I- LUCIEN DOUSSOT, PETIT TRUAND, GESTAPISTE, CHEF DE MAQUIS

Lorsque s’ouvre son procès devant la Cour de Justice de Lyon, fin novembre 1949, soit plus de cinq ans après sa première arrestation lors du défilé de la Libération à Mâcon le 4 septembre 1944, Lucien DOUSSOT n’est en rien un accusé banal. Son dossier d’instruction le met en cause, ne serait ce que comme comparse, rien moins que dans les arrestations du général DELESTRAINT “ VIDAL ”, de Jean MOULIN “ MAX ”, et lui impute 336 arrestations de résistants, dont 313 déportations et 20 exécutions, de juin 1943 à juin 1944. L’histoire mouvementée de cet aventurier passé de la petite délinquance au travail pour la Gestapo puis au commandement d’un maquis dépasse largement le personnage et permet de mettre en lumière certains aspects complexes des dispositifs résistants 1 .

Notes
1.

Sauf indication contraire, les informations concernant Lucien DOUSSOT sont issues du dossier de la Cour de Justice du Rhône, n°2664, AD69. La plupart ont été reprises dans l’ouvrage de Gérard CHAUVY, AUBRAC : Lyon 1943, Albin Michel, 1997, 457 p.