Dans les pages qui précèdent, le modèle citoyen a fait l’objet d’une présentation portant essentiellement sur les procédés employés par les individus pour penser un lien avec l’autorité publique : description des modalités d’inscription dans ce type d’interpellation, des façons de construire l’autorité mayorale, des contraintes et efforts qui doivent être ceux des personnes qui s’en saisissent. Autant d’éléments dessinant la légitimité privilégiée par les citoyens. Or, cette forme de légitimité est, à notre sens, corrélée à des discours, des modes de politisation, des “montées en généralités”, des modes spécifiques d’imputation de responsabilité. L’interpellation citoyenne du maire ouvrirait ainsi sur un mode critique particulier, fondé sur un argumentaire ad hoc et visant des objets spécifiques.
C’est cette rhétorique critique, mise en branle dans le modèle citoyen, que nous nous proposons d’explorer dès maintenant482.
L’impossibilité de considérer la légitimité de ces courriers à travers l’analyse de leur réception conduit en effet à mettre l’accent sur les capacités critiques dont les citoyens, interpellant le maire dans une logique citoyenne, font preuve.