1- Camille VAILLOT dit “ le Dus ”, mineur communiste de Montceau-les-Mines

1-1-De l’enfance à la mine, déjà engagé

Camille Vaillot 1 naît à Saint-Vallier, commune limitrophe de Montceau-les-Mines, le 25 mars 1917, au cœur du bassin minier. Son père est revenu vivant de la guerre, mais durablement affaibli par les combats et la grippe espagnole. Mineur de fond, il n’a pas droit aux logements loués par la “ Compagnie ” car, militant socialiste avant la guerre, rallié au tout nouveau parti communiste après le Congrès de Tours, il est considéré comme une forte tête. C’est donc dans des conditions extrêmement précaires que vit une famille qui en 1924 compte six enfants, entassée dans une masure d’une seule pièce pour huit personnes.

A 10 ans et demi, bien que chétif pour son âge, le petit Camille, pour décharger ses parents d’une bouche à nourrir, choisit de quitter l’école et de se louer comme domestique dans une ferme. Déjà il s’éveille aux grands événements du monde, accompagnant son père à des meetings contre la guerre du Rif ou distribuant des tracts demandant la grâce pour SACCO et VANZETTI avec le “ père ” MICHAUD, cordonnier, poliomélytique se servant de sa bicyclette comme d’une canne.

A 14 ans, attiré par les salaires et les horaires de la mine, il parvient à se faire embaucher comme trieur et dès l’année suivante, il est affecté au fond, ce qui en fait le plus jeune mineur de fond du bassin. D’autorité, son père prélève sur sa première paie le prix de son adhésion à la CGTU, très minoritaire alors sur le bassin. Commence alors pour lui une intense vie militante, à son engagement syndical s’ajoutant bien vite celui aux Jeunesses communistes et au Mouvement Amsterdam-Pleyel. L’aventure du Front populaire l’amène à nouer des liens avec un jeune militant de la JOC, Léon ALLAIN, futur lieutenant HECTOR du maquis Valmy. Il dirige les JC de Saint-Vallier avec Jean BRENOT, futur capitaine  FACTEUR du maquis Jean PIERSON, de Collonge-en Charolais. Les compères se marient le même jour, le 1er avril 1939, avec deux militantes communistes. Se nouent alors entre les deux hommes de puissants liens de fraternité, aujourd’hui encore très vigoureux.

Notes
1.

Camille VAILLOT, op. cit. et entretiens multiples.