III-LES ETATS GENERAUX DE LA RENAISSANCE FRANCAISE

Nés d’une idée avancée par le PCF dès la Libération ces Etats généraux sont dans leur intitulé chargés de fortes connotations historiques. La référence explicite à 1789, avec les Cahiers de doléances et les Etats généraux, l’idée d’une “ Renaissance française ” après l’obscurité des années noires donnent, au moins en apparence, une immense ambition au projet. La volonté d’enracinement dans l’héritage de l’histoire est explicitement formulée dans le rapport de la commission de préparation de Etats généraux de la Côte-d’Or 2 . Le rapporteur estime qu’il s’agit d’aller au-delà du précédent de 1789 où “ le peuple n’imaginait même pas une possibilité aussi radicale ”, et de rompre avec ce qui suivit, “ élections ” et “ plébiscites ”. Il précise que ‘“ les plébiscites napoléoniens du Ier et 2nd Empire, on sait ce qu’il faut en penser. Quant aux élections, elles permettent seulement de se prononcer par oui ou par non sur un programme qui est présenté complet ”’. Au contraire les Etats généraux permettent de concevoir “ un programme positif et combatif ” et à la Résistance d’élargir son contact avec l’ensemble de la population ”. D’emblée, le discours place donc l’objectif au-dessus de toutes les conquêtes politiques du peuple français, tout en restant dans une totale imprécision sur le contenu du programme. Il laisse ouverte l’hypothèse d’une rupture avec le système représentatif basé sur les élections.

L’analyse des circonstances de leur préparation, du contenu des cahiers de doléances, du résultat final doivent permettre d’apporter quelque éclairage sur la signification politique, en particulier du point de vue de ses initiateurs communistes, d’un épisode finalement bien étrange puisque largement en décalage avec ce qui a pu être analysé précédemment.

Notes
2.

AD21 W20855.