Systèmes d’information : un préalable au benchmarking

La France, dans ce domaine, n’est pas leader. Aux Etats-Unis et au Japon, cette activité est fréquente et considérée comme une activité de veille. Les entreprises japonaises adhèrent à des Keiretsu, regroupements d’industries qui ont mis en place une collecte organisée d’informations. Là, l’information participe à la fonction d’intelligence stratégique. Ce n’est pas souvent le cas en France, où les entreprises ne sont pas toutes prêtes à payer le prix de l’information. Trop souvent, l’entreprise, sceptique, considère que de telles études sont superfétatoires, coûteuses, voire peu réalistes. Pourtant, ces études semblent quantifiables dans leurs effets.

Cela remet en cause les cursus de formation des managers. Introduire de l’intelligence et l’information stratégiques dans les plans de formation semble un vecteur-clé pour assurer des missions de benchmarking et de veille stratégique. L’information est devenue un investissement, et donc occasionne des coûts. L’information stratégique, collectée et analysée, constitue aussi une arme tactique. Elle permet d’intégrer les logiques des concurrents et de préparer la bonne décision.

Pour cela, on recense quatre conditions  :

En conclusion, le benchmarking est devenu une arme efficace au service de la stratégie de l’entreprise. Il repose sur l’observation. A ce titre, il exige fiabilité et rapidité dans les investigations et nécessite un traitement organisé des observations afin qu’elles soient “ lisibles ” au sein de l’entreprise. L’objectif est de permettre un meilleur positionnement de l’entreprise face au marché et de la renforcer en implantant en son sein les processus compétitifs qui favorisent la réussite d’autres entreprises leaders.

Le benchmarking complète la veille stratégique par ses apports en termes de veille sur les facteurs-clés de succès de ses concurrents ou encore d'entreprises qui lui sont comparables et en termes de remise en cause interne de l’entreprise sur ses procédés.

La vigilance en matière d’information est une arme majeure. Elle comporte un aspect passif, l’observation, et un aspect actif, l’analyse. Cela suppose que dans un environnement très fluctuant la “ vigie ” puisse suivre et décoder les événements comme autant de signaux permettant d’améliorer la navigation de l’entreprise. Comme nous l’avons vu, la vigie signale les changements ou les anomalies. Son rôle est déterminant.

Il est frappant de constater que nous trouvons de nombreux termes communs au benchmarking et à la veille stratégique, comme par exemple cette notion de “ vigie ” qui revient si fréquemment.

Dans une entreprise, la “ vigie ” a pour mission de détecter dans les flux d’informations celles qui pourraient avoir des effets positifs ou négatifs sur l’organisation. La surabondance de données rend nécessaire cette surveillance. Lorsque l’entreprise, souvent pour des raisons de taille, ne dispose pas d’une telle structure, elle peut fort bien recourir aux conseils d’un cabinet spécialisé.

Le benchmarking peut être considéré par certains aspects comme de la veille. Ses caractéristiques en font une forme de veille très ciblée en termes d’analyse concurrentielle commerciale sous l’angle d’améliorations des processus internes. Le benchmarking intervient dans la recherche de performances par l’analyse de procédés utilisés ou mis au point chez les concurrents ou autres et ayant été des facteurs de réussite ; il intervient aussi en terme d’analyse industrielle dans le but d’offrir des produits de meilleure qualité à leurs clients et de gagner ainsi des parts de marché. C’est une veille concurrentielle “ améliorée ” et profonde puisqu’elle va jusqu’à l’analyse et la comparaison des dispositifs des concurrents.