3- 2 – Il ment sur son parcours intellectuel

S’il déclare officiellement en octobre 1944 être titulaire de deux doctorats, ce qui pour un officier aux brillants états de service constitue une carte de visite prestigieuse dans le monde civil, il insiste sur ses études de théologie dès lors qu’il est au contact de ses nombreuses connections avec les milieux d’Eglise.

Or de tout cela , il n’est rien ou presque. De l’enquête des RG d’août 1954 comme du témoignage de ceux qui l’ont côtoyé de 1944 à 1949, il ressort un parcours quelque peu chaotique et ne débouchant sur aucun titre universitaire, même s’il eut la vertu de lui fournir des entregents et un vernis de connaissances suffisant pour briller en société.

Il ressort de ses activités de 1935 à 1939, établies par les RG sur la base des archives universitaires, militaires et policières, que KALIS a alterné études, formation militaire et périodes d’oisiveté, sans déboucher sur un quelconque titre prestigieux. Ses études le mènent d’abord au séminaire de Metz dont il aurait été exclu pour une affaire de mœurs puis à la faculté de théologie de Strasbourg où il contracte deux inscriptions, en 1936 et 1938, séparées par son service militaire. Au cours de ce service militaire, étant titulaire du Brevet de préparation militaire supérieure acquis à la suite d’une formation suivie pendant ses études au séminaire, il est envoyé aux EOR de Saint-Maixent. Il n’en ressort qu’avec le grade de sergent, signe d’échec pour une formation qui débouche normalement sur le grade d’aspirant. La guerre interrompt le deuxième séquence de ses études en théologie. Prisonnier le 30 juin 1940, libéré comme “ alsacien-lorrain ”, il quitte la Lorraine en juin 1941 pour rejoindre Clermont-Ferrand où les facultés strasbourgeoises se sont repliées. Il y reprend d’ailleurs ses études de théologie, et apparaît sur les registres du ravitaillement de la mairie de Chamalières comme le bénéficiaire d’une carte d’alimentation sous sa véritable identité, Willy -c’est son deuxième prénom- KALIS. Si ces épisodes successifs ont pu suffire à le doter d’un savoir suffisant pour entretenir les religieuses de Prissé ou les vieilles dames de petite noblesse rurale rencontrées au château de Mazille, nous sommes bien loin du titulaire de deux doctorats.