La méthode de diagnostic socio-économique 70 a été conçue à partir de 1976 par l’équipe de recherche de l’ISEOR et est utilisée depuis lors dans le cadre des recherches sur le changement dans les organisations à partir de la notion de capacité de potentiel interne de changement. Cette approche développe des recherches sur les actions qui s’autofinancent avec un faible apport en ressources extérieures. L’une des hypothèses des recherches-interventions de l'ISEOR est que le gisement de plasticité des organisations se trouve en grande partie dans l’ensemble des dysfonctionnements que subissent les organisations.
La stratégie de l’intervenant-chercheur est d’identifier un sous-ensemble (un gisement partiel) de dysfonctionnements déclarés par les acteurs. Son rôle sera alors de transformer la représentation d’un dysfonctionnement faiblement partagé a priori en un dysfonctionnement fortement validé par différentes catégories d’acteurs, les amenant à modifier a posteriori leur représentation de la réalité par un processus interactif de confrontations et d’échanges sur les images dispersées et différentes qui représentent l’état non convergent des visions des acteurs sur les dysfonctionnements de leur entreprise. Le diagnostic est ainsi une phase de recherche-intervention qui permet progressivement le repérage de cette zone de plasticité, en s’appuyant de façon déterminante sur l’expression des acteurs, futurs utilisateurs de la nouvelle image de l’entreprise pour agir autrement au cours du processus de changement.
Nous n’avons pas positionné ce diagnostic dans le thème précédent car il est propre aux activités de recherche de notre laboratoire, ce qui nous a permis de l’expérimenter dans diverses structures et de bénéficier de toutes les expériences antérieures mises à notre disposition, soit d’une masse de connaissances riches et considérables. En effet, cette méthode a été éprouvée dans un millier d’entreprises différentes en taille et en nature.
Le diagnostic de type socio-économique peut être classé dans sa première phase comme une démarche de type descriptif qui recense essentiellement les principaux dysfonctionnements de l’organisation étudiée. Nous allons la présenter de manière plus détaillée.
Dans ce type de diagnostic, la collecte d’informations s’effectue selon trois techniques : les entretiens, l’observation directe et les documents internes à l’entreprise. Les informations ainsi obtenues sont de natures qualitatives, quantitatives et financières.
Deux populations se distinguent pour cette méthode de conduite de diagnostic. Dans un premier temps, la population qui appartient au segment horizontal, c'est-à-dire les dirigeants et les membres de l’encadrement, et la population du segment vertical qui est essentiellement composée du personnel de base. Dans la plupart des cas, le diagnostic socio-économique se subdivise en deux diagnostics :
Selon la population interviewée, il existe des différences en termes de durée et d’objectif des entretiens. Les caractéristiques de chaque entretien sont clairement définies et changent peu d’une organisation à une autre, ce qui permet de faire des comparaisons entre les différentes recherches-interventions.
Caractéristiques des entretiens
Nous expliquons la méthode grâce à nos cours du DEA de gestion socio-économique, les différents ouvrages et articles de l’équipe de l’ISEOR, mais aussi par notre expérience pratique au sein de l’ISEOR durant nos 4 années d’activité.