PARTIE II
UNE TRANSITION POLITIQUE DELICATE

INTRODUCTION

Dans le contexte confus qui vient d’être décrit se pose la délicate question des cadres politiques et institutionnels et du type de société dont la France libérée va se doter.

Si elle fut avant tout un grand mouvement de combat contre le fascisme et pour la liberté du pays, la Résistance a porté en elle un immense rejet de tout ce qui apparaissait comptable de l’humiliante défaite de 1940, hommes, partis ou institutions et la volonté corollaire d’inventer une France nouvelle.

Il importe alors de s’interroger sur la façon dont cette volonté put s’inscrire dans la reconstruction d’un Etat républicain, de se demander si, au travers des parcours individuels comme des engagements collectifs, elle parvint à imposer ses vues, ou si tout au contraire ce furent les forces de conservation et de restauration qui, au bout du compte l’emportèrent.

Cette problématique amène à se pencher sur les organes de transition mis en place à la Libération comme sur les appareils d’Etat ou politiques hérités, afin d’y discerner les termes et l’issue de l’affrontement entre ces deux hypothèses politiques, transformation ou restauration.