La compétitivité désigne la capacité d’une industrie à conserver ou à améliorer ses positions sur l’ensemble des marchés, par extension, sur l’ensemble des facteurs qui permettent d’obtenir un tel résultat 67 . Elle renvoie donc à “ l’aptitude à vendre ce qui est produit ” mais aussi, symétriquement, à la capacité de produire ce qui se vend sur les marchés, intérieurs aussi bien qu’extérieurs.
Il existe de nombreux travaux déterminants de la compétitivité. Classiquement, sont ainsi étudiés les écarts de prix (et de coûts) corrigés du taux de change, le décalage de conjoncture (si la demande nationale augmente plus vite que la demande étrangère, un surcroît d’importations peut peser sur la balance commerciale) et parfois les tensions sur les capacités de production. Ces facteurs sont utilisés dans les équations économétriques du commerce extérieur employées par les prévisionnistes. D’autres travaux visent à prendre en compte des déterminants plus structurels : l’orientation géographique des exportations, la spécialisation de la production, les comportements des entreprises.
Mais le discours sur la productivité à destination du grand public procède souvent par rétrécissements successifs : les facteurs structurels sont négligés, les prix, pour des raisons mi-théoriques mi-pratiques, sont réduits au coût salarial…, et enfin, comme il est difficile de mesurer les différences dans le niveau des salaires, le commentaire ne porte plus que sur les évolutions.
J. MATHIS, J. MAZIER, D. RIVAUD-DANSET, “ La compétitivité industrielle ” , Dunod, 1988.