Le projet de mosquée réouvert en 1989 fait-il rupture avec les ambitions précédentes ? La teneur du projet aussi bien que la pratique municipale et les réponses qu’elle fournit aux oppositions qui se manifestent semblent ramener la projet aux conditions qui lui était faites dans la période précédente.
C’est d’abord l’optimisme en même temps que l’espoir de Colette Granet qui permet de parler de nouvelle définition du projet672. C’est aussi le travail entrepris par la municipalité elle-même : faire croire qu’il s’agit d’un nouveau dossier conduit par une volonté politique claire et déterminée ; c’est bien l’objet de la décision prise par Michel Noir de faire confirmer, le 25 juin 1989, par le conseil municipal de Lyon, le vote unanime que celui-ci avait prononcé en faveur de la construction d’une mosquée en 1983.
Et pourtant, cette construction s’inscrit dans une certaine continuité : M. Noir se revendique, dans son intervention télévisée, d’un dossier déjà approuvé par le conseil municipal en 1983. De plus, A. Jakubowicz propose que le “nouveau” projet s’appuie sur celui présenté par l’ACLIF et dont le permis de construire a été accepté en 1985. (Bd Pinel)
Il s’agirait de s’interroger ici sur la propension des chercheurs ou de ceux qui se déclarent comme tels, à s’enthousiasmer dès qu’un élément semble confirmer l’intégration de la communauté sur laquelle ils travaillent. G. Noiriel parle à ce propos de “bonne conscience” - Le creuset français - Histoire de l’immigration XIXème-XXème siècle, Paris, Seuil, p. 7