2 : Le modèle aristocratique

Dans le modèle citoyen, l’élection sert de fondement à une relation de stricte égalité entre l’élu et ses électeurs. En revanche, dans les modèles aristocratiques et de la sujétion c’est une autre propriété de l’élection qui est retenue : sa propension à sélectionner les meilleurs. Ainsi l’aspect distinctif de l’élection484 donne lieu à deux types d’interpellation selon que les locuteurs estiment appartenir au même monde que leur interlocuteur municipal (modèle aristocratique) ou y sont totalement étrangers (modèle de la sujétion). C’est au premier modèle que nous consacrons les quelques lignes qui suivent.

Notes
484.

“Le gouvernement représentatif a été institué avec la claire conscience que les représentants élus seraient et devaient être des citoyens distingués, socialement distincts de ceux qui les élisaient. C’est ce que l’on appelle ici le principe de distinction”. Cf. Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1996, “Champs”, p. 125.