1-3-Résistant, puis déporté politique

C’est dire que pour lui, l’annonce de l’offensive allemande contre l’URSS est une sorte de libération, même s’il est attristé des malheurs du “ peuple frère ”. S’il peut dès lors porter ses coups contre un occupant qu’il abhorre, à l’instar de toute sa famille qui jusqu’à sa grand mère LORIOT assure le passage de la ligne de démarcation à des réfugiés ou des évadés, son combat se limite à de la propagande politique et à de modestes sabotages, faute d’ armement. C’est d’ailleurs à la suite d’une distribution de tracts appelant la population à célébrer passivement le cent cinquantième anniversaire de la bataille de Valmy et à constituer des groupes de FTPF qu’il est arrêté, cette fois définitivement, transféré à Pithiviers, puis au bagne de l’île de Ré jusqu’à sa libération en décembre 1944 (voir photographies en annexe n°27).

L’homme de 37 ans qui rentre dans un pays minier libéré depuis bientôt quatre mois a donc déjà une vaste expérience politique, ayant traversé les épisodes de la lutte antifasciste des années 30, du Front populaire, de la guerre avec la Résistance et la prison. Mineur qualifié, leader naturel exerçant une forte influence sur les foules, ayant profité de sa détention à Pithiviers pour rattraper un déficit d’instruction dont il souffrait, Camille VAILLOT constitue donc un élément majeur de son dispositif militant sur le bassin minier pour un PCF dont les effectifs se sont certes gonflés à la Libération, mais qui a perdu la plupart de ses cadres mineurs, tombés sous des balles allemandes comme Charles TERRENOIRE ou Jean LAURENCE, françaises comme Elsof LEROY.