3- 3- Il ment sur ses états de service militaires et résistants

Dans ce qu’il déclare en octobre 1944, il y a, comme toujours dans ses différentes fausses déclarations, un fond de réalité. Il a bien fait la campagne de 1939-1940 “ dans l’Est ” puisque son régiment, le 166e RIF, tient les ouvrages de la ligne Maginot à Rohrbach, il est bien fantassin, spécialisé dans les forteresses. Pour le reste, grade et décorations, tout est faux, fruit d’une manipulation consciente ou de la manifestation d’une mythomanie délirante.

Il en est de même de ses activités résistantes. Auprès des religieuses lorraines repliées à Prissé, il se présente comme un ancien officier de 2e bureau et ancien secrétaire du général FRERE. Ces fonctions, parfaitement imaginaires, ne sont pas choisies sans habileté. L’appartenance à une structure de renseignements tisse un voile de mystère autour d’un personnage en recherche de discrétion sur sa véritable histoire. La référence au chef de l’ORA a de quoi rassurer sœur PICARD dont l’activité résistante dépendait de cette organisation. Cette référence à l’ORA n’est pas totalement imaginaire. L’abbé VINCENT, ancien aumônier du Quartier général du général FOCH, professeur de religion à la faculté de Strasbourg où il a eu KALIS comme étudiant, est lié à cette organisation et il a eu l’imprudence d’en faire état devant lui. Il ne restait à KALIS qu’à usurper ces titres résistants. Cette appartenance lui permet de faire état lors de son séjour à Prissé d’activités résistantes à Clermont-Ferrant, ce que l’abbé VINCENT dément formellement, et en Bretagne. Kalis joue évidemment sur le caractère clandestin de l’action résistante et rassurant de l’appartenance à l’ORA pour asseoir sa crédibilité en Mâconnais. C’est avec la même audace qu’il fait état dès juin, auprès de BAZOT, d’un commandement départemental qui lui aurait été confié.