I-LA PERCEPTION DE LA SITUATION PAR LE SEUL SOUS-PREFET COMMUNISTE DE LA REGION

1- Henri VITRIER, sous-préfet communiste d’Autun

L’arrondissement d’Autun présente plusieurs singularités. La partie nord du département ayant été coupé de la préfecture mâconnaise par la ligne de démarcation, la sous-préfecture d’Autun assura ses fonctions sur l’ensemble de la partie du département situé en zone occupée, constituée par l’essentiel du potentiel industriel avec Chalon-sur-Saône, Le Creusot, Montceau-les-Mines. Pendant une partie des temps d’occupation, c’est un milicien, AUGER, qui assura les fonctions de sous-préfet de l’arrondissement et de préfet de la zone Nord, y exerçant une chasse impitoyable aux résistants. A la Libération, lors de l’attribution des postes de sous-préfets par le CDL, c’est à Henri VITRIER, ancien responsable des FTPF de la zone nord du département qu’échoit la responsabilité de l’arrondissement d’Autun. Avant son éviction, intervenue dès 1946, il exerce sa fonction avec beaucoup de sérieux, sachant manifestement atténuer sinon même écarter les préventions suscitées chez certains par son appartenance politique. La trace archivistique majeure 1 de son bref passage dans cette fonction est constituée d’un copieux dossier de rapports de synthèse adressés ponctuellement au préfet. Respectant scrupuleusement le plan indiqué par les services préfectoraux, il rassemble fidèlement les rapports fournis par les services de police des villes de son arrondissement ainsi que ceux des brigades de gendarmerie pour les zones rurales. Ce n’est qu’en de rares circonstances, comme dans son rapport du 25 février 1945, qu’il sort d’un mode strictement descriptif pour esquisser une volonté politique.

Notes
1.

AD71 W123855.