1-4- Même la nature n’y met pas du sien

De l’automne 1944 au printemps 1945, le temps n’est ni au diapason des joies de la Libération ni conforme aux espoirs de la population. La fin de l’été et le début de l’automne sont marqués par l’arrivée précoce de la fraîcheur humide, faisant du vin de Bourgogne 1944 un “ clairet ” peu susceptible de réchauffer les esprits, la vendange s’étant effectuée par “ un temps très médiocre ” selon le Petit Mâconnais du 20 septembre. L’hiver se signale par de brutaux changements de temps dont la population comme les FFI partis combattre les Allemands en Alsace se seraient bien passés. Début décembre, les rivières sont en crue, puis, dès le milieu du mois, survient une vague de froid brutale, paralysant l’économie, offrant aux Allemands une fenêtre climatique favorable à leur ultime tentative de contre-offensive dans les Ardennes et faisant de la bataille d’Alsace un long martyre pour des FFI mal équipés. Le retour de la douceur, à partir de fin janvier, amène le retour de crues particulièrement sévères dans le Val de Saône. Même le joli mois de mai se livre à quelques frasques, neige à Paris le 1er et surtout gelées de printemps le même jour et à nouveau le 3 sur les vignobles qui heureusement bénéficièrent d’un superbe été faisant du premier millésime de temps de paix un des plus grands du siècle.