B/ La retraduction des demandes et plaintes par le pouvoir municipal

Nous avons, jusqu’à maintenant, délibérément ignoré l’analyse des réponses écrites proposées par la municipalité aux nombreux courriers qui lui parviennent. Accorder prioritairement son attention aux modes politico-administratifs de traitement des courriers des citoyens, c’est en effet prendre le risque de négliger les écrits mêmes de ces derniers tant les réponses faites aux scripteurs par la municipalité cumulent un certain nombre de caractéristiques propres à en faciliter l’analyse : réponses relativement homogènes, elles suivent une procédure identifiable, sont produites par des agents professionnels et sont redevables d’explicitations et de justifications. Il est dorénavant temps de d’envisager ces réponses.

Lorsque les citoyens écrivent au maire de Lyon, ils remettent leur courrier à l’administration municipale qui s’en empare. Ils ignorent dès lors le sort qui va être réservé à leur lettre. La prise de possession des courriers par la municipalité permet à cette dernière de maîtriser l’échange épistolaire et peut conduire à grandement limiter la portée des courriers citoyens.