4.5.3. L’industrie : le déclin ?

Dans nos lectures, la question du déclin de l’industrie se posait fréquemment. Plusieurs facteurs, en effet, tendent à aboutir à une surévaluation du rythme de déclin de la part de l’industrie dans l’économie. Sur une longue période, les prix des produits manufacturés tendent à progresser moins vite que ceux des services : cet effet des prix relatifs joue en défaveur de l’industrie si l’on observe des données mesurées à l’aide de prix courants.

Les “ services marchands aux entreprises ” ont connu un dynamisme considérable depuis 1983 (+ 15% en volume de 1983 à 1987). Il existe un phénomène de vases communicants entre les activités de ce secteur et l’industrie : conventionnellement, un emploi ou une activité relèvent de l’industrie s’ils sont exercés dans une entreprise dont l’activité principale est industrielle. La frontière entre le secondaire et le tertiaire dépend donc en partie de la décision des firmes d’externaliser ou non un aspect de leur activité : sous-traiter ou finaliser l’entretien ou certains aspects de la conception (ingénierie) gonflent donc le secteur des services aux entreprises. Enfin, les salariés des entreprises d’intérim (personnel permanent et salariés en mission) sont rattachés aux services quel que soit le secteur où ils exercent leur activité. Or, l’industrie emploie plus de 50% des 200 000 intérimaires : l’automobile a presque triplé son recours à l’intérim et une étude de l’INSEE montre que, contrairement à l’image souvent mise en avant par la publicité des firmes de travail temporaire, les ouvriers représentent désormais trois intérimaires sur quatre. Les effectifs des entreprises industrielles ont décliné, mais la prise en compte des travailleurs intérimaires employés par elles aboutit à une légère croissance de la main-d’œuvre utilisée par l’industrie.