I-UNE SITUATION INITIALE COMPLEXE ET RICHE

1-Un département coupé en deux

La géographie et l’histoire se conjuguent pour doter le département de caractéristiques particulières. La ligne de démarcation, telle que l’a établie l’Armistice de 1940 traverse en effet son territoire, d’Est en Ouest. Elle sépare sa partie minière (bassin charbonnier de Montceau-les-Mines, schistes bitumineux d’Autun) et métallurgique (usines SCHNEIDER du Creusot et de Chalon-sur-Saône) au Nord, de sa partie à dominante agricole et tertiaire au Sud. La proximité de cette partie du département de la capitale de la Résistance en zone non occupée, Lyon, explique qu’elle soit rattachée à la R1, région dirigée depuis la “ capitale des Gaules ”. De même, le dispositif FTP est scindé entre ceux qui relèvent du CMN et du CMZ-S, bien que cette distinction ne recoupe pas toutes les réalités sur le terrain. Ainsi, les groupes FTP constituant le “ maquis de Brancion ”, basés sur les croupes calcaires de l’arrière-pays de Tournus, en Zone Sud, relèvent du CMN, tout en ayant des liens avec le maquis FTP de Collonge-en-Charolais, sous l’autorité du CMZ-S.

La présence d’axes majeurs, fluviaux (Saône, reliée par le canal du Centre à la Loire), routiers (RN6), ferroviaires (PLM, Dijon-Modane, Lyon-Nantes) font du département, pour l’occupant comme pour la Résistance, une zone sensible, un nœud de communication décisif. La Résistance y trouve un relief compartimenté et un couvert forestier accueillant : les plaines du Val de Saône et les plateaux offrent des lieux favorables aux parachutages et atterrissages, alors que les forces d’occupation ont fort à faire pour assurer le fonctionnement normal des axes précités.