Marcel ASMUS naît le 20 avril 1915 à Vivier-au-Court (Ardennes) dans une famille où le père, ébarbeur dans une fonderie, comme la mère, gérante d’un commerce alimentaire, sont militants communistes après 1920. L’indication de sa participation à l’harmonie municipale et à l’équipe de football du village manifeste une bonne intégration au tissu social dans cette région ouvrière. Comme la grande majorité des adolescents de son âge, il quitte l’école à 12 ans, entre à l’usine après un court passage au magasin maternel. Ses qualités personnelles comme ses connaissances acquises en autodidacte lui permettent d’accéder au poste d’agent de maîtrise dans une usine de produits d’entretien, filiale du groupe Lion Noir.
Son parcours militant, commencé par une adhésion à la CGTU, le voit accéder rapidement à des responsabilités. Dès 1932, il est membre du bureau syndical de Vivier-au-Court ; la même année, il adhère aux JC en février, pour être promu dès juillet au bureau régional de cette organisation, avant d’en être le secrétaire régional. En 1936, il adhère au PCF, devenant dès 1938 secrétaire de la section de Vitry-le-François et membre du Comité régional de la Marne. La rapidité de ses promotions successives, nonobstant ses qualités personnelles, est significative de la difficulté du PCF, fortement marqué par les séquelles de la politique de bolchevisation, de constituer un nouveau vivier de cadres à partir de JC, au cours des années 30, pour son propre appareil comme pour celui des organisations qu’il contrôle.
Il est mobilisé en 1939 au 315e régiment d’artillerie, arme dans laquelle il a fait son service militaire. Il participe à la campagne de France, ce qui lui vaut une citation à l’ordre du régiment, échappe à l’armée allemande, se fait démobiliser le 25 août 1940. Commence alors pour lui le temps de l’action clandestine du PCF dont il dirige la section de Vitry-le-François pour devenir en juin 1942 secrétaire à l’organisation de la fédération de Haute-Marne. Sa mutation dans l’Yonne, département dont il prend la direction politique en septembre 1942, à la suite d’une descente de police à son domicile aboutissant à une condamnation à 5 ans de prison par contumace (annexe n°20), l’amène à plonger définitivement dans la clandestinité, jusqu’à la Libération. Le combat libérateur le voit multiplier les responsabilités politiques au titre du PCF, adjoint à l’inter-région du PC en avril 1944, commissaire aux effectifs (donc commissaire politique) de l’inter-région en mai, officier de liaison de l’état-major FTPF de Saône-et-Loire avec grade de capitaine en août. Parallèlement, il est désigné pour représenter le PCF au CDL clandestin de Côte d’Or, constitué dès novembre 1943. Au sein de cette structure, il entre en conflit ouvert avec la majorité socialiste dirigée par Claude GUYOT , la SFIO détenant par ailleurs, dès la Libération, les postes de préfet et de commissaire de la République.
Les éléments biographiques concernant Marcel ASMUS proviennent sauf autre indication d’un document établi par lui-même à la demande de J.P.SCOT, confirmés par son épouse Paulette, entretien du 1er septembre 1997.