1- La grammaire du modèle aristocratique

Plusieurs appuis peuvent être mobilisés pour essayer de penser la nature des relations entre citoyens et maire, et partant, le système général dans lequel les uns et les autres s’inscrivent. Dans un premier temps, c’est au caractère distinctif du vote dans les démocraties représentatives que l’on peut en appeler. En effet, on sait que l’élection des représentants conduit au choix d’élus qui ne sont pas la simple projection de leurs électeurs - une sorte d’homme moyen - mais qui sont au contraire dotés de capacités et de valeurs remarquables. C’est le caractère distinctif des élections au sein des démocraties représentatives qui permettrait le déploiement d’un tel modèle. Ce caractère aristocratique renvoie à une personnalisation du pouvoir que l’on peut, dans un deuxième temps, rapprocher du mode de légitimation propre à la cité domestique chez Luc Boltanski et Laurent Thévenot.