalisation d’opérations perd de son sens dans la logique servicielle. Dans celle-ci l’important est de “ bien faire au bon moment ” et il importe donc de mesurer l’efficience et non pas des volumes et des temps de présence.

Notes
21.

RHIZOME, Conférence de l’Institute for International Research, juin 1994 à Paris.

22.

Jacques Langlois, ALGOE, Conférence de Institute for International Research, juin 1994 à Paris.

23.

G. CASCINO et J.M. LANEYRIE, Conférence de Institute for International Research, juin 1994 à Paris.